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La pagode schwegzadon et son or |
Deux semaines ne suffisent pas
pour visiter le pays mais en même temps, il est compliqué de passer plus de
temps en Birmanie en raison du visa et des nombreux territoires fermés au
tourisme. En rentrant en France, je reste donc un peu sur ma faim à propos de
ce pays et surtout je me pose de nombreuses questions qui resteront je pense
sans réponses. Car, finalement, on nous donne à voir ce que l’on veut bien. J’ai
quand même été plus ou moins obligée de suivre les sentiers touristiques. Je n’ai
même pas pu dormir dans les temples ou chez l’habitant. Drôle de pays quand
même.
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Une des nombreuses maisons |
D’un côté, la population ne
semble pas vraiment affecter par le gouvernement et je n’ai jamais ressenti de
peur ou d’appréhension chez eux. D’un autre côté, il est compliqué de discuter
avec des birmans qui ne parlent pratiquement pas anglais et qui s’enfuient dès
que nous abordons les sujets qui fâchent comme la politique ou l’économie. En
me promenant dans les villes et dans les campagnes, j’ai un peu l’impression de
revenir dans les pays asiatiques voisins comme le Laos, l’Inde ou la Thaïlande…
le tout à la mode birmane.
Les champs sont encore labourés
avec des bœufs, les maisons sont construites pour la plupart avec de la paille,
des feuilles de bananiers ou du bois. Et à côté, nous trouvons des milliers de
temples dont la plupart renferment un bouddha immense couvert de feuilles d’or.
En réalité la population consacre une immense partie de ce qu’il possède (c'est-à-dire
pas grand-chose) à la religion bouddhiste. Pour atteindre le nirvana, il faut
se délaisser de tous les plaisirs et les envies. C’est un peu cette formule qu’ils
appliquent. Pour les birmans, coller des feuilles d’or sur les bouddhas
signifient se laver d’une partie de ses fautes comme nourrir les moines… Dans
tous mes voyages en Asie, je n’avais jamais vu une telle dévotion envers son
dieu. Cela passe aussi par la prière scandée dans toutes les rues à 5h du
matin. Cette ferveur devient presque une obsession et je me suis même demandé
si on n’était pas proche d’une adoration de secte, pour vous dire.
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Petit village de pêcheur |
Que dire aussi de toutes ces
richesses naturelles que le pays possède et qui ne sont pas exploités ou au
profit d’une minorité. Diamants, or, argent, pétrole, gaz… le sous-sol regorge
de richesses. Si elle le voulait, la Birmanie pourrait faire partie de ces
grandes puissances. Le problème, c’est le gouvernement qui ne les exploite qu’à
sa faveur et les puissances mondiales qui les boycottent pour faire pression
sur le gouvernement. Rien ne semble d’ailleurs faire plier cette dictature, ni
les menaces, ni les taxes, rien. Je me demande donc si un jour le pays va
vraiment devenir une démocratie et s’ouvrir. Car pour le moment, j’ai l’impression
que cette ouverture est plus un moyen d’obtenir quelques faveurs du monde qu’un
réel sens de la démocratie.
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Stand du marché |
Je garderai donc le souvenir d’une
Birmanie en devenir avec ces nombreux temples magnifiques, sa sérénité, sa
dévotion religieuse, ses paysages à couper le souffle, ses habitants vivant
avec pratiquement rien mais gardant le sourire et les touristes qui commencent
à venir en masse et qui feront peut-être un jour réellement bouger le pays.