mercredi 30 novembre 2011

Un paysage de glace et d’eau


Le lago bleu turquoise de Péhoé
Après la dure journée d’hier, nous décidons de nous ménager et nous préférons écourter la randonnée du jour pour nous poser devant le lago Pehoé. 4h nous en sépare tout de même (comme d’habitude les temps indiqués sur les panneaux ne sont pas bons) et après le superbe paysage d’hier, place au chemin dans les pierres des montagnes. 

Nous quittons donc l’eau pour évoluer dans un tout autre paysage fait de roche et toujours taillé par le vent. Le vent justement a décidé de ne pas nous épargner aujourd’hui. Il est tellement fort que par moment il nous pousse de côté, nous obligeant à rester en tension constante pour ne pas nous envoler.
Avant les petits icebergs du lac Grey et ses eaux laiteuses
Après 7km, nous apercevons enfin notre point de chute surplombant le lac Péhoé, d’un bleu presque aussi étincelant que celui d’hier. Il nous rappelle qu’un peu plus haut un glacier attend notre visite. Si à la base, nous ne souhaitions par y grimper, le récit des trekkeurs qui redescendent nous donne envie. 

Tant pis pour les jambes, nous repartons pour les 6km qui nous séparent du premier mirador. Le chemin serpente doucement à travers les collines avant de surplomber le fameux lago Grey. Bizarrement, celui-ci n’est pas bleu comme nous pourrions le croire mais d’un blanc laiteux. On dirait une immense flaque de lait blanc gris. Mais le plus drôle reste les nombreux petits icebergs qui flottent à sa surface et qui lui donnent un aspect tout à fait particulier. Bleu ciel, aux formes parfois étranges, ces blocs de glace dérivent au gré du courant, se bloquant de temps en temps dans les roches de la rive. De loin, nous pourrions pratiquement les confondre avec les nuages blanc et bleu qui eux aussi prennent des formes singulières à cause du vent. Il nous faudra encore patienter une bonne heure de marche au rythme des icebergs flottant sur l’eau avant de pouvoir enfin apercevoir le glacier. 

Et l'impressionnant glacier du même nom
Impressionnant est le premier mot qui nous vient à l’esprit. Perchés en haut d’une colline battue par les vents, nous bénéficions d’un point de vue unique sur l’ensemble de cette masse de glace et d’eau. Elle semble s’étendre à perte de vue en longueur pour finir se perdre dans les nuages tandis qu’en hauteur il demeure phénoménal. On dirait qu’au fil des siècles, des centaines et des centaines de couches de glaces se sont superposées pour finir par former un tapis blanc et bleu limpide avec quelques pics ici et là pour nous rappeler qu’il s’agit bien de la glace. En plus la fin du glacier correspond avec l’apparition d’un immense rocher émergeant, de sorte que nous avons l’impression que la roche à lui seul retient toute la structure du glacier derrière et ses kilomètres de blanc. 

qui s'étend à perte de vue
Nous ne nous lassons pas du spectacle et nous resterions bien des heures à l’admirer si le vent n’avait pas raison de notre volonté en nous gelant littéralement sur place. Nous rebroussons chemin pour retrouver le confort sommaire de notre tente en rêvant à la découverte du Périto Moréno, l’un des plus grands glaciers du monde.

Sophie et Julien

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mardi 29 novembre 2011

22km à pied, çà use, çà use


Les montagnes font place à la nature sauvage
Nous avons l’habitude de marcher depuis 11 mois que nous parcourons le monde mais avec un sac à dos de 10kg, c’est toujours une autre paire de manches. La descente du camping jusqu’à l’hôtel Torres, notre point de départ de la veille s’avère un jeu d’enfant et nous sommes en bas à 11h. Sur le papier il reste alors 7h30 de marche jusqu’au prochain campement gratuit soit 16km. 

Nous partons confiants sur un chemin assez facile qui monte et qui descend régulièrement. Mais après plus de 3h nous ne sommes qu’à un peu plus de la moitié. Les km qui défilent doucement, le poids du sac et un chemin certes facile mais accidenté et extrêmement long ont raison de notre rythme. Il nous faudra finalement plus de 10h pour arriver au campement et c’est 13h de marche au total dans une même journée avec de courte pause. Autant dire que nous n’avons jamais autant souhaité voir un panneau indiquant le camping qu’aujourd’hui. 1h plus tard, le repas avalé, nous dormons déjà comme des bébés espérant que la journée de demain sera moins longue surtout pour nos jambes et nos dos.

Le bleu limpide du lac
Heureusement que pour nous encourager et avancer, nous avons bénéficié de deux atouts : l’absence de vent (chose rare dans le parc) et un panorama magnifique. En effet, nous avons quitté très vite les montagnes du Torres (qui resteront quand même en toile de fond toute la journée) pour atteindre les lacs des glaciers. La nature sauvage balayée par le vent, sculpté par la glace et la pluie s’étend à perte de vue. Finies les roches et bonjour les bosquets épineux, les herbes toundras, les fleurs aux couleurs éclatantes et aux formes bizarres comme les différentes espèces d’orchidées. Bonjour également au lac Nordenskjold (ce n’est pas possible d’avoir un nom aussi imprononçable) et sa couleur bleu turquoise magnifique. D’un côté donc la nature et son arc en ciel de couleur et de l’autre le lac bleu limpide avec en toile de fond les montagnes enneigées du Torres et autre. Le cadre est tellement idyllique que nous avons presque envie de nous jeter à l’eau si ce n’est qu’elle est glaciale puisque elle provient des glaciers. Tant pis pour la baignade, nous nous contenterons de l’admirer pendant des heures et des heures et de savourer les tableaux superbes et différents qu’il offre à chaque nouvelle colline, à chaque nouveau virage. 

Des panoramas superbes
Les plages de galets ajoutent à la féérie et les petits cours d’eau coulant des montagnes en petite cascade ajoutent une pointe de bucolique au panorama enchanteur. Nous admirons le spectacle et nous goûtons au silence environnant. Le nombre de randonneurs croisé le long du chemin se compte sur les doigts d’une main et mise à part quelques oiseaux ici et là, le silence est total, juste troublé par quelques brises de vent de temps en temps. 

Cela n’est pas pour nous déplaire surtout lorsque nous entendons que les randonneurs viennent par centaines de milliers chaque année. Nous nous attendions à nous suivre ou presque un peu comme sur l’Inca Trail mais pas du tout. En fait, à part au mirador du Torres et au glacier Grey (que nous découvrirons demain), personne ou presque ne se lance sur le chemin. Du coup, nous bénéficions presque seuls des bonheurs qu’offrent le Torres Del Paine, comme autant de moments privilégiés dans un univers hors du commun et inchangé ou presque depuis des millions d’années.

Sophie et Julien

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lundi 28 novembre 2011

Sous le soleil du Torres


Le lever du soleil accompagne nos premiers pas
Après notre expédition d’hier, nous nous levons avec le soleil pour partir avant l’ouverture du parc à 7h. A 6h nous sommes déjà sur le chemin et nous parcourons assez vite la distance assez longue où nous pouvons être vu du poste d’entrée. Pari gagné et après les 7 premiers kilomètres nous arrivons à l’hôtel Torres qui marque la fin de la route, le début du sentier de randonné et pour nous un trek gratuit. 

Nous commençons donc tranquillement l’ascension vers le camp du Torres, la fameuse montagne que nous apercevons dans le brouillard depuis notre arrivée. 9 km nous sépare du sommet et il nous faudra 4h pour arriver au camping gratuit sur le chemin. Avouons le il est vraiment rustique. Un seul toilet pour tout le monde et en guise d’eau, se sera dans la rivière.  Ce n’est pas très grave puisque nous sommes là pour admirer les merveilles de la nature et non pour notre confort. Après une installation rapide, nous repartons à l’assaut de la montagne.

Le chemin serpente dans les montagnes
1h nous sépare encore du sommet et du fameux Torres. 1h sur un chemin assez technique qui ne fait que monter et qui revêt parfois de l’escalade sur les éboulements à flanc de montagne. Nous avons de la chance car le temps tourne au soleil après un vent glacial, un peu de neige (qui a valu le chapeau bolivien de Julien) et une tonne de nuages. 4 saisons en une seule journée et une chance incroyable pour nous surtout lorsque nous savons que le Torres est couvert à 90 % du temps. 

En haut le spectacle est tout simplement fabuleux. La fatigue de la montée est très vite oubliée. Le Torres se constitue de 3 énormes pics et on dirait trois immenses cathédrales de roches touchant les nuages et aux couleurs fascinantes mélange de brun, d’ocre, de marron. Il semble protégé dans un écrin avec les montagnes enneigées qui l’entourent et surtout le lac à ses pieds. Le bleu éclatant et les roches qui semblent tomber offre une impression d’infinie. 

En haut, le spectacle est magique
Dommage que le vent glacial ne permette pas de rester l’admirer sous peine d’être transformé en glaçon en une heure ou deux. De toute façon le soleil disparaît derrière les nuages et le Torres semble être happé par la brume comme un rideau qui se lève et qui descend au gré des humeurs. La neige revient nous donnant le signal du départ. En partant, nous avons la chance de voir un loup semblant sortir de l’immensité des rochers et qui se tient à quelques mètres de nous. 

Une jolie façon de terminer la journée avec ce spectacle fascinant et en prime un aperçu de la vie sauvage abondante dans la réserve. Ne reste qu’à nous calfeutrer dans la tente et à nous blottir dans les sacs de couchage car le vent froid s’infiltre partout. Une nuit froide en perspective.

Julien et Sophie

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dimanche 27 novembre 2011

En mode furtif


Bienvenu au Torres Del Paine
Le parc national Torres Del Paine est considéré comme l’une des plus belles étendues sauvages de la Patagonie et même du Chili. Il parait que les paysages sont les mêmes qu’il y a plusieurs milliers d’années. Nous ne pouvions pas manquer cela et nous partons donc en bus pour les 110 km qui nous en séparent. Le problème reste le prix. 40 € pour deux personnes seulement pour marcher, nous trouvons que c’est un peu abusé. Nous décidons donc de boycotter l’entrée et de ne pas payer. Facile à dire mais pas facile à faire. 

Un avant-goût du parc
Nous arrivons donc en bus vers 17h et nous descendons rapidement avant la barrière, enlevant nos sacs à dos à la grande surprise du chauffeur et nous partons assez rapidement dans le sens inverse sans nous retourner.  Le poste de garde où l’on paie étant surélevé, il nous faut tracer un petit peu pour ne plus être dans la ligne de mire des gardiens avant de pouvoir s’arrêter. Première étape franchie. 

Il reste maintenant à nous trouver un petit coin pour nous installer et attendre tranquillement la fermeture vers 20h. En contrebas de la route, un petit tuyau servant pour les chantiers. Parfait pour glisser les sacs et nos petits culs discrètement. Il faut nous voir nous y faufilant pour nous appuyer tant bien que mal sur nos sacs et l’un sur l’autre. L’avantage reste que nous protégé du froid, du vent et de la pluie qui tombe par intermittence. Nous rigolons bien et c’est dans une ambiance bonne enfant que nous commençons la longue attente de 3h. Les heures passent assez vite finalement et nous nous offrons même le luxe d’un dîner frugal avant de risquer de mettre nos nez dehors vers 21h (il vaut mieux prévoir une marge).

Notre tuyau salvateur !
Julien se glisse en dehors du tuyau et passe en mode furtif pour aller espionner le poste de garde. Comme James Bond, il franchit rapidement la petite colline en face et avance moitié couché, moitié à 4 pattes pour se retrouver à quelques mètres de l’entrée. Il dégaine alors la caméra super zoom (ben oui nous n’avons pas de « Q » pour les gadgets ni de jumelles). Le gardien attend tout de même 21h30 avant de décider de lever le camp. Yes ! Le champ est libre. Nous nous engageons armés de nos sacs vers l’entrée. C’était sans compter une ambulance arrivant au même moment et une lumière s’allumant dans le poste. Non va-t-on devoir payer malgré tous nos efforts ?

Le fameux poste de garde
Le cœur battant nous faisons comme si nous venions juste d’arriver et nous franchissons la barrière. On dirait deux gamins entrain de commettre une grosse bêtise. A peine avons-nous fait deux pas dans le parc qu’un gardien nous interpelle, sortant d’une maison avoisinante. Il nous demande si nous avons fait du stop pour arriver aussi tard et nous explique que le parc est fermé (non on le savait pas pensons nous). Il accepte tout de même que nous plantions notre tente à l’arrière de sa maison dans le parc en nous précisant qu’il faudra payer demain. Etape franchie et si ce n’est pas encore gagnée le plus gros est fait.

Sophie et Julien

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samedi 26 novembre 2011

La porte du Torres del Paine


Nous nous battons contre des monstres...
Comme à son habitude, le trajet pour rejoindre Ushuaia au bout du monde à la petite ville de Puerto Natales au Chili a apporté son lot de surprises. En 11 mois et des milliers de kilomètres parcourus en bus, nous n’étions pas encore tombés une seule fois en panne (aussi étonnant que cela puisse paraître). C’est désormais choses faite avec une panne assez rigolote à une dizaine de kilomètre de Punta Arenas. Pour une raison inconnue, le bus a cassé sa boîte manuelle. Impossible donc de passer les vitesses et après une centaine de kilomètres à la vitesse d’une bonne tortue, il a finalement décidé de ne plus démarrer à l’entrée de la ville. 

Une technique originale pour ouvrir le coffre à bagages
Mais le plus rigolo s’avère qu’avec la panne, le chauffeur ne pouvait plus ouvrir les compartiments à bagage. Ne demandez pas le lien entre la boîte de vitesse et le système automatique des coffres à bagages, nous n’avons pas trouvé. Nous voilà donc attendant sur le trottoir pendant que le chauffeur, l’aide et deux autres personnes s’acharnent par tous les moyens pour ouvrir les compartiments. La scène déjà assez cocace le devient encore plus lorsqu’ils décident des les forcer à l’aide de tournevis et de barres à mines. Il faut imaginer deux personnes forçant les coffres tandis que deux autres retiennent le côté déjà forcé par toutes sortes d’objets. Et pendant ce temps une cinquième personne démonte un vélo pièce par pièce pour le sortir par une autre porte. Difficile de ne pas rire. 

Tout finit bien puisque les coffres cèdent, nous récupérons nos bagages, montons dans un autre bus et finissons par arriver tard dans la nuit à Puerto Natales, un petit village aux portes du parc national de Torres Del Paine (le parc le plus connu du pays).

Un couchsurfing accueillant
Là, nous sommes accueillis en couchsurfing par une famille en or. La famille Seguel avec Gloria, Oscar, Bastian, Enzo, Alison et Gustavo, les 4 enfants et le chien un peu polisson a la main sur le cœur. Sans trop de moyen, ils accueillent avec beaucoup de gentillesse tous les randonneurs et voyageurs du monde entier. Ici pas besoin de s’accommoder de fioritures et si le confort reste modeste, en revanche tout est fait pour que nous nous sentions chez nous. Et même avec notre peu d’espagnol (enfin surtout Sophie car Julien se débrouille), nous arrivons à nous débrouiller et nous passons une bonne journée en leur compagnie. Une détente bien méritée avant de partir à l’assaut du parc Tores Del Paine que nous allons dès demain découvrir pendant 6 jours.

Sophie et Julien

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jeudi 24 novembre 2011

Une vue imprenable sur Ushuaia


Le chemin serpente à travers le glacier
Après notre première exploration de la ville du bout du monde, nous continuons notre périple mais cette fois-ci en prenant de la hauteur. Encadrée par les montagnes et les glaciers, Ushuaia se situe dans une superbe baie que nous partons découvrir avec le glacier Martial. 

Une petite randonnée assez difficile (en raison d’une montée ardue) doit nous emmener au sommet. Très vite, nous quittons la verdure de la cité pour retrouver les roches et la neige des sommets. Même si le parc n’est pas très haut, le froid a vite fait de s’installer et il est difficile d’oublier que nous ne sommes pas loin du pôle sud. Heureusement le soleil vient éclairer le paysage dévoilant une superbe vue. Le glacier Martial étend ses neiges éternels et ses nombreux névés le long de la paroi pour notre plus grand bonheur. Après un peu plus d’une heure de marche, nous sommes récompensés par un panorama sur toute la ville et une infime partie du canal de Beague. De là, nous nous rendons vraiment compte de l’immensité de l’océan et de la beauté des chaînes montagneuses qui finalement ressemble un peu à nos Alpes françaises au printemps. 

Une jolie vue sur Ushuaia depuis le glacier
A notre descente, le coucher du soleil enveloppe la ville d’une belle couleur rose orangée avec en toile de fond le bleu de l’océan et le blanc des montagnes. Nous restons un long moment à le contempler. Pour nous il a une saveur particulière et marque la fin de notre visite au bout du monde et le début de la fin de notre voyage autour du monde.

Sophie et Julien

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mercredi 23 novembre 2011

Nous sommes au bout du monde


Petite vue de la baie d'Ushuaia
Cette fois-ci pas de doute, nous pouvons le crier haut et fort, nous sommes au bout du monde et seulement 1 000 km nous séparent de l’Antarctique et une poignée de kilomètres de la zone internationale. 

Contrairement à Punta Arenas, la ville s’avère beaucoup plus accueillante. Tout est axé sur le tourisme et c’est même un peu trop commercial pour nous mais il est agréable de se promener dans une cité qui respire le bon vivre un peu plus de richesse et de se laisser prendre aux jeux des panneaux et autres indications comme quoi nous sommes au bout du monde. Difficile de résister à faire des photos avec les pingouins dessinés sur un mur au hasard d’une route, du panneau officiel d’Ushuaia ou encore des éternels indicateurs des distances avec les villes. D’ailleurs en tant qu’explorateur de l’extrême, nous avons même le droit à un joli tampon sur le passeport et un diplôme. Une bêtise qui fait sourire mais un joli souvenir tout de même. 

Nos amis les pingouins
Nous déambulons dans Ushuaia, nous amusant de toutes les conneries vendus par les commerces à gogo, le tout ou presque fabriqué en Chine, essayant de deviner parmi les touristes qui fait le grand saut jusque l’Antarctique… Il faut dire qu’ici les dernières minutes ne manquent pas et nous apprenons vite qu’il y en a tous les jours tellement le nombre de bateaux est impressionnant. De notre côté, l’Antarctique sera pour un autre voyage et en attendant nous profitons de la ville et de son incroyable paysage. La cité est coincée dans le canal de Beagle et ses montagnes perpétuellement enneigés superbes. 

Le canal de Beagle justement nous décidons d’y faire un tour. Après tout, il serait dommage de ne pas aller voir les deux océans les plus immenses du monde se rejoindre dans un cadre hallucinant beau. Nous embarquons à bord d’un petit bateau (comme à notre habitude nous privilégions les petits groupes à défaut de pouvoir échapper aux touristes) pour 4h de navigation et de stupéfaction. Au programme 3 îles du bout du monde couvert d’animaux et de végétation étonnantes. Dès que nous quittons le port, nous en prenons plein les yeux. Le paysage est tout simplement magnifique et magique. Les hautes montagnes enneigés se reflètent dans l’océan et semblent même y tomber. Bleu, blanc restent les deux couleurs de référence tandis que de nombreuses petites îles faites de rochers (qui l’hiver doivent être compléter par des icebergs) sont couvertes d’oiseaux. Pas de pingouins car il fait trop chaud mais des lions de mer des centaines de cormorans des rocs viennent se prélasser au soleil et faire la sieste. Nous avons déjà vu à de nombreuses reprises des lions de mer mais rarement d’aussi près et surtout dans un cadre aussi beau. Ici, avec les montagnes derrières, nous sommes vraiment dans le cadre idéal pour les observer d’autant plus qu’à cette période de l’année les petits viennent de pointer leur bout du nez tandis que les grands troquent leur fourrure d’hiver pour celle d’été. Et oui ils sont comme nos chats. 

Au bout du monde
Il est toujours très rigolo de les voir faire bronzette sur les rochers en se chamaillant dans de grands cris tandis que les males essaient de remettre un peu d’ordre parmi leur harem. Pas difficile de reconnaître les males tant ils sont gros et imposants. De plus ils sont beaucoup plus noirs que les femelles. Sur la petite île de Lesbos, ils sont des centaines serrées sur ce petit bout de terre perdu dans l’immensité océanique avec au loin les montagnes qui semblent marcher sur l’eau et avec l’effet d’optique se rapprocher. 

Un peu plus loin, les rochers arborent une couleur orangée, ocre tandis que la petite île de Parajos dévoile ses mystères. Ce ne sont pas les loups de mer mais bien les oiseaux qui se partagent l’espace. Canards (et même au bout du monde), cormorans, quelques pingouins créent une immense palette de noir et de blanc. Nous en avons rarement vu autant nicher et pailler dans un si petit espace. Nous continuons notre route sur les traces des grands explorateurs d’antan jusqu’à l’ile Faros. 

Les loups de mer se prélassent
Non ce n’est pas le phare le plus au bout du monde mais il marque le début des eaux internationales et quelque part la fin du monde. C’est assez émouvant de savoir que quelques centimètres plus loin, chacun est libre et la terre n’appartient plus à personne mais à tout le monde. Nous sommes vraiment au bout du bout du monde dans un cadre toujours aussi beau. Avec tous les pays que nous avons traversé et tous les peuples que nous avons rencontré, se retrouver là c’est un peu comme si nous mixions toutes ses cultures rencontrées en leur rendant hommage. Se dire qu’en plus le phare le plus mythique pour tous les explorateurs a été fait pas des français, nous rend fier quelque part. Bon allez un peu de chauvinisme ne fait de mal à personne.

Le phare marque le début des eaux internationales
Nous finissons notre épopée sur les traces des navigateurs d’antan par les îles bridges. C’est là que vivait il y a quelques milliers d’années les premiers habitants du bout du monde. Et figurez-vous que malgré le froid, le vent et les éléments plus qu’hostiles, ils y ont habité pendant plus de 600 ans en n’ayant pour tous vêtements qu’une simple huile qu’il enduisait sur leur corps.  Dingue de penser qu’ils ont vécu nus dans ce climat. Aujourd’hui, seule une femme vit toujours, le reste de la population a été décimé par les colons espagnols et les maladies transmises par les « blancs ». 

Les oiseaux se disputent l'île
Sur l’île, il ne demeure aucune trace ou presque de leur passage si ce n’est un trou dans le sol qui leur servait soi disant pour le feu et quelques pierres. Pour le coup, nous sentons l’attrape touriste mais bon disons qu’il s’agit du folklore. En revanche, ce qui est intéressant, c’est de trouver pile à l’endroit ou les deux océans se rejoignent avec à gauche le Chili et le Pacifique et à droite l’Argentine et l’Atlantique. Le soleil déclinant sur les fjords leur donne une couleur impressionnante. On dirait qu’ils s’illuminent et deviennent blancs éclatants. 

L'océan pacifique rejoint l'Atlantique
Sur l’île pas d’oiseaux ou de loups de mer mais une flore riche. Les couleurs forment un arc en ciel. Jaune, rouge, orange, vert… se superposent avec les fleurs, les petits bosquets épineux ou non, les mousses vertes très clair voire fluo qui poussent sur les rochers au point de les recouvrir comme un manteau… Nous nous frayons un chemin parmi la végétation humant au passage les odeurs, nous arrêtant pour admirer quelques fleurs étranges… Nous poserions bien la tente dans ce petit coin de paradis où la seule exception est le froid mais il nous faut déjà rejoindre Ushuaia et quitter les merveilles du bout du monde.

mardi 22 novembre 2011

En route pour Ushuaia


La steppe à perte de vue
Nous quittons sans regret Punta Arenas pour sa voisine argentine, en espérant qu’elle sera beaucoup plus accueillante et sympathique. Dans ces contrées sauvages, il est difficile de dire avec précision quand le bus arrivera. Commence donc un voyage de 11 longues heures. Impatients de découvrir les paysages patagoniens, nous collons notre nez à la fenêtre. 

En quittant la ville, nous longeons le pacifique pendant un très long moment et découvrons un panorama étonnant mais vite lassant. Ici pas de montagnes mais la steppe plate à perte de vue. Nous avons l’impression que la nature a oublié de mettre des arbres dans le décor et nous sommes presque dans un tableau impressionniste ou le vert domine. Les touffes d’herbes marron, vertes semblent se répéter à l’infini perturbé de temps en temps par un lac ou une flaque d’eau gigantesque au choix. Dans ce décor un peu surréel, nous pourrions croire que la vie n’existe pas mais non. En passant sur les longues pistes, nous croisons de nombreux guanacols quelques renards, des chinchillas et de nombreux oiseaux. 

Les guanacols gambadent
Toutefois, plus que le panorama se sont les nuages qui nous marquent. Ils sont tellement bas que nous pourrions presque les toucher et les manger comme une gigantesque barbe à papa gris bleu blanc. Nous devons dire que c’est assez troublant mais peut-être est ce du au fait que nous sommes au bout du monde. Nous parcourons ainsi des centaines et des centaines de kilomètres avant de retrouver l’océan non pas pacifique cette fois mais atlantique. Rio Grande marque le début du bout du monde à proprement parler et pour nous une longue attente pour changer de bus.

Les montagnes se dessinent de plus en plus
Comme un fait exprès, avec le nouveau bus le paysage change. Adieu la steppe et bonjour les montagnes, l’océan et surtout les fjords. Nous arrivons vraiment dans la Patagonie comme nous nous l’imaginions avec ses montagnes aux formes bizarres, ses lacs aux couleurs inimaginables, la terre qui semble tomber dans les eaux et ses panoramas qui forment des tableaux plus beaux les uns que les autres. Chaque kilomètre apporte son lot de surprises et le panorama ressemble à une gigantesque photo. 

Et pour finir Ushuaia se pare de mille couleurs
En arrivant sur Ushuaia, nous avons la surprise de découvrir le coucher du soleil. Etonnant car il est plus de 21h30. Nous avions oublié qu’en nous rapprochant du pôle sud, les journées étaient beaucoup plus longue presque 13h  de soleil. Les couleurs sont splendides dans la baie de la ville et nous pourrions croire que les montagnes enneigées s’embrasent dans une magnifique couleur orangée tandis que de petits nuages gris semblent se mouvoir pour former la fumée. C’est comme si la ville du bout du monde nous accueillait avec panache.

Sophie et Julien

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lundi 21 novembre 2011

La porte de la Patagonie


Le palais Sara Braun
Ce matin, nous partons à l’assaut de la petite ville de Punta. Un peu plus animée que la veille, la cité donne un peu plus envie mais nous laisse tout de même une impression de monotonie et de tristesse. Nous déambulons dans les rues découvrant les petites maisons colorées, les bâtiments au style espagnol et européen. Au milieu, la petite place centrale bordée d’arbres semble sortir tout droit d’une forêt et elle ne manque pas de charme. Mais ne dehors de ces quelques bâtiments, la cité ne s’avère pas vraiment intéressante et nous ne sommes pas emballés même en nous perdant et en flânant au gré des rues.

Vue d'ensemble de la ville
Nous décidons donc de prendre de la hauteur. Sur une petite colline, la vue générale est beaucoup plus belle. Les maisons colorées ressortent davantage et du haut, Punta ressemble à un petit village balnéaire à la seule différence qu’il fait froid et que les maisons sont en bois ou en tôles pour la plupart. Peut-être que la municipalité devrait plus mettre en valeur la ville au moins pour attirer les touristes. Après tout nous sommes presque au bout du monde et rien ou presque ne nous l’indique. A croire que les étrangers et explorateurs n’apportent pas grand-chose. Et pourtant à quelques kilomètres de la ville, une zone franche (sans taxe) nous apprend que les touristes restent nombreux (sans doute à cause de la position géographique de Punta Arenas). Ici c’est le paradis du commerce. Vous trouvez tout ce que vous voulez à des prix très compétitifs : Electronique, appareil photo, électroménager, outdoor, parfumerie et même alimentation s’alignent dans des magasins et des centres commerciaux. De quoi gâter toute sa famille et ses amis pour pas trop cher ou tout simplement se faire plaisir. 

Les pingouins, nos nouveaux amis en Patagonie
Dans tous les cas, Punta Arenas ne restera pas dans les annales de notre tour du monde et peut-être aurions nous même du y faire l’impasse et partir directement dans la ville la plus australe du monde : Ushuaia. 

Sophie et Julien

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dimanche 20 novembre 2011

Arrivés au bout du monde ou presque


La place centrale assez mignonne
Bon d’accord nous avons un peu triché mais avec la période touristique qui arrive au Chili et en Argentine et le manque de temps, nous avons préféré commencer notre périple en Patagonie par Punta Arenas. Plutôt que de descendre et de terminer par les villes les plus australes, nous allons donc remonter et finir du côté de la région des lacs (notre calendrier déterminera la fin puisque nous devons être à Buenos Aires le 3 janvier). 

Un avion nous a donc emmené directement de Santiago jusqu’au bout du monde ou presque. Oui techniquement, nous serons au bout du monde à Ushuaia, du côté argentin. En attendant, nous avons déjà retrouvé le froid et surtout le vent glacial de l’Antarctique. A peine avons-nous franchi la porte de l’aéroport que nous sommes plongés dans un autre monde. Le vent balaie tout sur son passage et le paysage s’avère pour le moins dépouillé. Quand à la ville, elle semble triste avec ses petites maisons un peu vieillottes et ses rues fatiguées par la neige des hivers. Pourtant, les habitations affichent des couleurs gais avec leurs toits rouges, verts, bleus et l’aménagement des rives de l’océan jusqu’au centre-ville invite à s’y promener et s’y attarder.  Peut-être que ce sentiment de tristesse est accentué par le vide dans les rues. Nous sommes dimanche, tous les magasins sont fermés, personne ou presque ne se promène et la cité semble morte, perdues au fin fond du monde. Nous verrons demain si ce sentiment est confirmé ou si même au bout du monde la vie reste trépignant.

Julien et Sophie

vendredi 18 novembre 2011

De retour sur le continent


Toute petite devant ces gigantesques statues
 Notre escapade sur l’île de Pâques se termine déjà et il faut rejoindre Santiago avant de nouvelle aventure. Finalement ce caillou de 110 km2 garde un nombre incroyable de secrets. Si trois, quatre jours suffisent pour découvrir pratiquement tous les sites et voir ces immenses moais et ahus debout ou couchés, il faut une vie entière pour décrypter les raisons d’une telle édification. 

Les hypothèses autour de ses sculptures sont nombreuses sérieuses et parfois farfelues. Une chose est certaine, se retrouver devant ses géants de pierre ne laissent pas indifférent. Ils sont tellement réels que nous avons l’impression que demain ils vont se mettre en marche et livrer leur secret. Magique, mystérieux, ces moais ont quand même (enfin il s’agit d’une des nombreuses théories) été à l’origine de la destruction de l’île. Rivalité entre clan, déforestation pour les acheminer sur les lieux sacrés, guerres incessantes entre tribus… seraient venus à bout des habitants et de la végétation de l’île. Si cette théorie est vrai, elle fait réfléchir et finalement sommes nous pas entrain de reproduire la même erreur à l’échelle mondiale mais cette fois-ci non pas pour des statues mais pour des intérêts économiques. Toutefois, ceci s’avère un autre débat.

Un moai de plus ou pas
Aujourd’hui, sur l’île, l’herbe a remplacé les arbres d’autrefois (il n’y pratiquement pas d’arbres à l’exception de ceux replantés par l’homme) donnant un panorama étrange, dépouillé mais pas vilain au contraire. Le bleu du ciel et de l’océan semble se transformer en vert infini sur les terres. 

Après la pierre, le chocolat miam miam
Ce confetti perdu au milieu de l’immensité océanique reste un trésor culturel immense et aussi dérisoire semble-t-elle une base stratégique non négligeable. Lorsque nous apprenons que la piste d’atterrissage reste une des plus longues du monde pour permettre à une navette spatiale de se poser en cas d’urgence, qu’elle s’avère une base navale importante pour le Chili et que 50 000 touristes viennent chaque année la fouler, l’île de Pâques n’est pas si perdue que cela. Espérons juste qu’elle sera garder ces secrets le plus longtemps possible et continuer à préserver son environnement fragile pour qu’elle reste un coin de paradis minuscule mais combien important pour le monde.
 
Sophie et Julien

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jeudi 17 novembre 2011

De nouvelles découvertes


Un immense chaudron de sorcière à l'entrée du site
Après les merveilles d’hier, nous continuons notre découverte de l’île et de ses curieux habitants en pierre mais cette fois-ci à pied. Une façon bien agréable de prendre son temps et de savourer le panorama magnifique que nous offre le lieu. Il nous reste deux grands sites à voir sur l’île et nous devons faire un choix car ils se situent tous les deux sur des côtés opposés. Ayant pris le pouls des Ahus et des Moais la veille, nous optons pour le site de Orongo.

Un coin de paradis
Il ne s’agit pas de sculptures mais d’un village antérieur à la période des grandes constructions, bizarrement. 3,5 km nous séparent du lieu avec pour chemin une longue montée sur près de la moitié. Nous découvrons une flore beaucoup plus arborée avec même une mini-forêt avant de redevenir cette steppe herbeuse sans ombre à perte de vue et avec pour seule coupure les pierres volcaniques noires. Nos efforts sont rapidement récompensés puisque la vue se fait plus étendue et verdoyante et nous apercevons toute l’île. De loin, nous avons l’impression que l’île est beaucoup plus verte que lorsque nous la parcourons sur les routes. En haut, nous tombons sur un cratère gigantesque ancien volcan qui ressemble à un immense chaudron de sorcière avec ses eaux bleues transparentes mélangées au vert des roseaux. Il marque le point de départ du village de Orongo.  

Les anciennes maisons en pierre
Avouons le, le panorama en haut s’avère à couper le souffle et il est agréable de goûter le silence (le site était vide de touristes) en admirant le bleu infini de l’océan. Les habitants n’ont pas lésiné sur le choix de l’implantation de leur village cérémoniel, en faisant un petit coin de paradis. Contrairement à la technique Inca, ici les pierres ne sont pas empilées mais taillées puis superposées un peu comme des tuiles d’un toit mais de façon horizontale. Les toits quand à eux sont recouverts de terre et de végétation et ont a ainsi l’impression que les maisons sont souterraines et très petites. Malheureusement, nous ne pouvons pas y entrer en raison du risque d’éboulement. Dommage car nous ne pouvons pas vraiment nous imprégné du lieu. Ici pas de moais ou d’Ahus (il est postérieur aux fabrications) mais des pétroglyphes à côté des précipices et du cratère immense. Les hommes oiseaux sont sculptés de nombreuses fois. 

Un joli coucher de soleil pour clôturer notre séjour
La présence de ce site semble étrange parmi tous les moais et ahus dispersés un peu partout sur l’île. Il est certain que le village cérémoniel ne revêt d’intérêt que par son panorama et par la jolie randonnée qui nous emmène au point culminant de l’île (507m). A notre retour au camp, un magnifique coucher de soleil aux couleurs arc en ciel nous attendait comme pour nous dire aurevoir.

Sophie et Julien

Photos 

mercredi 16 novembre 2011

Immersion dans le monde des moais


Un joli panorama sur notre chemin de vélo
Ce matin, nous partons à vélo découvrir le monde fascinant de l’île. Avec 110 km et 24 de large, nous programmons un large circuit qui va nous emmener sur les traces des Uhus (érigés sur des plateformes) et des moais. A peine sommes nous sortis de Hanga Roa (le village) que nous tombons sur le premier site intéressant Vaihu. Les statues sont couchés face contre terre pour une obscure raison. Certains disent que se sont les habitants qui les ont détruites, d’autres qu’il s’agit d’un Tsunami… Bref les théories divergent tout comme la signification de toutes ces statues sur une si petite surface. Dans tous les cas, ces premières statues nous permettent de comprendre la grandeur de ces sculptures, d’autant plus qu’ils n’étaient battis que d’un seul bloc. Un peu plus loin alors que se dessine les ruines du village d’Akahanga, d’autres moais et ahus sont couchés. Nous nous demandons vraiment pourquoi ?

Des moais couchés pour une raison inconnue
C’est en faisant des suppositions que nous parcourons les kilomètres qui nous séparent du prochain site dans un cadre magnifique. La route droite sinue au bord des falaises de roches volcaniques ou l’océan vient se briser apportant avec lui son écume et sa couleur bleu turquoise qui semble refléter dans le ciel. Point positif et négatif, aucun arbre ne vient entacher la visibilité et nous évoluons dans un cadre unique quasi surréel. Par contre, aucune ombre à l’horizon et aucun endroit où se protéger de la pluie. Car oui, la pluie n’est jamais loin et nous avons la malchance d’écumer d’une belle averse tropicale. 

La fabrique de moais et ses centaines de statues
Après cette pluie rafraîchissante, nous arrivons à Rano Raraku, un site intriguant puisque c’est là que les moais et ahus étaient construits. Une fabrique géante en quelque sorte où une cinquantaine de statues semblent attendre d’être acheminé ou d’être terminé. Visages sculptés avec précision et délicatesse sont plantés un peu partout dans le vert de la colline et nous avons l’impression qu’il s’agit d’extraterrestre figé à jamais. Un peu plus loin, les statues complètes sont encore attachées à la roche par le dos. Nous prenons conscience du travail titanesque de telles structures. Autre curiosité du site, un moai à genoux. Assez bizarre lorsque l’on sait que tous les moais et ahus de l’île sont debout, érigés pour l’éternité. De la fin du site, nous apercevons Tongariki, un endroit sacré pour les anciens habitants où sont alignées 15 Ahus géants. En nous y approchant à vélo, nous ne pouvons qu’admirer le travail de ces habitants qui non seulement taillait des sculptures gigantesques mais qui en plus devait ensuite les mettre debout et les acheminer aux 4 coins de l’île. Impressionnant et étonnant. 

Les 15 moais alignés, impressionnant
En arrivant, nous ne pouvons que faire ouaouh. Aucun mot ne peut décrire toute la magie et l’étrangeté qui se dégage de ce lieu. Aligné parfaitement et droite comme un « i », elles ne forment qu’une seule ligne et on pourrait voir qu’une seule tête si elles n’étaient pas de taille différentes. En se plaçant en face, nous avons l’impression qu’elles nous suivent du regard (alors qu’elles n’ont plus de yeux) et elles sont tellement imposantes qu’elles nous intiment le respect. Limite, elles pourraient se réveiller et marcher vers nous tant elles semblent réelles. Nous passons devant un peu intimidé (comme un gamin pris en faute), sensation bizarre dans un site archéologique. De là, nous admirons un travail minutieux car chaque ahue possède sa propre « personnalité » de par sa taille, sa corpulence et son visage différent à chaque fois. Nous pourrions rester des heures à les scruter et à les photographier sous tous les angles tellement le spectacle offert s’avère unique. 

La magnifique plage d'Anakena
Un peu fébriles par cette découverte, nous repartons pour le dernier site Anakena. Le chemin se rétrécit, devient plus caillouteux, plus proche de l’océan jusqu’à l’Ahu Te PIto Kura. Il s’agit du plus grand moai jamais érigé avec plus de 10m de hauteur et 80 tonnes. Dommage qu’il ne soit pas debout mais couché, ce qui lui donne un air beaucoup moins impressionnant. Bon, ne faisons pas la fine bouche surtout lorsque nous voyons que les oreilles affichent tout de même plus de 2m. 

Après tous ces efforts, nous arrivons à Anakena et sa plage de sable blanc. Soleil, mer bleu turquoise, palmier et sable blanc… autant d’ingrédients qui font du coin un paradis pour les baigneurs et un endroit pour se reposer un peu de toutes ses visites, ses kilomètres et ses émotions. Des sites qui ne sont jamais très loin puisque à quelques mètres de la plage, un moai tout seul et un peu plus loin 7 autres tournent le dos à la plage. Pour la première fois, 4 d’entres elles portent le fameux chapeau rouge, ocre où Pukao. Ce qui les rend encore plus jolie surtout avec le contraste de la mer et du sable blanc en toile de fond. Des moai au paradis, une jolie fin pour cette journée magique et riche en émotion.

4 Ahus ornés de leurs chapeaux
Ne nous reste plus alors qu’à parcourir les 16km qui nous séparent de Hanga Roa et de profiter de l’intérieur de l’île un peu plus verdoyante et boisée.  Se laisser porter est vraiment le mot puisque après une montée de 5 km, les 10 derniers se font pratiquement en descente. Un vrai bonheur comme cette journée.

Sophie et Julien

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mardi 15 novembre 2011

Bienvenue sur le nombril du monde


Petite vue de l'île
C’est ainsi que peut se surnommer l’Ile de Pâques. Lorsque vous regardez une carte du monde, cette toute petite île qui semble perdue dans l’immensité de l’océan pacifique, semble également au centre du planisphère d’où ce surnom. 

Cette isla de pasqua nous avons bien failli ne pas la voir. En arrivant à l’aéroport ce matin, nous avons eu la mauvaise surprise de constater que nos places avaient été supprimées. Heureusement, à la dernière minute, l’hôtesse a réussi à nous trouver deux places et c’est en courant que nous avons rejoint l’embarquement. 5h de vol plus tard, nous débarquons sur cette île mythique. En fait, il s’agit d’un petit rocher entouré d’une eau bleu turquoise et dépourvu de toute végétation ou presque. L’herbe a pris ses aises mais en revanche aucun arbre (sauf ceux plantés pour les hôtels) ne vient  offrir un peu d’ombre. Pas d’ombre donc et pas de plages (enfin presque) puisque si l’eau invite à la baignade par sa transparence, se sont les cailloux de lave (il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un ancien volcan) et les falaises assez hautes qui nous entourent. Ce n’est pas très grave puisque de toute façon nous sommes venus pour les fameuses statues, non pour aller se baigner.

L'Ile de Pâques se sont les Moais mais aussi les pétroglyphes
Ces Moais nous partons assez vite les découvrir une fois la tente plantée. L’île compte pas moins de 300 Ahus  et plus de 1 000 statues Moais, érigées au fil des siècles, détruits puis rénovés par les habitants. Quelle est la différence entre les deux, nous direz-vous. L’édification à même le sol pour les moais et sur des plateformes pour les seconds mais nous en saurons sans doute davantage une fois que nous aurons vu des moais. Car pour le moment, les statues font parties de la première catégorie. En tout cas, il suffit de sortir de Hanga Roa, le seul village de l’île pour apercevoir les premières statues de pierre se dressant fièrement devant l’océan. Seuls ou à plusieurs, elles sont impressionnantes par leur position droite et alignée, leur taille de 20m de haut et le fait qu’elle ne soit taillée que dans un seul bloc. La taille s’avère d’autant plus flagrante lorsque nous les apercevons couchés sur le flanc ou le dos. Un dos sculpté d’ailleurs pour certaines statues, ce qui est assez étonnant. Le travail de sculpture devait déjà être titanesque et comme si cela ne suffisait pas, il gravait leur dos de dessins d’oiseaux, de reptiles… Impressionnant. 

Notre premier contact avec les moais
En dehors des statues, nous découvrons également tout un site archéologique composé d’étranges pierres alignés, de petites maisons en lave… qui servait peut-être pour des rituels religieux mais le mystère demeure pour le moment. Des vestiges archéologiques auxquels s’ajoutent des pétroglyphes. Se sont des énormes pierres brunes, ocres gravées de formes humaines mais de manière étrange. On dirait plus des monstres ou des êtres mystiques assez amusants et très photogéniques. 

Notre première approche de l’île s’arrêtera aux abords de la ville car les autres sites nécessitent un moyen de locomotion. C’est donc à vélo que demain nous parcourons de long en large l’île pour découvrir toutes ses merveilles.

Sophie et Julien

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