dimanche 10 mars 2013

La Birmanie : un pays étrange et hétéroclite


La pagode schwegzadon et son or
Deux semaines ne suffisent pas pour visiter le pays mais en même temps, il est compliqué de passer plus de temps en Birmanie en raison du visa et des nombreux territoires fermés au tourisme. En rentrant en France, je reste donc un peu sur ma faim à propos de ce pays et surtout je me pose de nombreuses questions qui resteront je pense sans réponses. Car, finalement, on nous donne à voir ce que l’on veut bien. J’ai quand même été plus ou moins obligée de suivre les sentiers touristiques. Je n’ai même pas pu dormir dans les temples ou chez l’habitant. Drôle de pays quand même.


Une des nombreuses maisons
D’un côté, la population ne semble pas vraiment affecter par le gouvernement et je n’ai jamais ressenti de peur ou d’appréhension chez eux. D’un autre côté, il est compliqué de discuter avec des birmans qui ne parlent pratiquement pas anglais et qui s’enfuient dès que nous abordons les sujets qui fâchent comme la politique ou l’économie. En me promenant dans les villes et dans les campagnes, j’ai un peu l’impression de revenir dans les pays asiatiques voisins comme le Laos, l’Inde ou la Thaïlande… le tout à la mode birmane.


Les champs sont encore labourés avec des bœufs, les maisons sont construites pour la plupart avec de la paille, des feuilles de bananiers ou du bois. Et à côté, nous trouvons des milliers de temples dont la plupart renferment un bouddha immense couvert de feuilles d’or. En réalité la population consacre une immense partie de ce qu’il possède (c'est-à-dire pas grand-chose) à la religion bouddhiste. Pour atteindre le nirvana, il faut se délaisser de tous les plaisirs et les envies. C’est un peu cette formule qu’ils appliquent. Pour les birmans, coller des feuilles d’or sur les bouddhas signifient se laver d’une partie de ses fautes comme nourrir les moines… Dans tous mes voyages en Asie, je n’avais jamais vu une telle dévotion envers son dieu. Cela passe aussi par la prière scandée dans toutes les rues à 5h du matin. Cette ferveur devient presque une obsession et je me suis même demandé si on n’était pas proche d’une adoration de secte, pour vous dire.


Petit village de pêcheur
Que dire aussi de toutes ces richesses naturelles que le pays possède et qui ne sont pas exploités ou au profit d’une minorité. Diamants, or, argent, pétrole, gaz… le sous-sol regorge de richesses. Si elle le voulait, la Birmanie pourrait faire partie de ces grandes puissances. Le problème, c’est le gouvernement qui ne les exploite qu’à sa faveur et les puissances mondiales qui les boycottent pour faire pression sur le gouvernement. Rien ne semble d’ailleurs faire plier cette dictature, ni les menaces, ni les taxes, rien. Je me demande donc si un jour le pays va vraiment devenir une démocratie et s’ouvrir. Car pour le moment, j’ai l’impression que cette ouverture est plus un moyen d’obtenir quelques faveurs du monde qu’un réel sens de la démocratie. 


Stand du marché
Je garderai donc le souvenir d’une Birmanie en devenir avec ces nombreux temples magnifiques, sa sérénité, sa dévotion religieuse, ses paysages à couper le souffle, ses habitants vivant avec pratiquement rien mais gardant le sourire et les touristes qui commencent à venir en masse et qui feront peut-être un jour réellement bouger le pays.