Je supporte difficilement la
chaleur et la pollution de Manalay et décide de partir m’enfoncer dans la
campagne environnante. A la réception de l’hôtel on me parle de trois villes
Saingaing, Inwa et Amapura. Malheureusement, je vais vite découvrir que ces
trois lieux sont envahis de touristes. Exit la tranquillité recherchée. N’ayant
pas le choix je commence par me mêler à la horde des bus touristiques (je n’en
ai jamais croisé autant depuis mon arrivée) pour me retrouver sur le pont U
Bein, le plus long pont en teck du pays. La déception est à la hauteur de la
longueur du pont. En fait, ce n’est que des planches de bois posés sur des
pilotis comme j’en ai déjà vu et traversé des centaines au Laos ou au Vietnam.
Je m’éloigne rapidement du sentier touriste pour m’enfoncer dans les champs
voisins. Je retrouve le sourire. Les femmes cueillent le riz avec le sourire
tandis que plus loin d’autres lavent le linge dans la rivière où que leurs
maris partent dans de petites barques pour la pêche. Des scènes locales que
j’adore et j’y passerai bien ma matinée, me faisant inviter à prendre le thé
dans le minuscule demeure sympathique si je n’avais pas un autre rendez-vous. Un
rendez-vous en vacances.
A l'école
Et oui, je dois rencontrer les
moines et leurs novices dans la plus grande université monastique de Mandalay.
Plus de 1 500 Moines y vivent et y font leurs études. Tous les matins, ces
jeunes moines participent à une cérémonie pour manger. A 10h20 précis des
centaines et des centaines de moines sortent de leur méditation pour se mettre
en rang avec leur gamelle vide attendant d’être servi par les familles birmanes
à l’entrée d’une immense salle-à-manger. Le spectacle est étonnant, surprenant
même. Voir autant de moines aller chercher à manger pour la journée avant de repartir
et surtout réaliser ce cérémonial, est un souvenir inoubliable. Dommage que je
ne sois pas la seule à m’être renseignée. Des touristes aussi se pressent pour
découvrir le monastère, la cérémonie du repas… Je les laisse partir espérant
pouvoir discuter avec l’un d’entre eux à la fin du repas mais en vain. Ils
repartent vite à leurs occupations et leurs études. Je continue donc vers
Saingaing. Colline aux milles temples, elle n’a pas beaucoup d’intérêt si ce
n’est de profiter de la vue sous un arbre. Je crois avoir perdu les touristes
et prend le bateau pour Iwa. Peine perdue, j’ai à peine mis le pied sur l’île
que je les vois par car entier. J’ai vraiment l’impression de m’être fait
avoir.
Procession de moines
D’autant plus que je suis obligée
de prendre une calèche pour me déplacer et que les sites à visiter ne sont pas
très beaux. Une fois encore c’est les scènes de la vie locale qui me vont me
remettre du baume au cœur et susciter aussi de la colère. Alors que je
photographie les paysans dans les champs et les maisons en paille et en bambou,
profitant du charme bucolique, plongée dans la France profonde du XIXème
siècle, je me retrouve dans une petite école à l’arrière d’un temple. Inutile
de dire que je ne suis pas la seule que le cocher conduise. Assis sagement en
tailleur, les enfants bonzes ou non lisent sous l’œil attentif d’un moine plus
âgé, leur professeur. Discrètement je regarde par la fenêtre, faisant quelques
photos sans flash pour ne pas déranger la séance. Mais à peine ai-je sorti l’appareil
qu’un groupe de touristes français débarque sans ménagement dans la petite
école armée de leur appareil photo et mitraillant à tout va avec le flash à 5
cm de la tête des gamins. Je suis furieuse de cette attitude. J’ai l’impression
qu’ils en ont des bêtes de cirque ne respectant personne ni rien. Je déteste ce
genre de tourisme non responsable et non respectueux des autres. Je ne suis pas
certaine qu’il apprécierait si on photographiait leurs enfants de cette
manière. Ecœuré je m’éloigne non sans leur faire remarquer leur attitude et je
rentre à l’hôtel. Il est hors de question que je me laisse de nouveau avoir par
les touristes demain et je plonge pour la première fois depuis mon arrivée dans
le guide.
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