Culture



Pays différents riment avec cultures différentes. De la musique à la cuisine en passant par les fêtes et les croyances, la culture est toujours riche en découverte et en surprise. Alors embarquez avec nous pour une escapade artistique, environnementale…





Argentine

Le 24/12/2011


Le tango argentin, l’art de la séduction

L'art de la séduction
Difficile lorsqu’on est en Argentine et plus particulièrement à Buenos Aires de ne pas tester ou voir un spectacle de Tango argentin. Réputé dans le monde entier, la capitale argentine vibre au son du tango et de ses pas de danses connus mondialement. Cette danse de salon a su se moderniser et est devenue la danse de séduction par excellence. En se promenant dans les rues, on la découvre au coin d’une rue, devant le parvis d’une église ou au coin d’une place. Certes, nous pensions en voir davantage mais peut-être est-ce du à la période. N’oublions pas que nous sommes dans les festivités de la nouvelle année. Et si dans les rues, les danseurs restent calmes, libre à nous de rentrer dans une des fameuses Milonga de la ville qui propose parfois aux touristes des cours débutants.

Pour le coup, nous nous sommes contentés d’admirer cette danse mythique dans la rue, là où toute la passion et la beauté s’expriment mieux, à notre avis. Car le tango, c’est à la fois un travail sur le corps, la relation et l’écoute de l’autre, la sensibilité à la musique. Une danse vivante qui semble changer en fonction des danseurs, des quartiers.

Le Tango fait parti de la vie des argentins
Pourtant le Tango n’a pas toujours connu des beaux jours. Sous la dictature militaire, le tango était vu d’un mauvais œil et les adeptes étaient persécutés. Il faut attendre la fin de la dictature et la volonté de producteurs et d’artistes avec notamment le spectacle mondialement connu Tango Argentino pour voir cette danse de salon devenir un véritable phénomène de mode. Comme une soixantaine d’années auparavant quand les marins argentins avaient fait connaître le tango en Europe et avaient rencontré un vif succès.

Peut-être que ce succès est en parti dû à la mise en scène du couple. On parle de danse du couple par excellence, avec une relation très profonde et particulière pendant 3 minutes entre les partenaires. Mais, la danse doit aussi son succès à son côté classe. La femme se doit d’être très féminine et classe. Tout un rituel accompagne d’ailleurs les soirées dansantes (milongas) : l’invitation par un signe de tête, les danses par séries de trois ou quatre morceaux (tandas), séparés par une petite musique sans rapport (cortina), l’alternance de trois variations spécifiques (tango argentin, valse argentine et milonga) au cours du bal, etc.

A première vue, le tango est une danse difficile mais parait-il qu’il ne faut pas hésiter à se lancer et qu’au bout de quelques mois, on arrive à appréhender les pas. Pour le coup, nous ne pouvons pas vous le confirmer car nous nous sommes contentés de regarder les professionnels évoluer devant nos yeux. Mais pour beaucoup, le tango reste un aboutissement, une des disciplines les plus riches et les plus complexes. C’est une danse interactive avec une recherche de communication corporelle et une vraie communion avec son partenaire. En bref, le tango n’est pas seulement une danse mais bien une culture.


Le 5/12/11


Les gauchos argentins


Les fameux gauchos
En traversant l’Argentine on ne peut pas les louper. Les immenses ranchs à perte de vue tout juste séparés par de minces barrières, les chevaux, vaches, moutons par milliers ne peuvent qu’attirer l’oeil. Non nous ne sommes pas dans  l’Ouest américain mais bien dans le Sud de l’Amérique, en Argentine. L’Argentine, le deuxième repère des cow boys appelés ici gauchos. Pour les repérer, c’est facile, ils sont tous vêtus d’un pantalon bouffant en toile plissée ou bombacha, d’une large ceinture décorée de pièces de monnaies ou tirador et bien entendu d’un chapeau large. En s’approchant, on pourra voir son coutelas, ses éperons aux bottes, son foulard autour du cou et le laco accroché à la selle de son cheval. Vous vous imaginez la scène.



Nous ne pouvons pas parler des gauchos sans évoquer les chevaux. Amenés par les conquistadors espagnols, le cheval des gauchos ou criollo est à l’origine un cheval pour faire la guerre. Croisement de portugais, d’andalous et de barbe, ce cheval est reparti à l’état sauvage après la conquête des territoires. Dépassant rarement 1m40, ces chevaux sont magnifiques avec un pied très sûr et un mental d’acier. Passionné par les chevaux, le gaucho peut ne posséder rien du tout sauf son cheval. Deux c’est mieux, 20 encore plus mais pas de cheval signifie la mort pour eux. De tout temps, le gaucho a été associé aux chevaux. Tout le monde possède un cheval mais en attraper un c’est mieux. 



Les chevaux sont leur bien le plus précieux
Pour parfaire le tableau, les gauchos vivent dans des grandes, immenses estancias coupées de tout, entre 100 et 120 000 hectares. En nous promenant dans le pays, on a trouvé des estancias à des centaines de kilomètres des villes les plus proches. Des estancias mais aussi de toutes petites maisons (puesto) ressemblant à des cabanes et qui servent de logis, de garde-manger et de hangar lors des transhumances. Ces cabanes sont en tout cas bien pratique si vous êtes perdus ou surpris par le mauvais temps. C’est le seul endroit au sec sur des centaines de kilomètres parfois. 



Mais que signifie gaucho ? Par définition un gaucho est un home libre. Il est le symbole des grands espaces, le cow-boy de l’hémisphère sud. A l’origine un gaucho était métis, enfant d’indienne et d’espagnol, rejeté par la société qui volait pour se nourrir. Peu à peu, les gauchos deviennent des gardiens de troupeaux, bovin dans la pampa argentine et ovin en Patagonie. Et si on se demande comment au 2ème siècle les gauchos acceptant encore de vivre coupés du monde, ils vous répondent qu’ils sont fiers d’être gauchos, ils aiment cette vie, la revendique et n’en changeraient pour rien au monde.


Chili


Le 16/11/2011 
Les Mystères de L’Île de Pâques

Les fameuses statues Moaïs
On l’appelle le nombril du monde parce que cette minuscule île se situe au milieu de l’océan à 3 700 km de Santiago au Chili et à 4 300 km de Tahiti. Rien que par sa situation géographique, l’île de Pâques est empreinte de mystère. Ce qui est certain c’est que le nom n’est pas mystérieux. L’île de Pâques est appelé ainsi parce qu’elle a été découverte un dimanche de Pâques en 1722. Ce qui l’est plus, c’est son paysage. L’île est constituée d’une terre aride, dénudée, desséchée qui empêche la végétation de pousser sur un sol fertile. Comment les hommes ont-ils pu vivre avec ce climat ?

Le cimetière des moaïs
Pourtant, nous savons que les premiers hommes ou Rapa Nui sont arrivés sur l’île vers l’an 500 d’Indonésie et des îles environnantes. La légende raconte que c’est un des fils du roi déchu Hotu Motua qui découvrit la terre alors qu’il cherchait à établir un nouveau royaume. Malgré les éléments, la civilisation s’y développa et se divisa en une douzaine de tribus souvent en guerre. Les Moaïs constitueraient le signe de puissance de ces tribus, qui possédaient tous un accès à la mer. Lors des affrontements, les tribaux détruisaient les statues et tuaient des familles entières, évitant au passage une surpopulation. Pour autant vers 1680, l’île connu sa première surpopulation avec près de 10 000 habitants répartis en « longues oreilles » et « petites oreilles » ou esclaves. Ces esclaves finirent d’ailleurs par se révolter tuant toutes les longues oreilles à l’exception d’un seul maître et renversèrent une grande partie des statues Moaïs. 

A partir de là, la population commença à descendre en raison du manque d’eau et de nourriture (ils arrivaient même à se manger entre eux pour pouvoir survivre). Mais, si cette explication scientifique démontre en grande partie l’histoire de l’île de Pâques et sa décadence, elle n’explique pas le mystère des statues moaïs. 

Le mystère des statues (moaïs)

Les statues d'Anakena
L’île compte environ 300 moaïs répartis sur toute sa surface. Mais ce chiffre varie en fonction des différentes études et de la prise en compte ou non des moaïs non terminés, enterrés et brisés. Si on pense que bon nombre de ces statues ont été détruites lors des nombreuses guerres tribales, elle n’explique pas un tel engouement pour la construction de ces statues de pierre. Des statues construites en grande partie dans le basalte provenant du volcan Rano Raraku (dont le cratère est aujourd’hui envahit par les joncs et les herbes). Seuls les yeux des Moaïs sont faits d’os (de requins ou autres vertébrés) et les pupilles avec une incrustation de morceaux de corail.

Un magnifique coucher de soleil
Avec 4, 8 et même une dizaine de hauteur (notamment une située sur la côte Nord de l'Ahu Te Pito Te Kura), on imagine le travail  gigantesque des sculpteurs possédant comme seul outil ou presque une hache.   A l’époque, les statues portaient un Pu Kao de forme cylindrique ou coiffe chignon d’une tonne 5 environ et de couleur rouge. Ils n’étaient pas taillés dans le même volcan mais dans celui situé à l’ouest de l’île.

Des Moaïs taillés avec précision puis élevés aux quatre coins de l’île. Mais pour quelle raison ? Le mystère reste entier mais les suppositions sont nombreuses de plus réalistes aux plus farfelues. La première est d’ordre religieux. Ces statues auraient été dressées en l’honneur de dieux, idoles gigantesques servant pour la prière et des dévotions quotidiennes.

Très belle vue sur l'océan
La deuxième vise la protection. Ils devaient protéger les habitants des guerres, des étrangers, des esprits malfaisants, du climat… et même pour veiller sur l’île.

Une troisième hypothèse  concerne les morts. Ils s’agiraient de monuments dressés en l’honneur des morts.

Dans tous les cas, une chose s’avère certaine toutes les statues sont tournées vers l’intérieur de l’île (le dos face à la mer), à l’exception de Ahu Akivi, le site comprenant 7 Moaïs tournés vers la mer. Leur regard se dirige tous vers le ciel d’où leur surnom « ceux qui regardent les étoiles ».

Un autre mystère concerne leur physique. Ils portent un nez aquilin, des lèvres fines, des fronts hauts et de la barbe. Beaucoup pense que ces statues reflètent deux vagues de migration sur l’île de Pâques : une de la Polynésie et l’autre d’Amérique du Sud, probablement du Pérou.

Que leur est il arrivé au cours des siècles ?
 
Le site d'Orongo
Depuis leur création, les Moaïs ont subi des modifications. Après la violente guerre tribale opposant les courtes oreilles aux longues oreilles, la plupart des statues ont été abattues progressivement. Il est probable que les courtes oreilles ont abandonné progressivement la construction des statues. Quant à celles encore debout, elles ont perdu leurs yeux, leur coiffe et ont subi les dommages du temps. Des statues n’ont pas été achevé et attendent encore sagement dans les carrières (jusqu’à 300 selon certains experts) à tous les stades de leur fabrication : juste démarré, bien entamés ou prêtes à être livrées. Nous trouvons notamment une statue de 24m de haut qui pèserait entre 135 et 150 tonnes. Nous avons l’impression que le chantier s’est arrêté du jour au lendemain sans explication. 

Premier site moaï
Autre mystère, celle de la petite pierre ronde comme un œuf situé dans la baie de Hanga Hoonu (Baie Lapérousse) juste à côté du plus grand Moaï de l’île (près de 12m mais malheureusement à terre). Nul ne sait si cette pierre a été façonnée au fil des siècles par les éléments ou si elle résulte d’un travail humain. Mais pour les habitants de l’île, les pascuans, cette pierre représente le centre du monde et est entré dans leur culture. Si autrefois, un culte aurait été célébré chaque année autour de cette pierre, aujourd’hui les habitants la considèrent comme un trésor inestimable de leur île.

Bolivie
 Le 09/10/2011


Dans l’enfer des mines de Potosi

Panorama global de Potosi
Potosi. Un nom de ville connu tristement dans le monde entier pour ses mines d’argent. Pour l’Europe et surtout les Espagnols, Potosi restera à jamais, la ville où les richesses ont été pillé et où les espagnols n’ont laissé que la désolation et les cadavres de plusieurs millions d’esclaves et de travailleurs (certaines estimations montent jusqu’à 6 millions de cadavres).

Depuis le passage des espagnols et le début de l’exploitation de l’argent, se sont plus de 30 000 tonnes qui furent extraites du Cerro Rico, la montagne dominant Potosi et envoyés en Europe.  Et si au début le minerai ne nécessitait pas de traitement, aujourd’hui c’est autre chose. Au 17ème siècle, Potosi s’avérait la plus grande ville d’Amérique du Sud et d’Europe. Aujourd’hui la paisible bourgade en apparence ne vit que du tourisme et des mineurs risquant chaque jour leur vie pour remonter à la surface le précieux trésor, le tout pour un salaire de misère mais un salaire deux fois plus élevé que la moyenne.

Entrée de la mine
Si au début, nous étions réticents à descendre dans les mines et ainsi à participer aux malheurs de ces hommes, nous avons finalement décidé d’aller nous rendre compte par nous-mêmes de ce qui s’y passe vraiment. Loin de nous l’idée du voyeurisme ou de se réjouir du malheur des autres, mais tout simplement le besoin de comprendre ce qui pousse cette population à continuer inlassablement ce travail dans des conditions pénibles voire atroces.

Ici, la sécurité est réduite au minimum voire absente et nous plongeons dans la mine, courbée en deux, apercevant des plafonds qui tiennent on ne sait comment, les pieds dans l’eau, le casque de protection (utile en cas d’accident j’en doute) sur la tête et respirant l’air oxydé à volonté. 5 niveaux de galerie et 80 m de dénivelée nous séparent de la fin de la mine. Des précieux mètres que gravissent des milliers de fois chaque jour ces hommes que se soient pour l’extraction ou pour remonter le minerai à la force humaine dans des petits chariots ou à même le dos.

Les mineurs poussent le précieux chargement
Et pour passer d’un boyau à l’autre, il faut compter sur de délicats passages d’escalade. En arrivant au troisième niveau, nous apercevons des mineurs poussant et tirant des wagons de 2 tonnes dans 20cm d’eau. Inutile de dire que le convoi  peut se renverser ou dérailler facilement. Et quand nous apercevons un convoi, il faut se plaquer rapidement sur la paroi pour attendre que le wagon lancé à vive allure ne passe qu’à 30cm de son ventre (il vaut mieux ne pas avoir pris quelques kilos).

45 minutes plus tard et une marche quasi dans l’obscurité dans les boyaux sombre, humide, étroit, nous rencontrons des mineurs au travail. Armés que se simples pioches et de quelques bâtons de dynamites, ils ne ménagent pas leurs efforts pour quelques grammes d’argent. Il faut dire que leur paie dépendra en partie de leur récolte du jour.

Les mineurs se reposent !
Au fond de la mine, dans l’air raréfiée et nauséabonde, les mineurs mâchent inlassablement leur chique de coca en crachant et toussant. La maladie de la silicose guette la plupart d’entre eux et quand on voit leur visage, nous avons l’impression que ces hommes ont déjà 40 ans et pourtant la plupart ne dépassent pas les 21 ans. Au lieu de jouer au foot (la passion en Amérique du Sud) ou d’étudier, ils descendent chaque jour dès fois depuis l’âge de 12 ans pour nourrir leur famille. Nous nous sentons ridicule et surtout très privilégié et nous nous disons que nous n’avons pas le droit de nous plaindre.

Les maisons des mineurs
Après 3h au fond, dans cet enfer, il est temps de remonter. Nous avouons que c’est avec soulagement  que nous retrouvons la surface et nous prenons un bon bol d’air frais. Dire que ces hommes remontent avec des sacs de 35/40 kilos de minerai après 8 à 12h au fond. Des sacs portés avec juste 2 ficelles autour des épaules. Entre la poussière de silice, les gaz nocifs comme l’arsenic, le manque d’oxygène (n’oublions pas que nous sommes à 4 200m), les incessants passages des mineurs, le sol glissant par l’humidité, la galerie taillée en forme de colimaçon et le manque de hauteur (moins de un mètre de hauteur), les mines sont un véritable enfer. Les conditions de travail sont peu enviables, encore digne du 19ème siècle.
Pour tenir dans cet enfer, les mineurs mâchent inlassablement les feuilles de cocas et n’hésitent pas à boire de l’alcool à 96°.  Mais, comme dans toute la Bolivie, les mineurs sont croyants et chaque samedi, ils organisent un rituel pour vénérer Tio, le dieu de la mine. Au mois de juin, les rites prennent davantage d’ampleur avec les sacrifices de lamas en l’honneur de la pachamama (terre-mère). Les mineurs demandent alors protection et richesse. Une fois le lama tué, ils aspergent l’entrée de la mine avec le sang du lama puis s’échangent des cigarettes, des feuilles de cocas et l’alcool à 96°. Une fois l’après-midi entamée, les mineurs et leurs familles se partagent le lama sacrifié découpé à même le sol et à peine cuit. Un rituel parmi tant d’autres pour invoquer la protection des dieux.

Les différents boyaux de la mine
Des dieux pas toujours clément lorsqu’on voit le nombre de mort par accident ou de maladie (un chiffre que notre guide refusera de nous révéler mais qui je pense est aberrant).  Et si alerté par les nombreuses organisations des droits de l’homme et les gouvernements du monde entier, les mines de Potosi sont menacés régulièrement de fermeture par manque de rentabilité (est-ce vrai, difficile de le vérifier) ou par manque de sécurité et d’infrastructure, les mineurs eux-mêmes refusent cette fermeture. A Potosi, les mines constituent le seul revenu. Un salaire deux fois plus élevé que la moyenne et malgré les conditions épouvantables, les coopératives n’hésitent pas à monter à La Paz pour manifester régulièrement leur opposition à la fermeture des mines et le droit de continuer à les exploiter.

Effarant lorsqu’on a passé un après-midi avec ces mineurs de l’extrême. Finalement, à côté, nous n’avons pas à nous plaindre.


Pérou
 Le 19/10/2011

  
Dans le secret du Matchu Pitchu

Le chemin des Incas
Cité Inca, redécouvert il y a tout juste 100 ans, le Matchu Pitchu se mérite. Après 3 jours de marche intensive ou quelques heures de train pour les moins courageux ou les plus âgés, nous pénétrons enfin sur un site époustouflant et unique. Certes, la foule se presse dès l’ouverture du site mais malgré le monde, nous restons éblouis par tant de merveille. Et pourtant au premier abord, il ne s’agit que d’une ancienne cité Inca et donc un tas de pierre aligné (pour être vulgaire). Toutefois, lorsqu’on sait que la ville n’a jamais été découvert et pillé par les Espagnols, qu’elle a été une cité prospère il y a quelques siècle et surtout qu’elle est immense, nous ne pouvons en rester que bouche bée.

Le Matchu Pitchu
Perchée sur la montagne Piccho, le Machu Pichu aurait abrité la cité Inca Iaqta. Aujourd’hui, son nom arbore deux significations : cité perdu et vieille montagne. A 112 km de Cusco et 2250m d’altitude, cette vieille montagne se mérite d’autant plus. Impressionnant, grandiose, verdoyant, fabuleux… il n’y a pas de mots assez fort pour décrire ce que nous voyons. La cité n’a rien a envié à nos villes modernes avec son organisation pointilleuse et pensée aux millimètres. Ainsi, elle se divise en quatre quartiers séparés en grande partie par l’esplanade centrale. 

La ville haute
Deux grands secteurs s’en détachent : la ville supérieure avec son mirador, sa garnison et ses terrasses et la ville inférieure avec ses greniers, ses temples et ses centres artisanaux. Toutes ses constructions s’effectuaient en pierres parfaitement jointes. Seules les maisons des agriculteurs étaient en pierres grossièrement taillées avec un mélange de chaux et de terre. Quant aux murs, ils revêtaient une forme inclinée pour parer au tremblement de terre, un système astucieux pour l’époque. Ainsi, seuls les toits en joncs et en roseaux pouvaient s’effondrer, une mince perte en comparaison des constructions.

Les terrasses verdoyantes
Au final ce n’est pas moins de 285 maisons habitées par 4 personnes, soit environ 1 200 personnes qui vivaient dans la cité Inca. Une vie gérée par l’agriculture et la religion. Les nombreuses terrasses nous indiquent un système ingénieux de culture en terrasse irrigué par un système ingénieux d’irrigation faite de rigole en zigzag. Fruits, fleurs, plantes médicinales… rien ne manquaient. Pas mêmes les éléments indispensables aux nombreuses cérémonies religieuses. Il faut dire qu’avec son temple du soleil, son temple du condor, son temple de la lune… la religion était omniprésente jusque dans la ruelle des fontaines composée de petits bassins servant sans doute aux ablutions journalières. Le prêtre possédait un rôle important et logeait dans la maison aux trois fenêtres : maison et temple à la fois avec ses sept niches et sa sacristie. 

Dans son prolongement et dans celui des temples, une série d’escaliers menait à l’Intihuatana (lieu où le soleil est captif) ou observatoire astronomique. Il s’agit du point le plus élevé de la ville et le plus mystérieux. Nous y trouvons un autel où se dresse une colonne tétraédrique. Elle servait aux Incas à calculer la hauteur du soleil et ainsi à connaître l’heure, la date des solstices et des équinoxes. 

Les maisons
Autre point intéressant du Matchu Pitchu : le mirdor. Lorsque le ciel est dégagé (ce qui ne fut pas notre cas malheureusement), nous y dominons tout le site. Et même si nous n’avons vu qu’une partie du Matchu Pitchu ce jour là, le spectacle s’avérait éblouissant. En plus du panorama, nous y découvrons un ingénieux système de fermeture de la porte principale : un anneau de pierre au dessus et deux poignées dans les cavités sur les côtés. Au dessous, se trouvait le tombeau royal et sans doute la tombe d’un grand Inca. 

Le temple du soleil
En nous promenant de l’autre côté du site, nous découvrons un autre quartier dédié aux prisons, aux constructeurs, aux comptables et aux intellectuels. De là, les plus téméraires (et les plus organisés puisqu’il faut désormais réserver à l’avance), peuvent monter en haut du Huayna Pitchu (jeune montagne) qui offre parait-il un point de vu sublime sur le site. Cela sera pour une prochaine fois. En attendant, nous continuons à déambuler ce qui fut autrefois les rues d’une des plus grandes cités incas et nous nous prenons à rêver de ce que pouvait être la vie quotidienne de ces hommes et ces femmes.

Certes le Matchu Pitchu a encore bien des mystères à dévoiler mais elle est d’ores et déjà emprunte d’une aura mystique et d’une beauté à couper le souffle (pourtant indispensable avec la hauteur et le nombre de marches). Elle mérite le titre de 7ème merveille du monde et restera sans doute un des moments les plus forts de ce tour du monde.

Le 16/09/2011


Le mystère des lignes de Nazca

La Baleine, la première ligne visible
En pénétrant dans le désert péruvien et plus précisément à Nazca, nous savions que nous allions découvrir les fameuses lignes de Nazca. Mais en les survolant, nous avons réellement pris conscience de toute la valeur de ce site et nous nous sommes posé mille questions sur l’origine de ces dessins, échafaudant nous aussi des explications intelligentes et surtout farfelues. 

Ce site inexplicable, entouré de mystères reste l’une des énigmes les plus intrigantes de notre histoire. Ces Œuvres d’art inexplicables ont été créées en plein milieu du désert de Nazca, très aride et sec et où la pluie ne fait en moyenne son apparition que 30 minutes par an. Première clef du mystère peut-être. Mais si aujourd’hui, Nazca n’est plus qu’un village perdu attirant les touristes désireux de découvrir les lignes, à l’époque la civilisation Nazca s’y était installée. De moins 300 avant Jésus Christ à plus 800, cette civilisation a perduré 1 100 ans dans le désert laissant des traces mystérieuses toujours aussi inexplicable des milliers d’années après. D’autant qu’il a fallu 1 126 ans avant que le désert et ses mystères ne refassent son apparition en avion.  

Le colibri
C’est en 1926 pour la première fois de l’histoire que le désert de Nazca est survolé en avion et surprise : des lignes bizarre peuplent le désert et forment des dessins visibles uniquement du ciel. Le monde entier fasciné et attiré par ce mystère et les hypothèses concernant ces dessins affluent. La seconde guerre mondiale va stopper ces hypothèses quelques années avant de reprendre de plus belle. 

Parmi elles, on trouve la venue des extraterrestres, la peinture naturiste… mais la plus probable est celle d’une mathématicienne Allemande, Maria Reiche qui pense que les extrémités des dessins représentent une carte des constellations des étoiles. Des américains pensent que les lignes représentent des aqueducs souterrains construits à cause de la chaleur (on peut dire alors que les Nazca avaient le sens du détail pour s’embêter à dessiner des formes aussi gigantesques pour de simples aqueducs). Quand à l’hypothèse le plus farfelue consiste en un parking d’extraterrestre. 

Quoiqu’il en soit le mystère des lignes de Nazca n’est pas prêt d’être résolu et les scientifique ou simple curieux risquent encore de s’affronter pendant de nombreuses années pendant que les touristes continueront à admirer le désert d’en haut et eux aussi de se prêter aux jeux le temps d’un vol au pays des Nazca.

Australie
  Le 11/07/2011


L’art aborigène : un art complexe et coloré


Lorsque l’on évoque l’Australie, plusieurs images viennent à l’esprit : les grands espaces, les aborigènes et leurs arts si particuliers. C’est justement de cet art que nous allons parler.

Exemple d'art aborigène
Vieille de plusieurs milliers d’années, l’art aborigène est tombé dans l’oubli quelques siècles avant de connaître un renouveau avec notamment la reconnaissance sur la scène internationale de plusieurs artistes. Désormais les peintures acryliques sur toile de style pointilliste ont leur école et s’inspirent des peintures sur sol. Toutefois, elles respectent les thèmes traditionnels et l’héritage culturel des australiens. 

Parmi ses thèmes bien connus, on trouve les héros vivant à la création du monde ou « dreamtime ». Entre les règles de vie en commun et l’origine des animaux et du paysage, le nombre de ces récits ne cessent d’augmenter sans compter toutes les nouvelles histoires révélées en rêve. 

Un animal marin
Dans l’art aborigène, vous trouvez les thèmes mais aussi les supports et les couleurs. Dessinées en perspective aérienne, comme des cartes géographiques, les motifs utilisés pour la peinture sur toile étaient autrefois dessinés sur le sable ou sur les parois des grottes. Quand à la palette de couleurs utilisées, elle évoque les liens profonds unissant les Aborigènes à la terre. Nous trouvons donc de l’ocre rouge et du noir pour le fond tandis que les motifs aux couleurs terreuses sont peints en formes larges. Enfin, il suffit de remplir les formes avec une multitude de points, hachures, treillis… Parmi tous ces points, nous pouvons parfois trouver des motifs secrets. 

Peinture humaine
Par ailleurs, il ne suffit pas de réaliser des points dans les formes. En effet, chaque point peut-être assimiler à toutes sortes de symboles, de signes simples pour représenter les animaux, les personnages humains, les plantes, les graines, les plans d’eau, les collines…

Avec ses motifs, ses couleurs, son côté secret et finalement sa simplicité apparente, l’art aborigène a sans doute encore des beaux jours devant lui.






Le 22/07/2011

Uluru : un rocher sacré au milieu du désert

Sable d'Uluru
Uluru. Planté au milieu du désert, cet immense rocher rouge et immortel semble sortir de l’imagination ou plutôt de nulle part. Mais si pour le touriste lambda, Uluru reste une curiosité, pour les aborigènes c’est toute une culture ancestrale qui émane de ce rocher et des Kata Tjuta depuis près de 10 000 ans. 

Au dessus de la terre ocre, entouré d’anciens cours d’eau et d’herbes sèches, Uluru pourrait représenter à lui seule toute l’Australie. C’est peut-être pour cette raison que la terre reste sacrée pour les populations locales. Il faut dire que population locale et voyageurs semblent se rejoindre dans une culture du mythe, dans la culture du rêve. 

Une partie du rocher
Les aborigènes pensent que le monde était autrefois le néant jusqu’à ce que les ancêtres sous la forme d’humains mais aussi de plantes et d’animaux parcourent la terre et forment le monde avec ses paysages en les rêvant et les chantant. Cette épopée, Uluru la retrace avec les pistes de rêves Emu, serpent venimeux, lézard à langue bleue, martin-pêcheur et python. Ces chemins représentent les esprits ancestraux, ceux qui créèrent la terre et les rochers. Ceux qui rêvèrent du désert. 

Aujourd’hui et après une longue bataille, les aborigènes sont de nouveaux propriétaires de ces terres sacrées depuis plus de 25 ans. Ils se considèrent comme les gardiens de la roche sacrée et tentent de vivre en harmonie selon le principe de Tjukurpa, la loi qui se transmet de génération en génération. Et même si nous touristes, nous ne suivons pas obligatoirement cette loi sacrée, il se dégage d’Uluru une aura mystique, une sagesse difficile à expliquer liée à la terre, aux animaux et aux plantes. 

Uluru au coucher du soleil
Cette magie est sans doute liée, en partie, à l’emplacement du rocher. A 450 km d’Alice Springs, Uluru est entouré de désert comme un miracle de la nature. Deuxième rocher le plus grand au monde, plus haut que la Tour Eiffel (348m), d’une circonférence de 9,4 km et visible à des dizaines de km à la ronde, Uluru n’est en faite que la partie visible d’une roche souterraine affirmée par l’érosion. La magie du site réside aussi dans les couleurs différentes présentes tout au long de la journée : Teintes rosées, orangées, rouge sombre au coucher du soleil… Malgré toutes les légendes, les écrits, les photos, les reportages photos… le rocher impressionne et nous ne sommes pas préparés à la vision de ce panorama. Surtout, quand après des centaines de kilomètres en ligne droite, perdus ou presque dans le désert, apparaît cette masse brute, colorée. En s’approchant, on la découvre majestueuse et on ne l’imaginait pas aussi grande, imposante. Mais le charme opère une deuxième fois dans ce désert de sable rouge avec à 50 km du monolithe, d’autres roches aussi imposantes. Les Kata Tjuta ou monts Olgas forment une chaîne de 36 dômes arrondis à leur sommet et offrent des points de vus exceptionnels. 

Une autre face d'Uluru
Cependant si Uluru et les Monts Olgas restent sacrés pour les aborigènes, le tourisme ne semble pas toujours respectueux des traditions, en partie sans doute par le manque d’informations. Ainsi, tout comme des milliers de visiteurs chaque année, nous avons escaladé le rocher, apprenant que plus tard que les aborigènes considèrent l’escalade d’Uluru comme un acte impur, cassant un chemin de rêves. Pourquoi l’escalade n’est pas purement et simplement interdit. 

Pourquoi le parc n’emmène t-il pas les visiteurs sur les traces des ancêtres avec un chemin des rêves ancestral ? Il faudra sans doute encore du temps pour que Uluru redevienne le symbole sacré de l’Australie, représentant le pays, le drapeau et la culture ancestrale. Une culture ancestrale souvent malmenée surtout quand on découvre le niveau de vie misérable des premiers habitants de l’Australie. Des oubliés du système, malmené par des années de mépris et qui errent dans les villes d’Alice Spings, de Darwin ou de Katerine comme des âmes égarées. Nous sommes alors loin de la magie d’Uluru.

Japon



Le 22/06/2011


Petite histoire du Japon

Nara, ancienne capitale
Pour comprendre la culture japonaise et les différents monuments, jardins et autres merveilles du territoire, il faut connaître un peu l’histoire du pays. Nous n’allons pas vous faire un cours d’histoire mais juste préciser les grandes lignes.

Asuka :

Le premier point important est bien entendu l’apparition du Bouddhisme dans l’Antiquité (période Asuka). Asuka est un village où les empereurs installaient parfois leur capitale. Le Bouddhisme va radicalement changer leur façon de penser à tel point qu’elle est déclarée religion d’Etat par le prince Umadayo. Il rédige une constitution de 17 points comme autant de point philosophique.

Nara :

Quelques siècles après arrivent l’époque de Nara, capitale du pays pendant de nombreuses années. C’est aussi la première et dernière fois qu’une femme accède au trône. A sa mort et pour éviter l’influence des temples, la capitale est déplacée à Kyoto. 

Heian : 

Le mot signifie paix et c’est l’apogée de la cour impériale japonaise. Les Fujiwara obtiennent de plus en plus de pouvoirs et pour protéger leurs biens ils mettent en place une police appelée les Samouraïs. Ceux-ci gagnent de grands pouvoirs suite à l’appauvrissement du pays au point que la monnaie disparaît. En parallèle, le bouddhisme gagne du terrain sous deux grands sectes ésotériques les Tendaï et les Shingon.

Kamakura :

Les jardins japonais
Au moyen-âge, la guerre éclate entre deux grandes familles nobles permettant au Shogunat d’apparaître et de prendre le pouvoir. Les Samouraïs se voient attribués des fonctions multiples et certains deviennent même de petits seigneurs. Les pouvoirs militaires et civils sont ainsi réunis dans les mains de la dictature militaire dirigée par les Shoguns. De son côté le gouvernement tente de reprendre le pouvoir par la force en vain

Edo :

Sous l’époque pré-moderne, après une ouverture culturelle, scientifique et littéraire assez exceptionnelle, le pays se renferme sur lui-même ne conservant que des liens avec la Corée, la Chine et la Hollande. La religion chrétienne est interdite comme les étrangers sur le territoire japonais. L’époque est aussi marquée par de grandes catastrophes comme l’incendie d’Edo (30 000 morts), le tremblement de terre du Kanto (30 000 morts) et celui d’Edo (10 000 morts). Le Mont Fuji rentre également en éruption plongeant le pays dans la famine. Le pouvoir impérial est alors restauré.

Ere Meiji :

Tokyo aujourd'hui
Sous l’époque moderne, la restauration Meiji marque la fin de la politique d’isolement du pays. Le Japon s’ouvre au commerce international. Les érudits ont soif de technologies et d’expansion comme empire colonial. Le pays veut partager le monde avec l’occident. L’empereur n’hésite pas à inviter à grand frais des spécialistes du monde entier : militaires français et prussiens, ingénieurs anglais, chimistes et médecins allemands, agronomes hollandais… On copie le modèle occidental et Edo devient définitivement la capitale en prenant le nom de Tokyo.
                                                                
Toujours dans le même esprit, les institutions évoluent avec la création de la première constitution japonaise et la mise en place de deux chambres (la chambre des pairs et la chambre des représentants). Le pays entre dans la modernisation et l’ère des samouraïs se termine.

Taisho :

Elle correspond à la première guerre mondiale au cours de laquelle le Japon se range au côté de la France et la Grande Bretagne contre l’Allemagne. Seulement lors des accords de Versailles, le pays juge insuffisant les gains territoriaux.

Showa :

Des temples au style différent suivant les époques
Ce fut le plus long règne d’un Empereur Japonais. A la fin de la première guerre mondiale, les japonais se sentent humiliés et de nombreux militaires et politiciens en profitèrent pour mettre en place une idéologie d’expansionnisme. Idéologie qui connait son apogée lorsque le pays entre en guerre contre ses voisins dans l’espoir de dominer l’Asie. Ils considèrent les étrangers comme des bêtes ou des êtres inférieurs. La seconde guerre mondiale et l’alliance avec l’Allemagne ne fait que renforcer les violences. Le pays est aux mains des militaires. A noter qu’il est le seul pays à avoir été bombardé par la bombe atomique d’Hiroshima et de Nagasaki. 

Après la capitulation du pays, le général américain Mac Arthur fut chargé de gérer l’occupation du pays. Il met en place des réformes profondes avec notamment l’adoption d’une constitution et la révision du rôle de l’Empereur qui perd son statut de commandant des forces armées.

Heisei :

Aujourd’hui l’empereur est Akihito Tenno et il sera suivi de Naruhito. L’Empereur fait des efforts pour se rapprocher du peuple en se montrant en public par exemple. Côté militaire si le pays n’a pas le droit d’avoir une armée, elle en a constitué une non officielle pour se défendre des différentes attaques de ses voisins et notamment la Corée du Nord, la Chine et la Russie. Cette force d’autodéfense fait souvent débat au sein du parlement japonais et suscite l’étonnement à l’étranger. La guerre est définitivement derrière eux et les japonais veulent vivre une aire de paix.


Le 19/06/2011

L’art du raffinement avec les Geishas

Deux Geishas - source info manager
Quand on évoque le Japon, tout le monde parle des sumos et des Geishas ; deux curiosités du pays. En se rendant à Kyoto, province attitrée de ces dames raffinées, Sophie a pu en voir quelques unes mais pas les photographier. Harcelée par les touristes dès qu’elles sortent, elles acceptent très peu d’être photographiées sauf si vous vous rendez dans un de leur salon de prédilection et que vous vous acquittez d’un droit d’entrée assez exorbitant. Mais au fait qu’est ce qu’au juste une Geisha ? 

Une Geisha est une dame qui excelle dans le métier de l’art. C’est une dame raffinée d’excellente compagnie et réservée à une clientèle très aisée. La Geisha dédie sa vie à la pratique des arts traditionnels japonais qui vont de l’art de servir le thé à la danse, la musique… Aujourd’hui elles sont de moins en moins présentes contrairement au 18ème et 19ème siècle. Pour la petite histoire, au début les geishas étaient des hommes et correspondaient à nos bouffons du moyen-âge. Les femmes, qui furent acceptées que tardivement, étaient appelés les onna geisha (femme geisha). Aujourd’hui, toutes les geishas sont des femmes.

Contrairement aux idées reçues, les jeunes filles venaient de familles souvent très pauvres qui vendaient leurs enfants à des maisons de Geisha, les okiya. En échange, elles se chargeaient de les élever et d’assurer leur éducation. Durant leurs enfances, les Geishas travaillaient comme bonnes puis comme assistantes dans les maisons de Geishas. C’était une manière de contribuer à leur entraînement et d’assurer le remboursement de la dette contractée par le coût de leur éducation (souvent élevée d’ailleurs). Au Japon cette forme d’apprentissage est assez courante. L’élève vit chez le maître, l’aide, le regarde pratiquer, l’assiste et effectue les tâches ménagères. Une éducation qui s’étale sur plusieurs années. 

Les apprentis Geishas commençaient dès leurs plus jeunes âges à pratiquer un vaste éventail d’arts comme ceux d’un instrument de musique, de chants traditionnels, de la danse, de la cérémonie du thé, l’Ikebana (composition florale), la poésie et la littérature. Le port du Kimono (ou Kitsuke), l’art de la conversation, les différents jeux et l’art de divertir les clients s’apprenaient en regardant et en assistant leurs aînés. Une fois devenue Maiko (apprentis Geisha), elles accompagnaient les Geishas dans les maisons de thé, aux réceptions et aux banquets. De nos jours cette méthode persiste encore mais est plus courte car la majorité des geishas le deviennent à la fin de l’adolescence. Il faut dire que les geishas n’entrent plus dans les maisons dès leur plus tendre enfance. C’est un acte volontaire qui se fait vers l’âge de 15 ans. Cependant l’apprentissage reste long et difficile.

Une dernière précision qui a son importance. Les Geishas ne sont pas des prostitués mais des hôtesses ou dames raffinées d’excellente compagnie pour des clients très aisés. Notons tout de même qu’autrefois, il était possible et presque systématique d’acheter leur virginité (un événement appelé mizuage), elles n’étaient pas obligés d’avoir des relations sexuelles avec leurs clients ni même avec l’homme qui payait cher pour leur virginité. Certaines prostituées ont revendiqué un statut de Geisha pour appâter les clients. Cette usurpation a eu pour effet d’entacher leur réputation.

Sophie


Chine


Le 10/06/2011


Chine : entre communisme et ouverture au monde

Place Tianmen, symbole de la Chine grandiose
Pour le monde extérieur, la Chine se résume souvent à un pays communisme, enfreignant les droits de l’homme et spoliant sans problème les richesses technologiques des pays du monde en les copiant et les vendant à un prix dérisoire. Cette image n’est pas totalement dénuée de vérité et même si nous n’avons passé que 18 jours dans l’Empire du Milieu sans véritablement nous plonger dans les milieux rurales, nous savons que la disparité entre les différentes ethnies s’avère énormes. 

Entre tradition ...
Difficile d’imaginer que les chinois, contraint encore aujourd’hui à un seul enfant, n’arrivent parfois pas à manger à leur faim et tuent les filles pour permettre à leur progéniture homme de se marier, d’assurer la lignée et surtout de prendre soin de leurs parents une fois vieux. La politique sociale n’existe pas. Dans un pays qui s’avère être l’une des premières puissances économiques mondiales ; il est encore plus inimaginable de voir comment les prisonniers et les agriculteurs des tribus sont traités. Les droits de l’homme n’existe pas et il n’est pas rare de voir un gamin de 6 ans travailler dans les champs ou à l’usine pour nourrir sa famille. Il n’est rare d’entendre que la famille a vendu ou abandonné un des enfants (le plus souvent une fille) pour pouvoir survivre. Il n’est pas rare de cacher un enfant illégitime pour ne pas payer et s’attirer la répression du gouvernement. 

... et modernité
Cette réalité existe dans les campagnes et les provinces les plus reculés du pays. Mais à côté de toute cette misère et cette pauvreté, les grandes villes comme Pékin et encore plus Shanghaï offrent un autre visage de la Chine : celui de la modernité, de la puissance économique et financière et du respect de l’environnement (de plus en plus). Les immeubles plus hautes et extravagantes les unes que les autres surplombent le Bound à Shanghaï alors que les touristes et les habitants profitent de tout le luxe et les enseignes internationales à des prix réduits. Mac Do, Starbucks, Dior, Channel… pour ne citer qu’eux sont rentrés au panthéon des villes  et ont entrainé avec eux tout le monde occidental que la Chine refusait il y a encore 10 ans. Alors que dans les campagnes, les gens meurent de faim ou de manque d’eau, dans les grandes villes, les riches chinois se délectent devant un capuccino, après une séance de shopping dans les plus grands magasins le dernier ipod vissé à l’oreille et le portable dernière génération branchée sur la wifi. 

La grande muraille de Chine
Internet et les jeux Olympiques de 2008 ont fait entrer la Chine dans le capitalisme enfin elles ont fait admettre le capitalisme sur les façades. Car même si avant le gouvernement communisme (un des derniers) criaient haut et fort au protectionnisme, les grandes entreprises chinoises n’hésitaient pas et n’hésitent pas encore à investir en bourse, à racheter des entreprises en Europe ou aux Etats-Unis, à copier des brevets et à les exporter dans le monde entier… Le capitalisme existait déjà et la main d’œuvre chinoise provoquait déjà des débats dans de nombreux pays. 

Mais avec l’arrivée des Nouvelles Technologies, la Chine n’a désormais plus « honte » de se positionner sur la scène internationale et de vouloir dominer le monde ( une doctrine vieille de plusieurs décennies). Avec sa monnaie forte et sa main d’œuvre, elle domine déjà une grande partie de ce monde, même si ses petites mains deviennent moins compétitive que celles au Vietnam ou au Laos. 

Le bound de Shanghaï
Cette modernité et ce changement sur la scène internationale n’est pas sans changement dans le pays. Certes, les médias sont contrôlés et Internet voit les réseaux sociaux et les blogs bloqués, mais la population s’émancipe de plus en plus et découvre la liberté à l’occidentale. Un danger pour le gouvernement car il ne serait pas impossible qu’un jour ou l’autre les puissantes entreprises se révoltent et demandent plus de liberté avec un gouvernement démocratique. Peut-être alors que la Chine sera sur son déclin avec l’instauration de plus de règles ou peut-être qu’elle s’en trouvera deux fois plus fortes. 

En tout cas si la disparité entre les villes et les campagnes restent forte (un fossé immense les sépare), la Chine est à un tournant de son histoire et les années à venir risque de marquer encore un nombre important de changement.

Le 09/06/2011


Au pays des pandas

Panorama où vivent les pandas
Quand on évoque la Chine, on pense tout de suite aux droits de l’homme, à l’économie, aux petites mains et mine de rien aux pandas. Entre l’ours et le raton laveur (les scientifiques n’arrivent pas à le classifier), cet animal emblème de WWF reste menacé de disparition. Amoureuse du panda depuis de nombreuses années, Sophie voulait à tout prix approcher ce géant de la forêt. Pourtant, si la Chine comprend le plus grand nombre de mammifère, il n’est pas présent partout et il faut se rendre au centre du pays pour pouvoir le voir.
Il faut dire que ce grand paresseux ne vit que dans les forêts humides et froides qui couvrent les montagnes du Tibet et le sud-ouest de la Chine, dans les montagnes de Sichuan, du Gansu et du Shaanxi, à près de 2 000m d’altitude. Des espaces régulièrement déboisés et menacés de disparition malgré les appels des écologistes. Ceci explique en parti pourquoi il ne reste que 1700 pandas principalement au Tibet (moins touché par le déboisement)  et dans les monts Qinling au Shaanxi, Minshan, Qionglai et Liangshan au Sichuan et dans la partie sud du Gansu. 

Un premier panda
Car le panda, avouons le est un animal atypique et difficile. Il ne se nourrit pratiquement que de bambou et attention pas n’importe quel bambou. Un bambou qui ne fleurit qu’une fois tous les 10 ans et qui meurt directement après sa floraison. Aujourd’hui ce bambou n’existe pratiquement plus. Du coup les chiffres son alarmants. Sur une population estimée à 196 en 1969, 20 pandas ont survécu en 1980. 

Mais, le problème ne vient pas seulement de la déforestation mais du panda lui-même. Mammifère paresseux, le panda dort pratiquement 20h par jour et ne se déplace qu’à faible allure pour trouver de la nourriture. De plus, la femelle ne copule qu’une fois par an et ne peut porter qu’un seul bébé à la fois. Quand des jumeaux naissent, elle en abandonne un à la naissance. Sans compter que cet animal stressé et pudique a beaucoup de difficulté à se reproduire en captivité et rend donc la réintroduction en milieu naturel difficile. Et puis les japonais n’hésitaient pas jusqu’à peu à les tuer pour leur fourrure délicate. 

Les petits pandas très mignons
Si aujourd’hui il existe des centres de protection des pandas notamment en Chine à Bifengxia et Chengdu, le combat pour sauver cet animal n’est pas gagné. Mais, loin de baisser les bras, le panda a été déclaré depuis de nombreuses années déjà trésor national par le gouvernement chinois, choisi comme emblème par WWF en sa qualité d’animal le plus rare et les mentalités évoluent tout doucement chez les jeunes chinois et japonais pour sauver leurs pandas.

Nom scientifique : Ailuropoda melanoleuca
Taille : 1,50m
Poids : 160 kg
Alimentation : feuilles, fruits et pousses de bambous jusqu’à 30 kg par jour et quelques petits rongeurs
Espérance de vie : 20 ans


Le 7/06/2011

La langue chinoise passée à la loupe

Exemple de signe complexe
Tout le monde connaît l’expression c’est du chinois qui désigne la complexité d’une chose. En arrivant en Chine et en voyant tous ces panneaux écrits de signe plus bizarres les uns que les autres, nous avons eu envie d’en savoir un peu plus sur ces symboles et leurs significations. 

Pour commencer on ne vous apprend rien en vous disant que l’alphabet est complètement différent de chez nous. Chaque caractère chinois symbolise en réalité un sens. Sens qui est indépendante de la prononciation. Donc l’alphabet est inexistant. On peut presque dire que cela complique les choses. L’absence d’alphabet vient du fait que le chinois reste la plus vieille écriture encore utilisée aujourd’hui. Elle remonterait à plus de 4000 ans et est encore utilisée par 1/4 de l’humanité (et oui entre les chinois qui sont 1,3 milliards, Taïwan…). A l’époque et aujourd’hui encore chaque mot et chaque syllabe était désigné par un caractère. Et plus il y a de syllabes dans les mots, plus les caractères deviennent complexes. Pour compliquer un peu plus la chose, les signes se sont complexifiés avec les différents matériaux d’écritures. On peut mettre plus de lettres sur du papier que sur un os. 

Au début, les caractères chinois étaient une écriture idéographique c'est-à-dire que chaque symbole représentait une chose précise comme un homme, le soleil, la lune… On assemblait alors ses symboles pour désigner des termes plus abstraits comme le jour (soleil + lune) ou encore le centre (flèche et un cercle). Problème chacun écrivait un peu un mot à sa manière. Du coup les caractères ont été unifiés sous la dynastie des Qing. C’est d’ailleurs devenu le premier élément d’unification de l’empire. Nous avions donc d’un côté l’écriture unifié et de l’autre les dialectes parlés différents d’une province à une autre. Aujourd’hui encore lorsque vous connaissez les caractères vous pouvez lire des écrits vieux de plus de 2000 ans. Mais face à la difficulté de certains signes, la république populaire de Chine lance un 1949 le Chinois simplifié. C’est le début du chinois moderne. Le Chinois standard ne s’écrit plus en colonne (comme le japonais) mais de droite à gauche comme notre bon vieil alphabet romain. 

Un texte en Chinois !
Tout cela a l’air très simple mais au final il existe combien de caractères chinois ? Les enfants apprennent 3000 caractères en 6 ans. Cela est largement suffisant pour lire les journaux ou des livres. Dès les 1500 premiers caractères, il est possible de se débrouiller. Quant aux érudits, ils connaissent 6000 caractères environ. En fait le nombre exact de signes chinois a changé au cours des siècles. Au début il y a avait environ 4000 caractères en service. Cependant le Kangxi Cidian( du 18ème siècle) compte près de 50 000 signes. Aujourd’hui le dico (Hanyu da Cidian) comporte environ ses 50 000 caractères. Mais il s’agit du dico élaboré un peu comme notre grand Robert. Plus classiquement, les dicos modernes répertorient 7773 signes tandis que les programmes d’ordi sont limités à 6000 caractères. 

Comme les symboles représentent un concept et non un son, il existe différentes transcriptions pour prononcer le chinois. On en trouve 3 principales : Pinyin (basé sur le mandarin), Wade-Giles (pour les étudiants en chinois classique) et le Zhuyin (basé sur l’alphabet japonais Hiragana et Katagana). Bien entendu il existe d’autres systèmes de transcription. Mais au final une fois que l’on a compris le système le Chinois n’est pas si difficile. Enfin, nous nous contenterons de Nia Ao (Bonjour) et Xie Xie (merci).



Thaïlande



Le 22/05/2011

La prostitution dans les pays asiatiques

Image d'une jeune fille attendant
La Thaïlande est connu pour ses plages, son soleil, ses éléphants mais aussi et malheureusement pour la prostitution. C’est même la première destination des pédophiles. En traversant le Laos, le Vietnam et le Cambodge, nous avons déjà vu quelques filles se prostituant ainsi que différents établissements. La prostitution n’est donc pas réservée uniquement en Thaïlande.

Nous ne pouvons pas fermés les yeux sur ces pratiques surtout lorsqu’elles se font juste en dessous de nos fenêtres d’hôtel. Nous ne portons pas de jugement sur la prostitution mais nous souhaitions mettre fin à quelques jugements hâtifs et vous présenter ce que nous avons pu voir dans les différents pays traversés jusqu’ici. 

Les différents lieux de prostitutions : 

En nous baladant le soir ou même la journée dans des villes comme Ho Chi Minh, Bangkok, Sihanoukville (au Cambodge), il n’est pas rare de croiser un occidental (ou un blanc comme ils disent) avec une jeune fille parfois très jeune. Nous avons rapidement appris qu’il s’agissait de leur girlfriend ou d’une expérience de girl friend. Bon d’accord, nous voulons bien admettre que certaines jeunes asiatiques recherchent des occidentaux dans l’espoir d’une vie meilleure et que dans le tas peut-être que certains couples sont réels mais franchement, il faut vraiment être naïf pour croire qu’elles sont vraiment amoureuses d’un homme de 50 ans souvent bedonnant et grisonnant. Peut-être que les hommes eux y croient. Si cette situation reste la moins courante mais pas rare, ce qui l’est plus se sont les bars à bières dispersés dans les rues touristiques (et oui tout le monde peut en profiter). 

La technique est alors simple, les hôtesses (on les appelle ainsi pudiquement) invitent les touristes à venir boire un verre. Et le fait de se balader en couple (nous n’en sommes pas un mais un homme et une femme se promenant ensemble peut le laisser croire) ne les gêne pas le moins du monde. Julien a eu beaucoup de succès auprès de ses demoiselles. Il faut savoir que ces jeunes filles louent souvent un emplacement dans un bar où elles ont le droit de rester jusqu’à la fermeture. Leur objectif faire consommer. Elles sont des employées du bar et plus si affinité. Bien entendu, les verres offerts à ces demoiselles sont surfacturés. Si vous décidez de monter avec l’une de ses charmantes compagnies, vous devez payer au barman directement (souvent l’équivalent d’une journée de salaire des filles). Ainsi il ne perd rien. En plus de payer le barman, la fille fixe son salaire (qui lui revient à 100 %) en fonction de la prestation (appelons la ainsi) et de la tête du client. 

Autre établissement très prise : les gogos bars. Nous en avons aperçu principalement dans le quartier chaud de Bangkok. Le spectacle se fait non plus à l’extérieur mais à l’intérieur. Et pour inciter les clients à venir, des rabatteurs vous proposent un menu à même la rue. Le spectacle reste assez soft il faut le dire. Les jeunes femmes souvent magnifiques proposent des shows en petite tenue ou parfois entièrement nues sur des podiums. Le tout pour le plaisir des touristes sexuels occidentaux. Vous avez même le choix des bars et la comparaison des prix reste une pratique normale. Le reste s’effectue de la même manière que dans un bar à bière. 

Parfois certains gogos bars s’avèrent être de véritable boucherie où l’on choisit son morceau de viandes. Les filles sont numérotées et sont appelées par les clients juste pour un verre, un moment ou une nuit. Et pour ceux qui ne sont pas très exigeants, direction les blowjob bar qui donnent une chance aux putes vieillissantes. Il suffit de s’asseoir, de commander un verre et une fille arrive sous le comptoir. 

Autre forme de prostitution : les freelancers. Non nous ne sommes pas dans la publicité, nous parlons bien de commerce du sexe. En fait se sont les demoiselles qui travaillent à leur compte en allant chercher les clients dans la rue ou les boîtes de nuit. Là, nous sommes plus proche du commerce du sexe à l’européenne. Ressemblant également à certains pays européens, les maisons closes restent réservés aux locaux. Pas besoin de préciser que l’on y trouve souvent des filles étrangères prisonnières des réseaux mafieux. 

Massage, massage. Deux petits mots souvent entendus qui peuvent s’avérer dans certains cas pas du tout anodins. Ainsi en plus des massages habituels, certains établissements peu orthodoxe proposent des options spéciales. Pour être certain de ne pas tomber dans ce genre d’endroit il suffit juste de se renseigner un peu et d’observer la clientèle et les masseuses. A côté, vous trouvez des salons sans ambigüité aucune puisque vous savez ce qui vous attend dès votre entrée. Pour ses massages amicaux, comme disent les Thaïlandais, un grand hall muni d’une baie vitrée expose des jeunes femmes numérotées attendant qu’on les désigne. Au programme : massage à l’huile avec le corps, lavage complet et sexe le tout en 2h top chrono.

En Asie contrairement à l’Europe, les filles ne se cachent pas. Il faut dire que la prostitution est considérée comme un travail comme les autres. Certaines jeunes femmes se prostituent pour venir en aide à leur famille, parfois seulement occasionnellement. Si elle ferait un autre métier, elle serait montrée en exemple par la plupart des familles européennes. Ainsi, la plupart des familles savent très bien ce que font leurs filles comme métier et ne s’en offusquent pas. Nous sommes donc loin des images traditionnelles des filles exploitées par un mac. Au contraire il y a un côté festif. Elles travaillent pour elles et elles sont libres de refuser un client. Peut-être est-ce plus sain. 

Dans tous les cas, il faut chasser les idées reçues comme quoi la prostitution n’existe qu’avec les étrangers. En fait la demande vient davantage de la population masculine locale. Dans certains familles, il est même de bonne augure qu’un jeune homme se fasse dépuceler dans un salon de massage. Et il est aussi tout à fait normal que les hommes vont « se faire masser » régulièrement. 

Alors pourquoi les filles se prostituent ?

En fait nombre de ces jeunes femmes exercent ce métier pour aider leur famille ou rembourser une dette contractée. A part dans les villes, il est difficile de trouver du travail dans la plupart des zones rurales du Laos, Vietnam, Cambodge, Thaïlande. La prostitution devient un moyen de gagner sa vie sans exercer un travail dur et pénible et en plus de s’offrir une vie confortable. Une fille gagne 5 à 10 fois plus d’argent qu’en faisant un boulot classique. Et puis il y a toutes ses jeunes femmes abandonnées par leur amis, maman de jeunes enfants et qui ne trouvent que la prostitution pour gagner rapidement de l’argent. Toutefois il ne faut pas oublier que ce métier n’a qu’un temps et que les hommes recherchent de très jolies jeunes femmes souvent en dessous de 35 voire de 30 ans. Et malheureusement ces femmes mettent rarement de l’argent de côté et dépensent sans penser au lendemain. Du coup certaines se retrouvent dans des situations bien pires une fois qu’elles ne peuvent plus exercer. 

Alors au final si la prostitution n’est pas une solution, elle est la seule voie offerte à certaines jeunes femmes. Il faut garder à l’esprit que contrairement à beaucoup de pays, les filles prostituées asiatiques choisissent ce métier même si ce n’est pas envie ou par conviction. Elles exercent leur métier relativement librement, choisissent leurs clients et gagnent leur propre vie. Il est des tas de pays dans le monde où les prostituées sont nettement plus à plaindre et à aider que dans les pays asiatiques. Et il ne faudrait pas faire des milliers de kilomètres pour trouver des filles, esclaves de leurs macs, sans papiers officiels, et qui ne travaillent pas dans leur propre intérêt, mais bien pour le compte de quelques mafieux en tout genre.


 Le 12/05

L’art des ombrelles

Pour être belle, il faut être blanche. Ce qui pourrait être un dicton s’applique en Asie est notamment au Vietnam et un peu en Thaïlande. La Thaïlande justement est réputée pour ses plages de sable blanc et son soleil (entre autre). Qui dit soleil, dit ombrelle. Une spécialité du pays.

Du bambou et du papier pour une ombrelle
Etape séchage
Chiang Maï est justement réputé dans la fabrication des ombrelles. Dans des boutiques vieilles de plusieurs années, on y peint en 5 minutes chrono un motif de ton choix sur le support que tu souhaites. Mais plus que quelques coups de crayons, la fabrication des ombrelles est un véritable art auquel on lui consacre même un festival. En papier ou en soie, unies ou délicatement peintes, la décoration des ombrelles peuvent nécessiter plusieurs heures de travail et demande une très grande habilité. Le papier (Saa paper) utilisé est très spécifique. Il est issu des écorces de murier. Quant à la structure, elle est réalisée en bambou (pas très surprenant dans un pays ou le bambou est roi).  Si à première vue, cela ne paraît pas très compliqué, en revanche, nous sommes fascinés par le nombre d’étapes qu’il faut pour réaliser les ombrelles ; De la coupe du bambou jusqu’à la vente. 

Un résultat superbe et coloré
Pour la petite histoire, la tradition locale des ombrelles remonterait au 19ème siècle. Un moine revenant de Birmanie aurait initié les habitants de Bor Sang (nom du village des ombrelles) à leur fabrication. Au fil du temps, les villageois ont perfectionné les techniques et se sont approprié ce nouvel artisanat. Aujourd’hui et depuis 1941, les villageois se sont regroupé en coopérative et font vivre l’art des ombrelles en les parant de couleurs chatoyantes. Lors du festival dédié à cet art, chacun sort sa plus belle création et pare de lumière les rues. Une belle tradition qui reste tout de même à la portée de toutes les bourses.



Cambodge


Le 6/05/2011

Les Temples d’Angkor, 8ème merveille du monde

Angkor Wat
Construit à partir du 12ème siècle, abandonnés des siècles plus tard à la jungle puis redécouvert, exploité et préservé, les temples d’Angkor sont souvent considérés comme la 8ème merveille du monde. Leur construction si particulière et excentrique, la beauté de leur architecture et leur sculpture en font certainement des monuments atypiques. Petite plongée dans l’histoire fascinante de ses temples.

Nous ne vous apprenons rien quand nous vous disons que le complexe est situé dans la plaine du lac de Tonle Sap (que nous traversons pour venir en bateau de Battambang) et qu’il est accessible via Siem Reap. D’ailleurs la ville compte aujourd’hui plus d’hôtels, de guest houses et de restaurants que de temples. 

Temple de Bayon
Les temples d’Angkor sont nés sous l’âge d’or de la civilisation Khmère qui exprime dans les édifices toutes leurs maîtrises artistiques du grès. De l’an 800 à 1431 (date de l’invasion d’Angkor par les troupes siamoises), de nombreux édifices voient le jour et le complexe est en chantier perpétuel. Le premier a être érigé et qui reste aujourd’hui encore le plus est Angkor Vat de 113 à 1150. Ordonné par le roi Surayavarman 1er, Angkor signifie Nagara ou capitale ou ville royale en sanskrit. 

A l’époque, les différents rois se dotaient de statue divin, prenant plusieurs identités divines au cours de leur règne. Ils étaient influencés par la religion Hindouiste, venant directement de l’Inde mais l’interprétait à leur manière en créant des castes sociales bien différentes de l’Inde par exemple. Inutiles donc de vous dire que les différents temples d’Angkor sont pour la plupart consacrés aux différents dieux hindouistes et notamment à Vishnou (Angkor Vat en est le meilleur exemple) et au dieu roi Jayavarman 2 (premier roi de la dynastie Khmère). 

Ta Phrom
En tout cas une chose est certaine, le complexe a été construit par des milliers d’ouvriers et de tailleurs de pierres ainsi que par des architectes hors pairs qui ont intégré le paysage environnant dans leur plan quitte à remanier l’environnement. En revanche si les historiens sont capables de dater et de comprendre la construction des différents édifices, la vie religieuse dans ces temples et à quoi ils servaient réellement restent pour le moment un mystère. Comme quoi le voile sur les temples d’Angkor n’est pas entièrement levé. De quoi nous permettre de laisser la place à notre imagination.

Sophie et Julien


Légende autour de la construction d’Angkor Wat

Vu du temple
Comme nous ne connaissons pas l’utilisation exacte des temples, de nombreux contes et légendes tournent autour de leur construction et leur fonction. Nous vous en livrons une des plus connus autour d’Angkor Wat. 

Autrefois, en 544 de l'ère bouddhique (an 1 de l'ère chrétienne), année du Singe, Néak Vong et Néang Téav, couple d'origine roturière possédant des mérites divins, fut ondoyé et monta sur le trône. Le monarque prit le nom de règne de Préah-Bat-Sâmdach-Tévavong-Aschar, c'est-à-dire « Merveilleux-Souverain-de-la-Lignée-Divine». Il s'installa dans le palais royal de Mohanokor, la « Grande-Cité».

Le couple royal régna paisiblement sans qu'aucun ennemi n'osât venir le déranger. Les mandarins, les brahmanes ainsi que le peuple vivaient calmement grâce aux mérites merveilleux et à la puissance des souverains.
Une partie du temple

Le roi Tévavong-Aschar n'avait aucun enfant. Il ordonna à la reine d'observer les préceptes bouddhiques afin d'obtenir un fils. Elle accepta et prépara le rituel de demande d'un fils.
Au bout de sept jours, la reine rêva qu'Indra, le suprême roi des dieux, descendait du ciel, venait toucher son ventre et lui offrait une guirlande de fleurs. Ensuite, il était retourné à sa résidence céleste. A son réveil, elle apprit à son auguste époux ce rêve. Le grand monarque fit venir un devin pour l'interpréter. Ayant réfléchi, il dit :

- La reine va avoir un fils comblé d'une puissance qui vaincra tous les ennemis de toutes les directions.
Peu de temps après, la reine fut enceinte. Quand la grossesse fut à terme, elle donna naissance à un fils d'une grande beauté. Le roi, l'excellent père, lui donna le nom de Kétoméaléa, c'est-à-dire « Lumineuse-Guirlande-de-Fleurs », en raison du songe de la reine.

Quand Kétoméaléa eut grandi et atteint l'âge de six ans, Indra ordonna au dieu Méatolei de prendre le char divin Pichayon pour aller le chercher et le conduire au Ciel des « Trente-Trois ». Kétoméaléa, en effet, dans l'existence antérieure, avait été le fils d'Indra : celui-ci l'avait envoyé renaître en être humain afin qu'il protégeât la religion bouddhique et qu'il prit soin du royaume dans la gloire, la prospérité et la paix.

A la tombée de la nuit, le dieu Méatolei monta sur le char divin Pichayon, descendit du ciel, entra dans le palais et prit avec soin dans ses bras Kétoméaléa. Puis il le déposa dans le char divin Pichayon qui s'envola. Il l'emmena devant Indra au Ciel des « Trente-Trois ».
Le matin, le roi Tévavong-Aschar et la reine se réveillèrent et ne virent pas leur fils. Ils furent très affligés, ils firent venir un devin pour faire des calculs magiques. Celui-ci prédit :
- En ce qui concerne l'auguste enfant qui a disparu, il suffit que le peuple, les mandarins, les brahmanes de tout le royaume observent les préceptes bouddhiques pendant sept jours ; alors on retrouvera l'auguste enfant dans le palais.

Le souverain ordonna donc à toute la population du royaume, pour retrouver son auguste fils, d'observer les préceptes bouddhiques. Le peuple tout entier fit selon l'ordre du roi.
Quant à Indra, le suprême souverain, il enseigna à Kétoméaléa les dix devoirs royaux. Il le baigna sept fois par jour pendant sept jours dans un bassin parfumé de son jardin. Ensuite il invita sept brahmanes divinisés à venir réciter des formules magiques et asperger d'eau merveilleuse Kétoméaléa afin qu'il eût une vie de plus de cent ans.
Tous ces rituels achevés, Indra ordonna au cocher d'atteler l'auguste char divin, y fit monter Kétoméaléa et survola ses palais pour que celui-ci en appréciât toute la beauté.
Quand Kétoméaléa eut regardé en détail les palais d'Indra, le cocher l'emmena visiter encore les écuries célestes.

Ensuite, Indra lui demanda :

- Est-ce que tu es content de ce que tu viens de voir ?

- J'en suis émerveillé, répondit-il.

Indra ajouta :

- Bien ! Je  te confierai le royaume du Cambodge.

Pour cela, si un de mes palais que tu viens de voir te plaît et si tu souhaites en faire bâtir un au Cambodge de la même beauté, tu n'as qu'à en formuler le vœu. Je vais t'envoyer un architecte afin qu'il le construise immédiatement dans ton royaume. Le jeune prince, très émerveillé et très impressionné par Indra, réfléchit :

- Il ne faut pas que je fasse construire dans mon royaume un palais plus beau ou aussi beau que les palais d'Indra. Cela risque de provoquer le mécontentement de ce dernier. Kétoméaléa, ayant ainsi réfléchi, répondit :

- J'aimerais faire  bâtir un palais qui ait une beauté comparable à celle de vos écuries.
Le souverain des dieux dit en souriant :

- La beauté de mes écuries te plaît-elle ?

Indra convoqua alors Pisnouka. Celui-ci était le fils de la danseuse céleste nommée Tip-Soda-Chan, « Fille-Divine-de-la-Lune » et du vieux Lim-Séng ; sa mère l'avait emmené au ciel chez un dieu, le grand maître des arts plastiques et de l'architecture. Ce jeune homme s'était efforcé d'apprendre à dessiner, à sculpter, à jouer de la musique auprès de son divin maître. Ayant assimilé toutes les matières enseignées par lui, il savait construire un bateau pouvant se déplacer sur la terre ferme, sculpter sur l'argent et sur l'or, faire fondre tous les métaux et mélanger de l'eau avec de l'argile pour les transformer en pierre...

Quand Pisnouka fut arrivé, Indra dit :
détail des sculptures

- Toi,  tu es de naissance  humaine,  tu  ne peux pas demeurer éternellement au paradis. Je vais   t'envoyer au Cambodge et tu y bâtiras, pour mon fils Kétoméaléa, un palais aussi beau que mes écuries. Quand tu en auras achevé la construction, je descendrai présider la cérémonie du couronnement de mon fils afin qu'il monte sur le trône.

Au bout de sept jours, grâce à la puissance des mérites des habitants de tout le royaume qui avaient suivi les préceptes bouddhiques, Indra ordonna à Méatolei d'atteler son char divin et d'emmener Kétoméaléa et Pisnouka en direction du Cambodge. Le roi Tévavong-Aschar et la reine furent très contents de revoir leur fils.

Pisnouka commença à construire le palais d'Angkor-Vat. La construction terminée, il peignit chacun des bas-reliefs des différentes couleurs qui leur convenaient afin que la beauté de ce palais fût comparable à celle des écuries d'Indra.

Kétoméaléa, très satisfait de ce palais, combla de louanges Pisnouka et lui demanda d'en bâtir beaucoup d'autres, décorés également de superbes bas-reliefs.
Indra, le suprême souverain, accompagné en cortège par de nombreuses divinités, descendit dans le monde inférieur afin de donner l'ondoiement à son auguste fils et de lui conférer le nom de sacre de Arittha-polapéa-hano, c'est-à-dire « Destructeur-puissant-des-ennemis ». Enfin il donna à notre pays khmer le nom de Kampuchea (Cambodge) qui reste encore de nos jours.

Le 2/05/2011

Les feuilles de riz, une tradition cambodgienne

Le papier est mixé dans l'eau
Synonyme de l’Asie, le riz est la base de l’alimentation. Cependant, dans certaines régions, il sert également à faire des galettes et du papier qui entoure les rouleaux de printemps, les bonbons et les nems. Si on peut trouver du papier de riz en Thaïlande, la fabrication la plus connue reste au Cambodge dans la région de Battambang. 

La confection se fait sous les maisons et sèche à même la rue sur de grands panneaux en bambous mais rapportent peu : 0,50 centimes d’€ pour 100 feuilles. Pas vraiment de quoi vivre décemment surtout pour tout le travail fourni. 

Le papier de riz est mis dans un panier avant de sécher
Le papier de riz se fait à base d’une pâte à partir du riz que l’on laisse tremper une nuit dans de l’eau fraîche. Le riz trempé est ensuite lavé et égoutté plusieurs fois. Il suffit alors de mélanger une tasse de riz trempé avec 2 tasses d’eau fraîche et une pincée de sel puis de mixer le tout avec les couteaux pendant 8 à 10 mn. On laisse reposer la pâte pendant 1h avant de l’étendre au dessus d’une casserole d’eau et de le couvrir un court instant avec un couvercle. Et à l'aide d'un morceau de bambou, on soulève cette feuille de riz, qu'on pourra utiliser directement ou qui seront séchées pour une utilisation plus tard.

Le papier sèche au soleil
Certaines sont neutres, d'autres avec beaucoup de sésame noir, et d'autres à la crevette séchée. Bonne dégustation. 

Sophie et Julien






Vietnam
 
Le 6/04/2011


La majestueuse baie d’Halong

Panorama sur la baie
Présentée comme une des merveilles naturelles du monde, la Baie d’Halong attire de plus en plus de visiteurs. Si nous fuyons les touristes, nous ne pouvions manquer ce phénomène assez bizarre. Embarquement donc dans une des nombreuses jonques qui sillonnent  la baie promenant les étrangers parmi toutes ces formations rocheuses. 

Dans la brume, nous ne devinons pas tout de suite ces champignons rocheux qui semblent sortir un peu de nulle part. Imaginez les pirates des caraïbes avançant prudemment dans un décor mystique inspirant presque la peur. A chaque moment, n’importe quoi peut surgir de nulle part donnant une atmosphère très étrange. Le calme impressionnant qui règne rajoute à l’ambiance. Nous nous laissons volontiers bercer par les flots essayant de deviner la prochaine formation rocheuse. Petites montagnes tout en hauteur, elles sont recouvertes d’une végétation assez luxuriante où niche une multitude d’oiseaux et d’animaux. Sifflements, chants et autres cris viennent ainsi percer le silence de temps en temps nous rappelant que la vie est toujours là. Mille six cents pitons rocheux et îles plus ou moins grandes la constituent en faisant un parc naturel à part entier.

autre vue
Pour autant, il est regrettable qu’un lieu aussi magique soit si réglementé et surtout si sur exploité. Même s’il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et que l’on comprend aisément que chacun souhaite approcher au plus près le phénomène, des centaine et des centaines de bateaux prennent la direction du parc chaque jour polluant allégrement la mer. Cela est sans compter les nombreux déchets déversés par les compagnies eux-mêmes et les nuisances en tout genre créées par les touristes de plus en plus nombreux. Le gouvernement réglemente mais peut-être pas de la meilleure façon. Après l’accident de mars dernier, il a interdit les bateaux de pêcheurs et autres de naviguer et de prendre des étrangers à leurs bords. Sécurité oblige.

L'autre facette de la Baie
Sans compter que désormais seul halong baie city est autorisé à embarquer et débarquer des passagers. D’un côté, cette mesure permet peut-être de préserver les autres partis du site et d’un autre côté, cela favorise la surexploitation d’Halong Baie.  Nous ne sommes pas certains que d’ici quelques années, la beauté de ce site soit toujours aussi authentique. Déjà maintenant, les nappes de mazouts qui flottent ainsi que les détritus sans compter les immeubles immondes qui se construisent sur les plages défigurent la baie d’Halong. Nous sommes loin d’une exploitation écologique et raisonnable comme le gouvernement veut le faire croire. Espérons juste que les touristes, les habitants et les pouvoirs publics prennent rapidement conscience de la nécessité de préserver un tel site avant qu’il ne soit trop tard tant sur le plan écologique que financier.  

Sophie et Julien


Le 24/04/2011

Travail, famille, patrie

Circulation dans Hanoï
En nous rendant au Vietnam, nous savions que nous mettions les pieds dans un pays communiste ouvert au monde. Avec un seul parti politique et une ouverture économique sur le monde le pays est rempli de paradoxe. Nous pourrions presque dire que c’est le pays de tout et son contraire. Un seul parti politique comme je viens de le dire mais l’organisation d’élection. Ce seul exemple donne la mesure de leur absurdité.  Mais ce qui marque vraiment lorsqu’on le traverse de part en part et que nous rencontrons des vietnamiens d’origines et de classes différentes, c’est leur ouverture d’esprit et leur attachement à la patrie. 

Femmes vietnamiennes en tenue traditionnelle
En discutant avec eux, nous apprenons que les jeunes sont libres de choisir leurs métiers et même de faire des études à l’étranger (ils adorent pouvoir aller étudier aux USA ou à Londres) mais que leurs visas sont limités et qu’ils doivent impérativement revenir aux pays pour y travailler. Les entreprises leur ouvrent grandes leurs portes triplant leurs salaires. Le gouvernement et les sociétés encouragent les études à l’étranger et pourtant ils ne leurs octroient aucune bourse ni aide de sorte que seuls les familles les plus riches peuvent envoyer leurs enfants ailleurs. C’est une façon de contrôler la population. Un control qui passe par les entreprises eux-mêmes puisque la plupart sont gérés par des hautes personnalités politiques et le peu de firmes internationales, quand ils ont l’autorisation de s’implanter, doivent s’acquitter de taxes exorbitantes à destination du gouvernement. Tout est fait pour que le vietnamien travaille d’abord pour son pays avant de le faire pour soi. Dès leurs plus jeunes âges, on leur inculque ses valeurs de travail. Le travail pour subvenir aux besoins de sa famille (il n’existe aucune couverture sociale et les plus jeunes ont la charge des plus anciens, les aînés de leurs frères et sœurs…) puis pour faire évoluer le pays (qui paradoxalement s’ouvre au monde en restant fermer) et enfin pour soi. Pour nous français, le concept est assez difficile à comprendre. 

Le capitalisme à la vietnamienne
Ce qui reste tout de même le plus étrange est de voir que les jeunes ont accès à Internet, aux cinémas américains, aux programmes télévisuels du monde entier, aux livres qui critiquent parfois ouvertement le gouvernement et qui ne sont pas censurés…. La presse est aussi relativement libre (pas aussi libre qu’en France mais beaucoup plus que dans d’autres pays asiatiques plus ouverts au niveau international comme l’Inde). Ils voient donc « l’eldorado européen ou américain » comme ils l’appellent, constatent la liberté dans tous les domaines, mais trouvent normal de faire vivre en premier sa patrie et sa famille. Etrange. Nous ne pouvons pas critiquer le système puisqu’il fonctionne. Le vietnam est quand même un des pays les plus développés de l’Asie du Sud Est tant au niveau économique, architectural qu’au niveau de la vie. Nous sommes tout de même en droit de nous demander pendant combien de temps le parti unique va réussir à régner en cultivant les différences, le capitalisme et l’ouverture-fermeture.

Sophie et Julien

Laos


Une vie quotidienne radicalement différente à la ville qu’à la campagne

Les villageois au bord du chemin
Petit pays, assez vide et s’ouvrant au tourisme, le Laos dispose encore de peu de structures qui allient activités, écologie et beauté du paysage. Pour bien connaître le pays et prendre la dimension de sa grande richesse florale et faunique, il faut vraiment sortir des villes comme Vientiane, Louang Prabang ou Viang Vieng et s’enfoncer dans les nombreux petits villages qui bordent les routes. Bombardés pendant la guerre d’Indochine, il reste dangereux de s’aventurer dans la jungle mais les chemins offrent déjà un bon aperçu de la vie du pays.

Dès notre arrivée à Vientiane, nous sommes marqués par cette ville qui ressemble davantage à un grand village qu’à une capitale. Il faut dire que vous en avez fait le tour en 20 minutes et c’est assez rigolo. Nous ne pouvons pas réellement dire que le pays possède une richesse historique sauf à Luang Prabang. En fait sa véritable richesse réside dans ses paysages et surtout le mode de vie de sa population.

Lorsque vous arrivez à Vientiane sa capitale, Luang Prabang (ancienne capitale) ou le peu de grandes villes qui parsèment le nord du pays (partie que nous avons sillonné), la vie quotidienne ressemble à peu de choses près à toutes celles des grandes villes. Nous trouvons des immeubles, des magasins en dures et la plupart des gens se lèvent le matin pour aller travailler. En revanche, dès que vous sortez des grandes villes et que vous vous enfoncez dans les petits villages de la jungle, vous avez un peu l’impression d’atterrir dans un nouveau pays.

La route sillonnant dans la montagne est parsemé de petits villages parfois coupé du monde et séparés par des dizaines de kilomètres. En fait lorsque l’on parle de villages, on devrait plutôt dire des hameaux, tant ils sont petits et souvent démunis de tout. Les maisons si on peut les appeler ainsi sont faits de bois, de bambous et de pailles. Elles sont toutes surélevées pour éviter la pluie et l’intérieur se compose que d’une pièce voire deux. Les habitants vivent sous la maison la plupart du temps pour se protéger du soleil et vaquer à leurs occupations en pleines airs.

Les hameaux
En effet, dans ces hameaux, il n’y a aucun boulot si ce n’est de temps en temps un restaurant et une épicerie (et encore se sont dans les bourgs un peu plus grands). Les laotiens vivent donc de leurs propres cultures et leurs récoltes sans aucunes aides. Tout est système D, de la construction de la maison, à la nourriture en passant par l’hygiène, l’eau et l’électricité est parfois inexistant. La pauvreté est donc omniprésente et il suffit d’un seul grain de sables ou intempéries pour que la vie de ses gens vacille. Et pourtant, ils ne se plaignent jamais et vont se plier en quatre pour essayer de vous faire plaisir lorsque vous vous arrêtez. Les enfants vous courent après pour vous saluer tandis que les parents vous regardent passer comme si vous étiez des extraterrestres. C’est assez rigolo. Et lorsque nous nous arrêtons pour la nuit, il n’est pas rare de nous faire suivre par quelques habitants non par méchanceté mais par curiosité. Ils essaient de communiquer avec nous avec le peu de mots d’anglais et de nombreux gestes. Nous nous rendons compte combien nous avons de la chance de vivre en France avec tout le confort et les aides même si peut-être qu’au final ils sont plus heureux que nous.

Sophie et Julien

Le 3/04/2011
Le lac Ang Nam Ngum, un oasis au milieu du Laos


Pêcheurs sur le lac
Le laos est réputé pour ses montagnes et ses paysages de jungle. Pourtant à quelques centaines de kilomètres de Vientiane, le lac Nam Ngum est une surprise et surtout un havre de paix. Bercé dans le silence de montagne, cette base de loisirs (qui reste assez chère admettons le) attire encore peu de touristes. Pourtant le lac vaut le détour rien que pour son histoire.

Panorama du lac
Il a été aménagé dans les années 1970 pour alimenter le barrage du même nom. S’il est situé dans un cadre idylique au milieu des montagnes, il a pourtant englouti un village entier, obligeant les villageois à déserter leurs maisons. C’est pour cela en parti que son réservoir est parsemé d’ilots. La plongée sous-marine devient alors un vrai bonheur ou alors le camping sauvage en amont du barrage. Vous pouvez alors profiter pleinement des bruits de la nature et du repos offert par les montagnes. Bien entendu, l’endroit ne serait pas magique s’il ne proposait pas quelques attractions comme la possibilité de dormir sur un bateau de pêcheur accroché à une île sous les étoiles. Ils en profiteront pour vous faire découvrir à leur manière le lac, le traverser ou même organiser un treck dans les montagnes non loin.

De notre côté, nous n’avons pas eu le loisir de le faire mais juste de traverser le lac de part en part, ce qui prend tout de même presque 3h avant de reprendre le vélo pour Vieng Viang. Sur la route, vous rencontrez les nombreux villages typiquement laotiens avec la gentillesse des habitants qui les caractérisent.

Sophie et Julien
Népal

La dualité de la culture népalaise : entre tradition et modernité
Les femmes lavent le linge
Dès nos premières promenades dans les rues de Kathmandu, nous avons été surpris par les différences culturelles avec l’Inde. Le pays étant très proche de l’Inde, nous pensions retrouver à peu près les mêmes traditions religieuses, culturelles et vestimentaires mais il n’en est rien. Le Népal a su construire sa propre identité en prenant un peu du style indien, tibétain, chinois (pays voisins) et occidental. Ici, les femmes ne sont pas toutes habillées en Sahri (fait courant en Inde) et il n’est pas rare de les croiser habillé à l’occidental. De la même manière, elle travaille. Nous dirons même qu’elle travaille plus que les hommes. Gérante des magasins ou de lodges, employées dans les bureaux, policiers, militaires… elles sont beaucoup plus présentes qu’en Inde et surtout beaucoup moins effacé.
Ainsi à Namché Bazar, la jeune fille était très dynamique et semblait très à l’aise pour donner des ordres aux hommes. En posant la question à Khumar, nous apprenons que les femmes népalaises sont très libres dans le pays. Mais si le pays évolue, elles ne sont pas encore l’égales des hommes. Les mariages d’amour restent rares, les divorces sont très compliqués et la femme doit obéissance à son mari (pour ne donner que ces exemples). Nous pourrions aussi parler des enfants. Si 70 % sont scolarisé, il n’est pas rare de voir de jeunes garçons (surtout) travailler à partir de 10, 11 ans dans les restaurants, les bus, comme porteur… Nous vous voyons déjà hocher la tête en criant oh les pauvres. Pour information le travail des enfants est officiellement interdit mais ils n’ont pas vraiment le choix s’ils veulent nourrir leur famille ou faire des études. Ici, c’est presque une institution que les enfants travaillent plus que les hommes. Mais, nous n’avons jamais vu un seul être maltraité et ils n’ont pas l’air d’être malheureux au contraire.
Et c’est là toute la singularité du Népal. D’un côté, c’est un pays libre, jeune dynamique en pleine expansion avec une ouverture touristique, une relative égalité entre homme et femme, un côté occidental très prononcé dans le code vestimentaire, une mixité des religions (bouddhiste, hindouiste, musulman, chrétien) pas trop prononcées et d’un autre côté, c’est encore un pays ancré dans ses traditions notamment au niveau des mariages arrangés, les enfants appartiennent aux hommes et non aux femmes, les croyances et les superstitions très présentes (cela porte malheur de siffler à l’intérieur d’une maison par exemple ou de toucher une vache).
Le système électrique
L’autre facette du Népal réside aussi dans sa dualité entre technologie de pointe et bidouillage. Quand vous atterrissez à Kathmandu et dès votre sortie de l’aéroport, vous sentez que le pays est très pauvre. Comme la dit très justement Julien on se croirait presque à Beyrouth. Il faut dire que les maisons sont à moitié démolie ou en construction (on ne sait pas trop), que la plupart des routes ne sont pas goudronnées ou alors elles l’ont été au siècle dernier. Quant à l’eau, nous apprenons très vite qu’elle est une denrée rare dans les villages et que même dans la capitale l’eau courante est souvent coupée pendant plusieurs jours consécutifs. Les népalais s’approvisionnent alors dans les rivières (propre en montagne mais dégueulasse ailleurs), se lavent et lavent leur linge dans une eau à 10°C souvent verte sans problème et surtout boivent une eau qui pour nous est impropre à la consommation. Et là, nous ne parlons que de l’eau.
Ce qui marque davantage c’est l’électricité. Même Kathmandu n’est pas éclairé 24h sur 24. Il existe des créneaux horaires d’électricité qui changent tous les jours. Cela est quand même bizarre de voir une capitale du monde plongée dans le noir et les habitants se baladaient avec des torches électriques. Et encore, l’électricité n’est même pas présente partout. Pourtant, alors que le Népal se bat pour s’éclairer, en montagne vous trouvez des panneaux solaires derniers cris, des centrales hydrauliques… Ne cherchez pas à comprendre pourquoi une telle différence dans un même pays. On nous a répondu. It’s the Nepal.
Nous pourrions continuer ainsi à vous décrire d’autres exemples comme les bus qui démarrent encore avec une manivelle… mais vous avez compris que c’est un pays en devenir avec sa modernité et sa vieillesse. Ce qui en fait un pays intéressant et qui nous pensons dans quelques années aura une place prédominante sur la scène internationale.
Sophie et Julien



Inde 
Le 06/01/2011
Pour être déjà venu dans le nord de l’Inde l’année dernière, je savais un peu à quoi m’attendre et pourtant. J’avais oublié à quel point la misère  (enfin ce qui pour nous ressemble à de la pauvreté mais pas pour eux) côtoyait les beaux quartiers. Je n’avais pas contre pas oublier les embouteillages, la pollution, les klaxons et surtout la conduite sportive des Hindous. Ici on klaxonne et on passe. On roule à droite ou à gauche peu importe le principal c’est d’avancer et quant aux feux, la règle est de commencer à accélérer avant même qu’il passe au vert. Je pense qu’on va se croire mourir au moins 10 000 fois en un mois mais pour le moment c’est assez rigolo même si j’avoue de pas être trop rassurée quand il faut traverser la route.
Plus que la conduite sportive, ce qui m’a de nouveau marqué, c‘est la gentillesse des indous. Nous avons été reçus comme des rois par la famille de Fahad. Et pourtant, ils vivent dans un quartier populaire de Bombay et l’appartement n’est pas un 5 étoiles. Nous avons découverts la préparation de la cuisine et le repas assis par terre ainsi que le dodo sur des futons à même le sol. Bizarrement j’ai quand même relativement bien dormi. Et pourtant à côté de ces traditions, ils disposent de tout le confort : un lave linge, une télévision écran plat, des portables, un ordinateur, des WC à la française et même une douche (eau froide). Un luxe pour une famille indou que nous savons appréciés (enfin surtout la douche pour sophie).
nous

Le 14/01/2011
Le bus local : Une petite épopée

Traverser l’Inde en bus local est une petite aventure en elle-même. Rien qu’en voyant le bus, vous vous demandez comment il arrive encore à rouler. Les plus récents doivent avoir au minimum 20 ans et encore. Rouge, bleu, orange, ils transportent des millions de voyageurs chaque jour pour aller d’une ville à une autre ou d’une province à l’autre. C’est ainsi que pour un prix modique, vous vous retrouvez embarquer dans un autre monde. Voyageurs, bagages insolites (sacs de grains, casseroles…) et animaux (poulets, oiseaux...) s’entassent. Assis ou debout, l’objectif est d’acheminer tout ce beau monde, quel que soit le poids ou même le temps qu’il va mettre. Ici vous êtes en Inde et vous comprenez rapidement qu’il n’y a pas un temps défini entre deux terminus. Quant aux arrêts, existe-t-il vraiment ? C’est un mystère que nous n’avons pas encore éclairci. Pour descendre, il suffit de se lever et le bus s’arrête et pour monter vous restez au bord de la route et vous tendez tout simplement le bras lors de son passage. Imaginez pouvoir être descendu juste devant chez vous.
Alors comment se retrouver parmi ces centaines de bus qui partent chaque jour. Rien de plus simple, un contrôleur se penche par la porte ouverte et crie pratiquement tout au long du chemin la destination finale. Au terminus, on se croirait presque dans un marché aux poissons sauf que les poissons sont des villes. Au final, c’est très pratique si vous n’avez pas peur de vous voir mourir au moins 10 fois à chaque trajet. La fameuse conduite indienne n’est pas une exception pour les chauffeurs de bus. On dépasse donc à droite ou à gauche, sans visibilité, on klaxonne tout le temps, on freine à la dernière minute, on accélère dans les descentes et dans les montées, vous pouvez presque descendre et marcher à côté du chauffeur. De toute façon, le compteur de vitesse ne fonctionne même plus sur la plupart d’entre eux alors à quoi bon s’en faire

1 commentaire:

  1. Vous vouliez de l'aventure, vous êtes servis !!!lol j'rigole, là c'est plutôt soft et rigolo, vous n'êtes pas encore dans la jungle...
    Biz à vous
    Rosie

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