jeudi 29 septembre 2011

Dans l’enfer des mines de Potosi


L'entrée de la mine
Nous aurions voulu trouver un titre un peu plus accrocheur ou original mais rien ne nous ai venu à l’esprit. Potosi est tristement connu du monde entier pour ses mines d’argent. Nous avons longuement hésité avant de décider d’aller les visiter. Au départ, nous nous sommes dits que c’est comme si nous allions voir des animaux dans un zoo sauf que se sont des êtres humains qui travaillent dur et dans des conditions de misère. Finalement, pas du tout. Si les mineurs ne profitent pas du tourisme en revanche c’est tout une économie qui tourne autour des visites de ces mines et sans nous Potosi serait sans doute une ville encore plus pauvre.


Les mineurs poussent le chariot
Contrairement aux idées reçues, les mines de Potosi sont aujourd’hui encore rentables. Plus de 16 000 mineurs répartis en 32 coopératives y descendent chaque jour pour extraire le précieux minerai. Le pire c’est que pour rien au monde ces hommes ne feraient un autre métier malgré le sacrifice que cela engendre car être mineur cela paie bien : le double d’un avocat ou d’un commerçant » et c’est « être un vrai homme ». Pour tout vous avouer, ces hommes de l’ombre ont même déjà fait grève pour continuer à travailler lorsque le gouvernement voulait fermer leur montagne à cause des dangers et de l’insécurité. Et oui c’est le monde à l’envers.
Nous nous glissons dans des trous de souris
Pourtant, les mines de Potosi représentent l’enfer. Depuis le 17ème siècle des milliers de galeries ont été creusés à main d’hommes et dans des conditions épouvantables. Lorsque vous pénétrez dans ces boyaux munis d’une simple lampe torche, vous vous sentez tout de suite dans un autre monde, un univers où la mort peut frapper à tout instant. Si à l’entrée de la mine, il fait assez froid à cause du vent, plus vous avancez et plus la chaleur et l’humidité vous oppresse. Après 2 km de marches, il y règne près de 45°.  La poussière et divers autres produits flottent dans l’air rendant l’atmosphère oppressante. Malgré nos masques, nous avons des difficultés à respirer (l’altitude à plus de 4 000m n’y est pas non plus étranger) et parfois nos poumons nous brûlent un peu. Nous marchons également dans des flaques d’eau boueuse qui à notre avis ne doivent pas être très saines.
Nous évoluons doucement, marchant sur les rails des chariots, souvent courbés en deux pour éviter les roches, les tuyaux qui servent à amener de l’air et des poutres en bois. Des poutres en bois qui semblent être là depuis une éternité. Nous nous demandons comment ces galeries arrivent encore à rester debout. Lorsque nous posons la question des accidents et des éboulements à notre guide, la réponse reste évasive comme s’il s’agissait d’un sujet tabou. En fait il vaut mieux peut-être ne pas savoir sous peine de faire demi-tour immédiatement.
Les outils utilisés
Après plusieurs centaines de mètres dans le noir, un bruit sourd se fait entendre et on nous crie de nous mettre contre la paroi. Très vite les premiers mineurs apparaissent poussant un énorme chariot de roches d’argent. 4 hommes âgés de 14 à 29 ans tirent, poussent un wagon de plus de 1 tonne sur près de 2 km. Nous apprenons que le plus jeune descend dans la mine depuis déjà 3 ans. Sur leurs visages se lit la fatigue et le poids des années trop vite acquis. Toutefois, ces mineurs plaisantent de bon cœur avec nous et ont le sourire. Quant on leur demande (par l’intermédiaire de la guide car nous ne parlons pas Quechua) s’ils aiment faire ce boulot, ils nous répondent qu’ils ne veulent pas changer malgré les risques et les sacrifices car ils peuvent nourrir et gagner décemment leur vie.
Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Un peu plus loin, un autre groupe taille la pierre avec de simples pioches pour extraire l’argent. Ils sont dans un trou de plus de 50m et y travaillent depuis 8h. Ici les machines électriques sont quasi inexistantes et pour dégager des filons, on utilise encore la dynamite. C’est justement ce que vienne de faire une autre équipe assise un peu plus loin dans un boyau courant sur plus de 100m de profondeur. Ils attendent que la poussière retombe pour pouvoir continuer à travailler. Et en attendant, on discute en mâchant la feuille de coca (la drogue du mineur). Elle sert à endormir la faim, la soif et à rester éveiller.
Les mineurs se reposent
Nous les laissons à leur repos de fortune pour ramper (c’est vraiment le mot) dans une autre galerie et rejoindre la plus veille de la mine. C’est là que nous attend le dieu Tio, le dieu des mineurs. Inventé par les espagnols pour obliger les boliviens à descendre dans les mines, il est devenu aujourd’hui une divinité sacrée à laquelle croit les mineurs dur comme fer. Né de la terre et du ciel, il représente l’enfer. L’enfer c’est le cas de le dire lorsque nous voyons les conditions dans lesquelles travaillent ces milliers d’hommes. Et pour apaiser cet enfer, les hommes apportent tous es vendredis et parfois tous les jours des offrandes sous forme de coca, de tabac et d’alcool à Tio (de l’alcool pur à 96 degré, véridique). Des offrandes qu’ils vont partager avec lui. Il pense qu’ainsi leur famille et eux-mêmes seront protégés du malheur et qu’ils vont récolter plus d’argent.
L'or d'argent
Peut-être que ce dieu est finalement la seule façon que les mineurs ont trouvé pour supporter les conditions de travail, la chaleur, l’humidité, la poussière, les substances toxiques, les maladies respiratoires… que ce métier engendre. Il est triste de voir que pour gagner 400 € par mois (salaire moyen habituel 200 €), ces hommes sont prêts à tout sacrifier et pire que ce métier se transmet naturellement de père en fils. Comme si ils ne voyaient aucune autre issue pour gagner autant ou peut-être est-ce la fierté d’être mineur.
Nous avons passé deux heures sous terre, à affronter cet enfer tandis qu’eux passent parfois plus de 40 ans 8h par jour. Une chose est certaine : Les mines de Potosi existeront encore longtemps et la montagne continuera à sacrifier des millions d’hommes pour permettre à nous européens (entre autre) de nous acheter de jolis bijoux ou objets en argent.
Sophie et Julien

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mercredi 28 septembre 2011

Un départ retardé

La grève nous bloque
Après cette immersion dans la grande ville de La Paz (que nous retrouverons dans 15 jours), nous partons de bon matin pour prendre le bus vers Oruro puis Potosi. C’était sans compter la Bolivie. En arrivant au terminal des bus, une surprise de taille nous attend. Aucun bus ne part aujourd’hui en raison de problèmes sur la route et d’un débat politique qui bloque toute la cité. Nous savions qu’en Bolivie tout peut arriver mais là cela se confirme à nos dépends.
Contre mauvaise fortune bon cœur, nous réservons un bus pour Potosi le soir même en croisant les doigts pour qu’il parte. Une deuxième journée dans la capitale s’annonce donc. Nous rebroussons chemin en Taxi pour le centre-ville quand une deuxième surprise nous attend. Le Taxi ne peut nous déposer qu’à 1 km de notre destination à cause de manifestations. Commence alors une longue marche pour non seulement trouver notre chemin mais aussi éviter les policiers qui bloquent le passage pour le meeting politique et les manifestants. La situation est assez drôle.
La place San Francisco prend des airs bizarres
Des centaines d’hommes et de femmes se sont regroupés sur la place principale en scandant des slogans sans pour autant avancer ou défiler. Déjà hier après-midi nous avions eu un petit aperçu du mécontentement Bolivien avec une artère majeure bloquée. Visiblement les boliviens aiment manifester bruyamment, souvent mais pacifiquement. Nous nous croyons presque à Paris lors des grèves.
A côté, la vie fonctionne comme si tout était normal. Pour les habitants, cette situation est habituelle. De notre côté, nous errons dans les rues, en nous disant que ce pays va nous réserver son lot de surprises. Des surprises justement, elle n’a pas fini de nous en faire. En arrivant pour la deuxième fois au terminal de bus, nous constatons que notre bus partira (c’est la bonne nouvelle) mais avec 1h de retard (normal dans ce pays). En soit ce n’est pas très grave mais avec trois contre-temps dans la journée, nous pouvons nous dire qu’il faut nous mettre à l’heure de la Bolivie : un pays où tout peut arriver n’importe quand.
Sophie et Julien

mardi 27 septembre 2011

La Paz une ville d’altitude

La place San Francisco
A notre réveil, le lac Titikaka ne ressemble plus à un miroir transparent mais à une masse noire. Et oui la pluie s’est invitée dans notre périple contrariant nos plans. Nous laissons donc de côté l’Ile Del Sol pour le moment (une île du soleil sous la pluie c’est un peu bizarre) et prenons le bus pour la capitale bolivienne La Paz.
Ici rien que le bus est une aventure. Entre l’altitude et les pentes à 10 voire 20 %, nous voyons les bus peinaient à monter les côtes dégageant une épaisse couche de pollution et de poussières. Nous n’échappons pas à la règle et nous nous demandons plusieurs fois au cours du trajet si nous n’allons pas devoir descendre pour pousser. Mais non ces vieilles machines résistent plus que l’on ne le croit. Laissant le chauffeur à ses pentes, nous profitons du paysage magnifique qui s’étend au bas des montagnes. En longeant le lac, nous prenons conscience de sa grandeur et sa splendeur. De nombreux petits villages sont venus s’implanter sur ses bords donnant l’impression que les montagnes se sont parées de couleurs.
Foetus de Lama séché
Après plusieurs kilomètres le long du Titikaka, nous surprise nous attend. Pour continuer vers La Paz, il faut descendre du bus. Le lac nous sépare de la route. Pendant que le bus traverse en barge ou plutôt sur des morceaux de bois assemblés les uns aux autres, nous prenons une petite navette. Ce n’est pas la première fois que nous prenons un traversier mais nos devons avouer que le faire sur le lac Titikaka reste un grand moment.
A l’approche de la capitale, nous commençons à prendre conscience de la misère du pays (qui nous avait été épargné à Copacabana). Nous avons l’impression de revenir plusieurs mois en arrière lorsque nous pénétrions pour la première fois dans Katmandu. Exceptée pour la route principale, les rues sont faites de terre, de poussière et de trous, les maisons semblent dévastées (en réalité elles ne sont qu’à moitié construites) et partout la misère s’étend autour de nous avec des hommes, des femmes et des enfants habillés pauvrement et faisant parfois la manche. Pour une capitale de pays, nous avons connu mieux. En voyant La Paz, nous comprenons le sentiment d’insécurité que peuvent ressentir les voyageurs.  Pourtant ce n’est pas parce que la misère règne que les habitants vont se montrer voleurs ou agressifs, au contraire. Nous avons souvent constaté que les gens les plus miséreux souriaient le plus et s’habillaient pratiquement toujours avec des couleurs vives comme pour conjurer le sort.
Petit paradis pour shopping
A l’inverse de d’habitude, le quartier touristique ne vaut pas mieux. Les rues sont certes pavées mais les trottoirs sont quasi inexistants ou continuellement en travaux. Il faut dire aussi que la ville est un dédale de route assez étroite fait de montées et des descentes et perchée à 3600m. En revanche, nous n’avons pas senti la pollution. Un peu déçus par cette première approche, nous cherchons pendant un moment un hôtel digne de ce nom avant de nous lancer à l’assaut de la ville.
Une fois n’est pas coutume, nous commençons par arpenter les rues commerçantes ou plutôt artisanales. La Paz dispose d’un marché artisanal gigantesque à ciel ouvert. Ici pas de made in china mais plutôt du made in house in alpaca (lama). Bonnets péruviens, gants, ponchos, écharpes et autres s’entassent sur les étales le tout pour des prix modiques. Difficile de résister à la tentation.
Vue sur la ville
Toutefois, se sont plus que des souvenirs que vous pouvez trouver mais de tout. Au détour des rues, les herbes aphrodisiaques, contre le mauvais sort, les épices, les grigris et même des fœtus de lamas (utilisés lors de la construction des maisons) sont exposées. Plus loin, vous tombez sur le rayon des douches, WC, peintures… Bref, chaque rue semble être consacrée à un objet ou une chose particulière. Impossible de ne pas trouver son bonheur parmi tout ce bric à brac. Nous prenons plaisir à arpenter, à choisir et à négocier de multiples objets pour tout le monde.
Sophie et Julien

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lundi 26 septembre 2011

Welcome to Bolivia


Le lac Titikaka
Après un mois au Pérou, nous continuons notre découverte de l’Amérique du Sud en Bolivie. Pays très pauvre et peu sécurisé (se sera d’ailleurs le pays le plus risqué depuis notre départ), la Bolivie a pourtant de nombreux attraits. Il nous faudra juste prendre davantage de précautions.

Nous passons la frontière à Copacabana sans problème. Alors qu’il y a quelques mois la population jetait des cailloux sur les bus, nous nous plaisantons avec le douanier. Nous longeons un moment le fameux lac Titicaca avant d’arriver à destination. Le premier contact avec la Bolivie est plutôt surprenant. A quelques mètres du lac, la ville reste charmante et assez petite. Nous nous attendions à un hameau pauvre et nous tombons sur un village très touristique et très bien entretenu. Il faudra attendre un peu avant de prendre la mesure de la pauvreté. En attendant, nous pouvons profiter des jolies rues pavés bordées d’échoppes aux couleurs magnifiques et surtout du lac. 

Copacabana, notre premier contact avec le pays
Plus haut lac navigable du monde, perché à 3 800m, le Titicaca s’avère d’un bleu et d’une transparence étincelante. Nous avons presque l’impression que le ciel a élu domicile sur terre tellement son bleu est profond. Au loin, nous pouvons apercevoir quelques îles peuplées encore par des tribus qui ont conservé leurs cultures et leurs traditions depuis des millénaires. Mais pour pouvoir les approcher, il faudra attendre demain et opter pour une embarcation touristique (la seule manière de se rendre sur les différentes îles en l’absence de pêcheurs).  

Sophie et Julien

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dimanche 25 septembre 2011

Le Pérou : un pays magique et diversifié


La baleine, ligne de Nazca
En arrivant à Lima tard dans la soirée, notre première impression du pays s’est révélée plus que négatif. Les maisons semblaient en ruine, les rues ne sont que partiellement pavées (exceptées dans les coins touristiques) et la ville s’avère très polluée. Une première impression qui s’est confirmée le lendemain. Pour la première fois depuis le début de notre tour du monde, nous nous sommes sentis en insécurité avec des péruviens qui vous regardent bizarrement, des hommes qui vous suivent dans la rue et cette capitale qui ne respire pas vraiment le bon vivre et la tranquillité. 

Heureusement, cette première opinion s’est rapidement dissipée lorsque nous avons quitté la capitale. En descendant vers Paracas et en découvrant les villes en ruines, le désert à perte de vue… nous avons pris réellement conscience que le Pérou était un pays pauvre. Pays pauvre certes mais où finalement nous nous sommes plût. Coincés entre l’océan, la Cordillère des Andes et l’Amazonie, il offre une diversité extraordinaire. De plus le Pérou  reste tout de même le berceau d’une des plus grandes civilisations d’Amérique du Sud : les Incas. Le savant mélange entre les ruines Incas et le passage des Espagnols donnent des villes aux cultures et aux traditions riches. Des églises espagnoles à l’architecture inca, il y a des siècles d’histoires que vous franchissez allégrement en quelques pas. Des mystérieuses lignes de Nazca aux systèmes d’irrigations très élaborées, la civilisation Inca n’a pas fini de surprendre et de faire parler d’elle.

Une vue de l'Amazonie
Nous n’avons pas été voir encore le Matchu Pitchu (en raison d’une mauvaise organisation de calendrier), mais nous avons déjà réussi à avoir une très belle vue des splendeurs du Pérou. Le pays s’est donc les Incas, les Espagnols mais pas seulement. Loin de l’histoire, l’Amazonie fait parti intégrante du pays. 

Poumon vert de la planète, nous avons eu la chance d’y passer 9 jours magiques, d’y appréhender ces problèmes et de s’immerger dans un milieu où la nature domine. La richesse de la faune et de la flore est  telle qu’une vie ne suffirait pas pour tout observer. (cf le bilan du 13/09). Après l’Amazonie, nous avons pris de la hauteur (c’est le cas de le dire) pour nous diriger vers les Andes.  A force de vivre au-dessus de 2 500, 3 000m, nous finissons pas devenir de vrais montagnards. Dans les Andes, les villages se font plus authentiques et les paysages plus sublimes. Les maisons de pierres et de tôles sont monnaies courantes alors que l’électricité commence à peine à être acheminé et que l’eau reste parfois de l’ordre de l’utopie. Là les villageois travaillent durs, ne comptant pas leurs heures pour ne gagner que de quoi subvenir. Nous avons vu des hommes labourer les champs avec des bœufs tandis que les provisions et autres sont acheminés par des mules. Nous sommes pratiquement revenus 7 mois en arrière dans les montagnes népalaises. La vie y est dure mais les habitants ont toujours le sourire et le cœur sur la main. Le système D est de mise puisque ici comme partout dans le pays, la devise est : no problema.

Les marchés traditionnels
En se promenant dans les montagnes, personne ne va se plaindre de ses conditions de vie et nous avons même l’impression qu’il les défie avec leurs habits colorés. Les femmes arborent la jupe longue rouge, bleue, blanche avec des chapeaux arcs en ciels et le fameux châle aux couleurs vifs qui servent à transporter tout et rien et qui ont fait la réputation du Pérou. Les hommes plus discrets ne manquent jamais la sieste ou une discussion à l’ombre tandis que les enfants s’amusent d’un simple bout de bâton ou d’un pneu.

Le canyon del Colca
Nous retrouvons donc cette vie simple et dure que nous avions perdue en Australie ou en Nouvelle Zélande et le sourire si franc et lumineux qui nous a tant manqué. Pourtant si le Pérou reste pauvre, il arrive à se démarquer dans l’éducation par exemple puisque 90 % des petits et petites péruviennes vont à l’école au moins jusque 11 ans (ce qui est énorme pour un pays) et les femmes commencent à avoir de plus en plus de responsabilités (d’ailleurs on les voit davantage travailler que les hommes). Le Pérou progresse lentement même s’il faudra encore des années pour arriver à bout de la pauvreté et changer certaines traditions comme l’infériorité de la femme par rapport à l’homme.

Sophie et Julien

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vendredi 23 septembre 2011

1200m de montée


Il fait chaud
Après 4 jours intensifs, il est temps de remonter les 1200m qui nous séparent de Cabanaconde et de reprendre un bus pour Arequipa. Le soleil et la chaleur ne nous quitte toujours pas et nous devons dire que nous avons pris des couleurs voire même cramés après 3 jours de marche. 

Nous entamons la longue montée vers le haut et nous devons dire qu’au bout d’une heure la marche devient vraiment vraiment difficile. Nous montons et nous montons encore dans  la poussière, sur les cailloux et l’altitude commence à se faire sentir (il ne faut pas oublier que nous dépassons les 3000m). Il nous faudra 4h pour venir à bout de cette fichue montagne. En haut la victoire et la délivrance est grande. Nous pouvons vraiment dire que nous nous serons dépassés dans ce trek. Mais le jeu en vaut la chandelle puisque malgré les efforts et la fatigue nous avons évolué dans un univers magnifique où la nature reste en symbiose avec les montagnes et où le silence et la vie des Péruviens ne peut être plus vraie. Nous pensons que cela restera un des grands moments de ce tour du monde. 

Sophie et Julien

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jeudi 22 septembre 2011

Découverte de l’Oasis


Des murs végétalisés
Comme nous nous en doutions la nuit a été courte. Alors que nous n’avons fait que sommeiller, nous arrivons enfin à nous endormir au petit matin lorsqu’ à 7h30 notre hôtesse vient tambouriner à la porte. Madame souhaite être payée de suite. Pour nous c’est une façon détournée de nous mettre à la porte et nous partons donc promptement. 

Nous souhaitons rejoindre Cabanaconde demain matin en prenant un itinéraire  moins emprunté et beaucoup plus long. Seulement après 5h30 de marches sous la chaleur et le soleil, nous capitulons. Il faudrait marcher encore 3h de plus pour espérer demain rejoindre Cabanaconde et aucune halte n’est sur notre route avant au moins 2h30. Tant pis pour le chemin moins touristique. Nous descendons vers l’Oasis et la piscine chauffée pour les gogos touristes que nous souhaitions éviter à tout prix à la base. 1h30 de descente plus tard sur une pente caillouteuse (pour ne pas changer) nous atteignons l’Oasis. Il y a 4,5 lodges possédant une piscine chauffée par les volcans non loin. Les touristes lanbdas y descendent en dos de mules pour venir se baigner.

Et des jolies couleurs
Nous ne pouvons leur enlever que le cadre est sublime puisque le canyon prend toute sa dimension avec ses rochers jaunes orangers, ses murs naturels végétalisés et le soleil qui semblent tomber dans l’eau à l’heure du coucher. 

Avouons le également une bonne douche et un lit moelleux ne sont pas du luxe après la journée et la nuit de la veille. Allez un peu de confort n’a jamais fait de mal à personne. Nous nous croyons presque de retour en Amazonie tant le cadre est verdoyant. Un joli spectacle que nous avons rarement l’occasion d’apprécier. 

Sophie et Julien

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mercredi 21 septembre 2011

Après la descente, la montée…


La verdure est plus présente
Nous repartons comme hier sous un soleil de plomb pour 6h de marche. Après la descente d’hier (les mollets le ressentent bien d’ailleurs) il faut remonter une partie. 600m de dénivelé nous attend pour atteindre Fourré, notre destination du soir. Le chemin se rétrécit de plus en plus et l’ombre se fait de plus en plus rare. A chaque pas nous glissons nous obligeant à les peser pour ne pas se retrouver en bas. Nous progressons donc assez difficilement mais le panorama reste superbe.

Les roches semblent tomber à pic dans l’eau et le soleil se reflétant sur les montagnes leur donnent un aspect encore plus magique et mystérieux. En plus de petits cours d’eau jalonnent le parcours offrant au tout un aspect bucolique (et nous permettant de nous rafraîchir un peu au passage).

Un village perdu
Après deux bonnes heures, nous atteignons le village de Pallatica. Nous ne pouvons pas être plus au fond du Pérou là où les dames ne sortent jamais sans leurs chapeaux colorés où deux tresses dépassent et leurs jupes traditionnelles très colorées. Il ne faut pas non plus oublier le large châle aux couleurs flamboyantes servant à transporter tout et rien (du bois aux bébés pour tout vous dire). Les enfants s’amusent d’un rien et s’arrêtent le temps de nous regarder passer tandis que les hommes travaillent aux champs ou font la sieste (il faut dire que nous sommes arrivés vers 12h30). Quant aux maisons elles sont fabriquées en pierres et en tôles. Au final cela donne un petit village bien sympathique. 

Cependant nous ne pouvons pas vraiment nous y attarder. Après un pont rustique, la route vers Fourré traverse les cultures et les cactus avant de monter abruptement. Certains passages relèvent plus de l’escalade que de la simple marche. Autant dire que Fourré arrive à point nommé. Mais là une surprise de taille nous attend. 

Vous avez dit rustique !
La seule homestay du village est catastrophique. Il y a 4 lits posés dans une ancienne grange faits en purin et dont le sol est de la terre tandis que le toit est fait de paille. La salle d’eau (si on peut l’appeler ainsi) est constitué d’un WC qui n’a pas du voir une brosse depuis des lustres et l’eau est gelé. Pour couronner le tout des rats ou des souris viennent se promener à la nuit tombée juste au dessus de nos têtes. La nuit risque d’être courte.

Sophie et Julien

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mardi 20 septembre 2011

Début du trek


La vallée encaissée
 Ce matin, nous quittons Cabanaconde pour Illaar, à 5h30 de marche. Au programme de la descente puisque la bourgade est située quelques 1000m sous Cabanaconde. C’est sous un soleil de plomb que nous parcourons les 12 km qui nous en séparent. Si d’en haut le canyon reste impressionnant, il l’est encore plus au fur et à mesure de notre descente. Le chemin poussiéreux et très caillouteux descend parfois à flan de parois et les genoux en prennent un coup à chaque pas pour éviter de glisser ou de tomber. Nous traversons le désert et au fil des heures le sac se fait de plus en plus lourd  alors que les champs de cactus s’alignent sur notre passage. Après 4h de descente harassante, nous arrivons enfin à un pont et au loin nous apercevons deux villages. Il faudra encore une bonne heure et demie avant d’atteindre notre destination.

Le canyon
En fait d’un village, c’est deux pauvres maisons perdues au milieu de la montagne et qui ne doivent leurs existences que grâce à la rivière coulant non loin. Nous nous arrêtons pour demander l’hospitalité. Visiblement les habitants ont l’habitude car ils disposent de plusieurs chambres et ils font payer la prestation. Cela reste spartiate mais le lit est moelleux et surtout la propreté est au rendez-vous. Pour couronner le tout la propriétaire dispose d’une douche chaude (exceptionnelle dans un coin aussi paumé). La nuit va être calme et nous permettre de nous reposer avant demain.

Julien et  Sophie

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lundi 19 septembre 2011

En route vers la Canyon del Colca


Première vue du Canyon
A côté d’Arequipa se trouve les deux plus profonds canyons du monde (et non il n’est pas situé aux USA). Nous décidons de partir explorer une de ces curiosités. De nombreux treks sont proposés d’Arequipa mais comme à notre habitude nous passons outre. Il faut dire qu’il n’existe qu’un seul chemin et donc le guide est obsolète. La seule problématique réside dans l’altitude. Cependant après un trek de 21 jours au Népal et plusieurs passages en haute altitude, nous sommes rôdés.

Nous prenons donc un bus d’Arequipa direction Cabanaconde, la ville enfin plutôt la bourgade la plus proche du canyon. En quittant Arequipa, nous pénétrons très vite dans le désert environnant. Après deux heures de bus les premiers paysages du canyon apparaissent. Il s’agit d’un panorama unique puisque d’un côté nous trouvons le désert, de l’autre les Andes et au milieu un immense trou où coule une rivière quelques 3km plus bas. Nul doute que les prochains jours vont être riches en panoramas uniques.

Julien et Sophie

samedi 17 septembre 2011

Arequipa entre désert et montagnes


La place d'armes
De Cusco à Arequipa il n’y a qu’un pas ou plutôt 11h de bus que nous avons franchi de nuit. Adieux l’altitude et le froid de Cusco et bonjour la chaleur et le soleil. Coincé entre le désert et les hautes montagnes des Andes, Arequipa s’avère beaucoup moins touristique que Cusco.

Et pourtant elle possède un charme indéniable avec sa place des Armas (et oui encore une mais ici toutes les villes nomment leur place principale, des armas) bordé d’une jolie fontaine et d’un parc aménagé. Un endroit agréable pour se poser après de longues heures de marche à déambuler dans les rues de la cité. Ici pas de badauds qui viennent vous vendre des souvenirs mais des centaines et des centaines de pigeons qui se pressent autour des bancs. Il fut dire que les habitants comme les touristes leur donnent à manger des graines. Ils ont tellement l’habitude qu’on les nourrisse qu’ils viennent même vous picorer dans la main. 

Des jolies placettes
Sur les abords de la place, couverte comme à Cusco d’arches, se dressent fièrement l’immense cathédrale. Nous ne pouvons pas dire qu’elle brille par sa beauté mais elle en impose surtout lorsque l’on sait qu’elle a survécu à un incendie et deux tremblements de terre violent. Du coup elle semble bien neuve suite aux nombreuses reconstructions et cela casse un peu de son charme. A l’ouest une autre église donne la réplique à sa sœur jumelle (ou presque) située quelques rues plus loin. Contrairement à la cathédrale, le style s’avère beaucoup plus travaillé. Une dentelle de pierres richement décorée attend les visiteurs, les surprenant au premier abord. 

Le volcan Misti
La surprise de la ville vient également des montagnes qui entourent Arequipa lui donnant des airs de station de ski (sans la neige et les pistes). Ici 3 des plus hauts sommets du pays se sont donnés rendez-vous et l’entourent : le Pichu Pichu (5571m), le El Misti (5822m) et le Chachani (6075m). Tandis que de l’autre côté c’est le désert et la côte qui la bordent. Résultat : Arequipa est une ville montagneuse avec des températures assez chaudes. Le tout pour notre plus grand bonheur.

Julien et Sophie

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vendredi 16 septembre 2011

Cusco, ancienne ville espagnole


La Plaza des Armas surplombe la ville
Après les 9 jours d’expédition dans la jungle, nous avons choisi de nous reposer à Cusco quelques jours avant de continuer nos aventures. L’occasion pour nous de recharger nos batteries en faisant le plein de sommeil mais aussi de profiter de cette jolie cité anciennement Espagnol.

Si le quartier touristique de la ville n’est pas très grand, en revanche il est peut-être le coin le plus vu de tout le Pérou avec notamment sa proximité avec le Matchu PItchu. Un Matchu Pitchu justement que nous ne découvrirons qu’en octobre après u trek un peu particulier (mais il faudra attendre un peu pour le découvrir). En attendant, nous nous sommes contentés des anciens monuments laissés par les Espagnols lors de leur conquête. La place des Armas (place principale) reste un beau témoignage avec ses très jolies façades décorées, ses arcs où boutiques de souvenirs et restaurants se bousculent et ses 2 superbes églises au style baroque. Les façades richement sculptées et travaillées bordées par une jolie place aménagée donnent un aspect charmant et pas désagréable au quartier. 

Ses petites ruelles
Plantée à plus de 3 000m, Cusco ressemble également à nos jolies cités du sud de la France avec ses petites ruelles étroites pavées et ses escaliers à n’en plus finir (surtout lorsqu’il faut les monter avec moins de souffle, la hauteur obligeant). Des petites rues qui cachent parfois de véritables trésors pour le peu que l’on prenne le temps de regarder à travers les larges portes pour découvrir des petites places baignées de soleil et où il fait bon vivre. Dommage que lors de notre séjour la pluie s’est invités nous obligeant souvent à courir pour s’abriter.

Cusco, ville touristique, espagnole et cœur de l’artisanat local. Impossible de ne pas trouver votre bonheur ici. Des magasins haut de gamme aux prix fixes parfois exorbitants aux petits buybuy, il y en a pour tous les goûts. Bijoux, chapeaux péruviens, ponchos… sont au rendez-vous avec leurs couleurs chatoyantes qui sentent bon le pays. Les femmes habillées en traditionnelles arpentent également les rues traînant souvent avec eux un lama. Ne croyez pas que ces balades sont innocentes. Il s’agit de faire payer les touristes pour une photo avec les deux emblèmes du Pérou. Et oui c’est çà aussi le pays. Heureusement, dans les montagnes les villageois ne demandent rien et le font même avec plaisir. 

Malgré ces aspects négatifs liés à la masse touristique, Cusco reste un ville où il faut prendre son temps pour réellement la découvrir.

Sophie et Julien

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mardi 13 septembre 2011

La jungle : le poumon vert de la planète qu’il faut préserver


Lever de soleil sur la jungle
Lorsque nous sommes partis il y a 9 jours pour cette exploration de la jungle amazonienne, nous savions plus ou moins à quoi nous attendre. Mais nous étions loin de la réalité. Plus grande forêt au monde, l’Amazonie s’étend sur plusieurs pays allant de l’Amérique centrale à l’Amérique du Sud. Pourtant elle est menacée de destruction chaque jour davantage pour combler la cupidité humaine.

On la prélève pour faire des meubles en bois précieux, pour permettre à de nouveaux villages de s’installer ou pour construire une autoroute inutile. Le problème, c’est qui dit déforestation, dit extinction de certaines espèces florales et fauniques fragilisés. De plus en plus d’oiseaux, de plantes et d’animaux disparaissent et les gens n’ont pas conscience qu’en détruisant la jungle, ils détruisent notre vie peu à peu. 25 % des émissions de CO2 sont retenus par l’Amazonie. 

Des espèces d'oiseaux menacés
Heureusement certains gouvernements et les populations locales commencent à prendre conscience de l’enjeu et tentent à leur façon de garder la jungle intacte ou presque. Ils créent des réserves naturelles, des parcs nationaux sur des centaines d’hectares. Mais cela suffira-t-il ? En tout cas, c’est déjà un grand pas et permet à certaines espèces et plantes de survivre dans un habitat sain. Nous avons choisi de nous rendre dans l’une de ces réserves refusant de participer au massacre de la jungle ou à la mer de touristes qui se rendent à Iquitos sous prétexte de voir la jungle sans se priver de leurs hôtels 5 étoiles ou de leur confort. 

Un colibri butine
Actuellement l’un des plus beaux endroits préservés est le parc de Manu. N’allez pas croire qu’il n’y a pas de touristes et que le confort est totalement absent mais il reste très limité du fait de sa distance et de son aspect préservé et sauvage. Plusieurs agences proposent des expéditions dans ces contrées et nous avons choisi Pantiacolla pour son côté écologique et son sérieux. 

Une fois que vous avez parcouru les 2 jours de voyages, le spectacle est magique et magnifique. Vous vous retrouvez perdu au milieu de l’immensité amazonienne. Là où la nature a la priorité et où les animaux sont rois. Il faut vivre à leur tempo en se levant avec le soleil et en se couchant assez tôt. L’électricité (quand il y en a) se fait par générateur ou panneau solaire et comme eau il faudra vous contenter de la Madre Dios (rivière toute proche). Quelques inconvénients bien maigres en comparaison de toutes les merveilles qu’offre la jungle. Elle vous surprend à chaque instant par sa beauté, son aspect sauvage… En 9 jours et au cours d’un nombre incalculable de kilomètres à pied ou en bateau, nous avons eu la chance de pouvoir observer parfois de très près 170 espèces d’oiseaux, une quinzaine de mammifères et des centaines d’insectes, de papillons, de grenouilles., de fleurs, d’arbres et de plantes…

Une séance d'observation
La jungle reste un univers fascinant et dangereux pour l’homme. Un univers qui vous prend aux tripes et qui vous rappelle à chaque instant que la nature reste toujours la plus forte. Alors préservons la au maximum pour continuer à vivre et à admirer toutes ces espèces curieuses et intrigantes.

Sophie et Julien

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lundi 12 septembre 2011

De retour à Cusco


Un superbe lever de soleil salue notre départ
L’expédition est déjà terminée dans la jungle même nous aimerions bien y rester encore un peu et continuer à nous émerveiller de tout et de rien. Avant d’atteindre Cusco, un peu de bateau et de bus nous attende. Nous partons pour la dernière fois avec le lever du soleil. 

Comme un dernier cadeau offert par la forêt un superbe lever de soleil accompagne des centaines de macaws et perroquets qui virevoltent autour d’un mur offrant un panel de couleurs incroyables. C’est avec eux que nous disons au revoir à l’Amazonie et nous reprenons la route vers Cusco. Le chemin qui y mène s’avère encore plus tortueux qu’à l’aller en raison de la pluie des derniers jours. Il va falloir compter avec la boue, les glissements de terrain et surtout les pannes. Un voyage folklorique avec différents stops non prévus. Le premier stop est assez court. Un camion ne peut pas monter sur une piste boueuse. Il décide de descendre et de nous laisser passer. Juste le temps pour nous de nous dégourdir les jambes et nous voici reparti. Quelques kilomètres plus loin, rebelote, nous sommes de nouveau coincés sur la piste. Là, le bilan est plus grave. Un camion a cassé sa direction en plein milieu et bloque tout le monde. Mais au Pérou, il n’y a aucun problème. Le système D est de mise comme d’habitude. Les deux chauffeurs effectuent une réparation de fortune à l’aide de caoutchouc de pneus. Plus d’une heure après, nous croisons les doigts lorsqu’il met le moteur en route espérant que le camion va pouvoir effectuer au moins les 2, 3 km qui nous séparent d’un petit bas-côté. Ouf cela passe et nous nous continuons laissant le camion à ses réparations en nous disant que le pauvre allez sans doute passer la nuit ici.

La forêt des nuages
Après ces deux incidents, le bus trace longeant les précipices et speedant dans les descentes pour atteindre Cusco rapidement. A l’intérieur nous sommes secoués comme des pruniers et avec la nuit qui tombe nous espérons sincèrement qu’il connaît le chemin sous peine de nous retrouver dans le ravin. Finalement nous arrivons vers 9h30 dans la ville, terminant ainsi une superbe expédition qui aura été riche en émotion jusqu’au bout.

Sophie et Julien

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dimanche 11 septembre 2011

Seuls dans la jungle


Pour notre dernière journée en Amazonie (et oui déjà), le programme reste chargé. Tôt le matin (cela commence à être une habitude), nous partons avec le guide pour une marche de 8km. Il faut profiter au maximum de cette dernière randonnée pour enregistrer tous les sons, les odeurs et ce vert à perte de vue. Pour la première fois le chemin n’est pas réellement tracé et nous devons marcher dans le bush avec prudence enjambant trocs d’arbres morts et fourmilières. Pour nous c’est l’occasion de voir des espèces inconnus jusque ici et parfois très rares comme ce curieux petit oiseau à la gorge rouge, à la tête jaune et au corps marron. Plus loin, un papillon gigantesque se pose à quelques mètres de nous. Imaginez qu’il fait 25 à 27 cm de diamètres, presque aussi grand qu’un colibri et qu’il vit 6 mois. C’est le plus grand papillon de l’amazonie.
Du grand au petit il n’y a qu’un pas qui se franchit très rapidement dans la jungle puisque nous passons du papillon géant au millions de petites fourmis rouges, noires et parfois très grandes (3,4cm) qui ramènent inlassablement feuilles et autres branches pour nourrir les fourmilières géantes. On dirait presque que les feuilles marchent. 

Des singes pas très gros
Mais, à peine levons nous la tête que de tous petits singes pas plus gros qu’une balle de foot, viennent nous narguer sautant de branches en branches à la recherche d’insectes. Comme à chaque fois le spectacle est amusant et nous le contemplons avec plaisir. Un peu plus loin un écureuil se montre. Si chez nous ils sont tous petits, ici ils sont mastocs. 

Après cette dernière immersion en forêt avec le guide, nous avions envie de nous y rendre seul pour prendre son temps et la savourer une ultime fois. Nous avons la chance que des chemins bien balisés nous permettent de le faire et nous nous lançons donc sur un des sentiers armés de nos jumelles et nos appareils photos. Nous choisissons une randonnée pas trop grande car nous souhaitons marcher très lentement pour dénicher les insectes, papillons… Comment dire c’est le bonheur de pouvoir prendre le temps et de s’émerveiller sans gêner le groupe. Les oiseaux, insectes… ont beaucoup moins peur et viennent se poser à quelques mètres de nous pour notre plus grand bonheur. 

Un papillon géant
Après avoir parcouru 3 ou 4 kilomètres en 1h (pour vous dire combien nous sommes lents), nous rebroussons chemin partageant bruyamment nos impressions sur le voyage. Soudain, à quelques m de nous (peut-être une dizaine à tout casser), deux singes et un bébé singe se tiennent sur une branche. Nous nous stoppons net pour les observer. Eux aussi d’ailleurs nous regarde pendant un long moment avant de décider que nous n’étions pas un danger et de continuer à vaquer à leurs occupations. Inutile de dire que nous avons les mains mouates tellement le spectacle est rare et fascinant. Respirant à peine, nous les observons un long moment avant que dérangés par un bateau tout proche, ils ne filent à vive allure sautant de branches en branches avec une aisance incroyable. C’est sur belle rencontre que nous rejoignons le camp fébrile. 

Une grenouille géante
Toutefois, le voyage en Amazonie ne pouvait pas se terminer sans une ultime marche de nuit au cours de laquelle les grenouilles sont au rendez-vous. En France, nos grenouilles sont toutes petites, souvent marron et complètement inoffensives. Ici il faut y faire attention. Certaines sont couvertes d’un poison sur la peau qui peut s’avérer mortel, d’autres présentes des couleurs bizarres. Cette fois-ci nous avons affaire à un autre type de grenouille : les gigantesques. Verte pomme, elles poussent des cris rocs dans la nuit. Elles ne tiendraient pas dans nos mains tant elles sont immenses. Autant dire que nous sommes impressionnés  et même un peu effrayés. 

Une dernière bizarrerie et un dernier cadeau que nous offre la jungle comme pour nous rappeler qu’elle renferme de nombreux spécimens et mystères qu’une vie ne suffirait peut-être pas pour les découvrir.

Julien et  Sophie

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samedi 10 septembre 2011

Sur le chemin du retour ou presque


La Madre Dios longe la jungle
Il est déjà temps pour nous de reprendre le bateau pour rejoindre les premiers villages. Notre dernière loge se trouve à 3h de bateau et 8h de bus de Cusco. A notre arrivée c’est un superbe endroit entouré d’un par cet de la jungle qui nous attend. Nous sommes à la croisée des chemins entre la forêt des nuages (car elle est située près des montagnes) et la jungle humide que nous avons traversé jusque maintenant. 

Une grenouille empoisonnée
Du coup la faune et la flore s’avère un savant mélange entre les deux. Nous partons donc découvrir cette jungle un peu spéciale. Dès les premiers pas nous constatons qu’elle est beaucoup plus dense et luxuriante qu’avant. Arbres de toutes formes, lianes… se mélangent pour former des paysages assez dérangés et atypiques. Nous trouvons aussi beaucoup plus de fleurs qu’avant et notamment les fameuses orchidées sauvages. Cette première immersion dans ce nouvel endroit s’avère riche en découverte avec de nouvelles espèces d’insectes et d’oiseaux. Au loin nous entendons de nombreux sangliers et cochons amazoniens sans pouvoir pour autant les distinguer. En revanche nous avons la chance de tomber sur un serpent en revenant au camp. Une chance car les serpents sont des animaux très peureux qui se cachent dès qu’ils entendent ou sentent une vibration anormale. Assez grand, noir et blanc il est complètement inoffensif pour l’homme. Nous avouons que nous n’avons pas testé pour voir si c’est vrai ou non.

Julien et Sophie

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vendredi 9 septembre 2011

Une journée de malchance


Les perroquets verts picorent le mur de sel
La pluie s’est invitée dans notre périple pour notre plus grand malheur. Si nous sommes en saison sèche, la pluie n’est jamais totalement absente de la forêt équatorial et il arrive parfois qu’elle tombe pendant 1, 2 ou 3 jours sans discontinuité. C’est ce qu’il arrive aujourd’hui et malheureusement lorsqu’il pleut très fort la vie semble être en suspension. Ce matin nous avons en principe rendez-vous avec les Macaws (perroquets multicolores). Ils viennent butiner le sel présent sur un immense mur quotidiennement. Sur le pied de guerre à partir de 6h du matin nous les attendrons vainement pendant 4h. Seuls quelques perroquets verts à la tête verte, rouge ou bleue viennent picorer. Tant pis c’est la faute à pas de chance même si forcément nous sommes un peu déçus. La journée se poursuit par une promenade en bateau (sur un autre catamaran encore plus rustique que le précédent). Haut spot pour voir les fourmilières ou les loutres, nous faisons chou blanc. Seuls quelques oiseaux se montrent et encore nous les avons déjà vu pour la plupart sauf un Jacquamar et un tout petit rouge assez mignon. Bon allez faisons contre mauvais fortune bon cœur, au moins nous aurons profité de la forêt sans insectes cette fois-ci.

Sophie et Julien

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jeudi 8 septembre 2011

Le groupe de sépare


Un puto ressemblant à un arbre
Après 5 jours dans la jungle, une partie du groupe rentre à Cusco tandis que l’autre continue l’exploration de l’Amazonie. Nous quittons donc le cœur de l aforêt pour rejoindre la civilisation enfin plus ou mons car nous sommes encore loin des premiers villages traversés mais nous retrouvons tout de même l’électricité. Toutefois avant de pouvoir s’installer il a fallu supporter 6h de bateau (et oui c’est loin) au cours desquels une bonne variété d’animaux sont venus nous troubler (avec plaisir) dont deux tapirs blottis dans l’eau ou encore de magnifiques papillons de sulfures. Plus que la faune, le voyage en bateau est toujours une épopée. Assis sur des sièges en bois et bénéficiant de nombreuses douches gratuites (en raison des embruns), il faut parfois contribuer à l’avancée du bateau. La pirogue touche souvent le fond (il ne faut pas oublier que nous sommes en saison sèche) et se bloque parfois au milieu du fleuve. Il faut alors descendre pour le pousser (et non nous ne restons pas sagement assis sur notre cul), se balancer pour l’aider à repartir ou encore se précipiter à l’arrière en enjambant tant bien que mal les bancs. C’est rustique mais aussi très marrant.

Un superbe coucher de soleil nous attend à l'observatoire
A notre arrivée au nouveau camp nous avons à peine le temps de nous changer qu’il faut repartir car la faune n’attend pas. Notre destination : un observatoire de 45m de haut planqué au milieu de la jungle et élaboré sur un énorme arbre. Toutefois arrivé à son pied une surprise nous attend. La tour est fermée par un énorme cadenas et nous n’avons pas la clef. Heureusement dans le genre système D nous pouvons compter sur Andrew et Julien qui ont la très bonne idée de dévergonder la porte juste assez pour que l’on puisse de glisser à l’intérieur. Ne reste alors plus qu’à franchir les nombreuses marches qui nous séparent du haut. Au bout le spectacle est magnifique puisque nous surplombons toute la canopée. Nous pouvons vraiment dire que la jungle s’offre à nous dans toute sa beauté et son calme. Si à cette hauteur, nous ne pouvons pas voir les animaux, en revanche les oiseaux virevoltent autour de nous et viennent se poser sur les branches autour. L’occasion de voir certains spécimens très colorés de très près. Mais si les oiseaux adoptent un plumage digne des arcs en ciel, certains préfèrent jouer la discrétion et se camoufler parmi les arbres. Il est difficile de les trouver dans la nature mais pas sur l’observatoire puisque nous pouvons prendre le temps de scruter chaque branche. Nous tombons alors par hasard sur un hibou de nuit qui ressemble à s’y méprendre à une branche d’arbre tellement son plumage est de la même couleur. Il s’agit d’un Puto, une espèce en voie de disparition.

Une tarentule géante
Cependant la plateforme s’avère aussi l’occasion de pouvoir goûter au silence de la jungle. Enfin presque car nous sommes harcelés continuellement par les mouches qui ne nous laissent aucun répits. Seulement au coucher du soleil, nous pouvons profiter pleinement des changements qui s’opèrent dans la forêt entre le jour et la nuit. Les animaux diurnes laissent la place aux nocturnes. Notre hibou daigne même nous jeter un coup d’œil avec ses grands yeux au moment de notre descente. En marchant vers le camp, lampe de poche vissée au front une autre surprise nous attend. Sur le tronc des arbres des tentacules parfois énormes sont apparus et recherchent des criquets. C’est un bonheur de voir ces araignées hors norme d’autant qu’ils ne sont pas dangereux pour l’homme et c’est sur cette note que nous terminons notre 5ème jours au cœur de la jungle.

Sophie et Julien

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mercredi 7 septembre 2011

Expédition dans la jungle


Des araignées sociales
Une fois encore nous nous levons aux aurores pour espérer voir le maximum de choses. Mais une surprise nous attend : il pleut. Car même si nous sommes en saison sèche, il arrive tout de même qu’il pleuve dans la jungle. Heureusement elle reste assez fine et en général ne dure pas très longtemps. En plus les insectes sortent davantage après une bonne pluie. 

Jeux de jambes des singes araignées
En attendant, l’Amazonie nous tend les bras. Au programme une marche de 3h dans l’immensité de la jungle. Mais lorsque vous marchez avec de grands groupes, il ne faut pas s’attendre à voir autant de choses que sur un bateau. Cependant, nous arrivons tout de même à voir d’assez près des espèces des variétés d’oiseaux aux couleurs magnifiques et surtout des singes de deux familles différentes : les capucins et les singes araignées. Mais plus que les animaux se sont les plantes et les insectes que nous pouvons admirer de près et nous devons avouer que certains sont vraiment très spéciaux de par leur taille, leur couleur ou leur forme. 

Un très joli papillon
Les loutres géantes jouent
Tout à coup au détour d’un chemin, 2 gros sangliers surgissent de nulle part. Si en France nous avons déjà vu des sangliers, ici il sont deux fois plus gros. Après cette immersion dans l’univers fascinant de la jungle, nous reprenons le catamaran d’hier. A peine avons-nous fait 10 mètres que des loutres géantes surgissent devant nous. Il s’agit du plus gros prédateur de la zone de Manu et surtout de la Loutre la plus grande du monde. Elles sont à peine à 50m de nous et nous offre un spectacle superbe et assez rigolo. Plongeant à tour de rôle dans l’eau, elles se servent d’un tronc penché dans l’eau pour faire du toboggan et elles semblent y prendre plaisir. Nous les laissons batifoler pour continuer notre découverte d’oiseaux (et oui encore mais la jungle en possède plus de 1800 espèces différentes) toujours plus colorés les uns que les autres. Et c’est sous un superbe coucher de soleil que nous rentrons au camp pour notre marche nocturne qui malheureusement va se révéler assez décevante. Tant pis, nous aurons sans doute d’autres occasions de découvrir les animaux nocturnes. 

Sophie et Julien

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