dimanche 5 février 2012

J + 1 mois


Terminée le farniente comme ici en Amazonie
Déjà un mois que nous avons retrouvé le sol français et nos petites habitudes. Avouons quand même que c’est bon de rentrer chez soi car après un an à changer de toit tous les soirs ou presque, on se rend compte qu’on n’est pas si mal chez soi, qu’on adore sortir avec ses amies. J’ai retrouvé des choses toutes simples comme mon lit, ma salle de bain, mes toilettes… Cela peut paraître assez paradoxal mais les conditions en voyage s’avèrent très différentes, à tel point qu’à la fin on rêve presque de sa douche. Et qu’il est bon de serrer dans ses bras ceux qui nous ont manqué, de reprendre contact avec ses amies ou les voyageurs rencontrés aux 4 coins du monde et qui sont déjà rentrés. 

Le froid, un peu d'actualité
Mais l’euphorie des retrouvailles est vite passée et les manies du quotidien sont vite revenues, même trop vite. En revanche, mon regard sur la vie a changé. Ce qui finalement pose quelques problèmes. En effet, pour les autres ce n’est pas le cas. J’ai parfois l’impression d’avoir avancé à 100 à l’heure et que le temps s’est arrêté pour eux. Le décalage s’est créé malgré moi avec certains de mes proches. Au final, si la plupart des personnes qui m’entourent sont enthousiastes de ce que j’ai fais et m’envie un peu, ils préfèrent de pas trop en savoir et rester murer dans leur quotidien. Comme si s’ouvrir à de nouvelles expériences signifierait remettre en question toute leur existence. 

Du coup, je me suis posée beaucoup de questions. Dois-je rester avec mes proches ou suis-je prête à assumer de tout perdre si je les « lâche » ? Toutefois, je me suis vite rendue compte que ce décalage je ne pourrai jamais le combler car ils ne comprendront jamais ce que j’ai vécu. 

Les couleurs de la nature m'ont manquées
Et puis, il faut penser à l’avenir. Qu’est ce que je vais faire maintenant ? Je dois avouer que ma première réponse a été je repars. Oui mais non car pour repartir il faut de l’argent et puis ne serais ce pas un acte lâche. Au final, toutes les questions que je me posais avant le tour du monde, je me les repose de nouveau mais avec un autre regard. 

Je me demande quand même ce que je fais là alors qu’il y a quelques mois j’étais à l’autre bout du monde et que je dévorais la vie à pleine dent. Parfois je me demande si toute cette aventure n’était pas un doux rêve. Je me surprends alors à ouvrir les photos, relire les textes du blog, raconter des anecdotes… comme pour me rassurer.

Mais au final, j’ai la satisfaction d’avoir accompli mon rêve, d’avoir emmagasiné toute cette richesse culturelle, intellectuelle, d’avoir vécu une formidable aventure humaine. 

Les paysages neigeux de France valent bien ceux du monde
Côté boulot, les questions se sont succédés, est-ce que je tente ma chance dans un autre pays, est-ce que je change d’orientation, est-ce que je reprends des études, est-ce que je reprends le même travail qu’avant ? La réponse m’a sautée aux yeux rapidement. Quoique je fasse, la communication reste mon élément. J’y retrouve tout ce que j’aime, à la seule différence que je l’aborde avec une nouvelle ouverture d’esprit, une nouvelle vision.

Finalement si le retour s’avère plus dur que le départ, faire le tour du monde ce n’est pas réaliser un simple voyage mais c’est une tranche de vie, une expérience inoubliable. Faire un tour du monde reste peut-être une des meilleures choses que chacun peut s’offrir. Pouvoir s’ouvrir aux autres, voir le monde, se faire du bien, faire ce que l’on veut et le partager… 

Le retour n’est finalement pas une fin en soi. Il faut le voir comme une nouvelle étape dans la longue marche de la vie. Un relais qui nous ouvre de nouvelles perspectives qu’on ne s’imaginait même pas avant de partir.  Et comme nous l’avions écrit dans notre édito : la vie est un long chemin qui nous appartient de construire. 

Sophie