lundi 31 octobre 2011

Arrivée dans la folie de San Pedro De Atacama


Une petite église mignonne à l'image du village
Le moins que nous pouvons dire c’est que les Chiliens ne sont pas très organisés et que les policiers sont stricts, peut-être même un peu trop. Alors que nous avons pris un bus de nuit pour nous emmener de la plage au milieu du désert d’Atacama, nous avons la désagréable surprise d’être réveillé à 2h du matin par un contrôle de douane.

Ici, à chaque passage de région, vous êtes priés de jour comme de nuit de descendre et de passer vos valises aux rayons X pour détecter la drogue mais aussi pour voir si vous n’avez pas de fruits et légumes frais. Les autorités ont très peur des petits insectes qui pourraient infecter leurs productions. Autant dire que c’est comme si à chaque passage de département en France, on vous demandez de sortir et de vider votre voiture. Nous n’osons même pas imaginer les embouteillages les jours de grands départs en vacances. Enfin, nous nous plions à la règle avant de continuer notre trajet. 3h plus tard, nous arrivons dans la ville minière de Calama où nous devons changer de bus. 

Des rues désertiques tôt le matin
Mais, là, nous avons la désagréable surprise de constater qu’aucun bus ne part avant 7h du matin pour San Pedro et en plus le terminal de bus n’étant pas ouvert, nous sommes priés d’attendre dehors dans le froid comme des clochards. Autant dire que nous ne sommes pas très enchantés mais nous faisons avec. Finalement, nous prenons le premier bus à 7h15 très cher (nous n’allions pas encore attendre 2h pour le bus local) et nous arrivons dans 2h plus tard sous le soleil et la chaleur matinale dans une ville folle. Le 1ernovembre est férié au Chili et les chiliens font sandwich (pont pour nous). Du coup des familles entières se sont déversées sur le petit village en plus des touristes à tel point qu’il n’y a pas assez de logement pour tout le monde.

San Pedro, un village au milieu de rien
Qui dit touristes, dit également prix démentiels. Nous nous dirigeons vers le premier camping du village, ne tentant même pas las hôtels hors de prix, pour nous entendre dire qu’il faut compter 26 € pour deux pour planter une tente. Démentiel. Même en France on paie moins cher. Fatigués, dégoûtés de voir qu’ils profitent des touristes, nous continuons à arpenter les rues infructueusement avant de trouver un champ avec douche et WC qui n’ont pas vu de rénovation depuis longtemps et tentes empilés les uns sur les autres à un prix assez cher mais encore abordable.  

Après un montage de tente assez épique par manque de place et par la fatigue qui nous l’a fait monter à l’envers une première fois (on ne rigole pas), nous prenons la direction du centre-ville. Enfin, centre-ville reste un grand mot puisque le village de 3 000 habitants se limite à une dizaine de rues.  Le village en lui-même avec ses petites rues non goudronnées, ces petites maisons charmantes, sa place et son église toute blanche est charmant et pourrait être bon vivre si les touristes ne déambulaient pas par milliers. Et encore les touristes étrangers ne sont pas les pires.

Notre camping
Depuis notre arrivée au Chili, nous avons constaté pour notre plus grand malheur que les Chiliens se croyaient tout permis. Normal pour eux de bousculer, de doubler dans les files, d’accaparer la personne avec laquelle vous discutiez pour lui poser une question comme si c’était normal, de faire du bruit en chantant à tue-tête et parlant fort, buvant jusqu’à pas d’heure alors que vous essayez de dormir et que vous leur avez demandé gentiment de baisser d’un ton plusieurs fois… Autant dire que nous avons beaucoup de mal à les trouver sympathique et leurs attitudes à San Pedro ne va faire que confirmer nos premières impressions. Espérons que la suite sera meilleure.

Sophie et Julien

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dimanche 30 octobre 2011

Un dimanche à la mer


Une promenade comme à Cannes
Cela pourrait ressembler à un titre d’un martine ou d’un livre pour enfant mais c’est la vérité. Difficile en même temps de faire autrement lorsque vous savez que le dimanche ici tout est fermé (sauf le supermarché). Pas de bus ou très peu et nous ne parlons même pas du reste. Même à l’auberge de jeunesse, le patron fait de la figuration et préfère se bourrer la gueule en regardant du foot. Il ne s’agit pas de lui demander beaucoup de choses. 

Nous avions perdu l’habitude de voir des villes mortes le dimanche d’autant que nous pensions pouvoir nous rendre à Humbertone, la ville fantôme voisine. Du coup, il ne reste que la plage et le sable. Nous nous promenons un long moment sur la jetée pour découvrir une nouvelle plage bien aménagée avec même une fontaine et un bassin aux crocodiles et aux tortues. De quoi occuper les familles chiliennes qui viennent en nombre se détendre. Nous étalons donc la serviette sur la plage et nous prenons un bain de soleil et oui encore. De quoi nous reposer avant un bus de nuit et notre arrivée dans le désert d’Atacama.

Sophie et Julien

samedi 29 octobre 2011

Echoués sur la plage


Un ancien trois mats échoués
C’est un peu notre leitmotiv de ces deux derniers jours. Si l’eau ne permet pas vraiment la baignade, en revanche, le sable chaud et le soleil nous ont incités à laisser tomber les visites pour jouer aux grillades sur la plage en contemplant l’océan. N’allez tout de même pas imaginer que nous y restons des heures. Impossible ou alors nous serions devenus des saucisses cramées. Non, entre deux bains de soleil, nous déambulons dans la ville découvrant cette cité balnéaire pour le moins peu touristique et très mignonne.

Un joli coucher de soleil
De la plage au centre-ville il n’y a que quelques pas que nous franchissons à pied, admirant les très jolies façades des maisons en bois et une petite place ornée d’une horloge assez singulière. Pour parfaire le cadre, la petite rue piétonne et un vieux tram partiellement en circulation nous plonge vraiment dans l’univers du farniente. Nous poussons donc nos balades un peu plus loin sur le bord de mer pour finir par découvrir non loin du gigantesque port commercial, un ancien trois mâts amarrés. Même si nous ne sommes pas très bateaux, nous devons avouer que l’Esméralda vaut le coup d’œil et mérite qu’on s’y arrête ne serait-ce qu’un instant. Non loin de là, les pêcheurs se sont installés vendant leurs prises du jour. Crabes, grosses palourdes, requins, espadons… difficile de ne pas succomber. Rien qu’en regardant les étales, vous les imaginez dans votre assiette avec une petite sauce maison. Se sera donc poissons ultra frais au menu à moins que les otaries et les lions de mer tout près en décident autrement.

Les phoques viennent manger le poisson des étales du port
Car si en France nous composons avec les mouettes, ici se sont les pélicans aux becs multicolores et les otaries qui viennent se partager les morceaux à côté des pêcheurs. A moins de 10m de nous, les lions de mer et leurs compagnes nous offrent un spectacle rigolo et touchant. Drôle de mammifères énormes, qui se laissent lécher par les vagues couchés au soleil lorsqu’ils ne se battent pas pour du poisson ou qu’ils ne se hissent pas tant bien que mal sur les rochers chauds. Pour nous gringos, peu habitués à les voir, c’est toujours un spectacle et une distraction charmante. Nous restons donc à les regarder pendant un long moment avant de les laisser vaquer à leur occupation et finalement aller les imiter un peu plus loin sur la plage. 

Sophie et Julien

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jeudi 27 octobre 2011

En auto stop jusqu’à Iquique


Le désert d'Atacama
Nous quittons Arica pour nous enfoncer dans le désert d’Atacama avant de rejoindre la première station balnéaire du continent Iquique. Nous décidons de ne pas prendre de bus touristique et de nous débrouiller par nous-mêmes pour atteindre la cité. Armés de nos gros sacs à dos nous marchons vers la sortie de la ville et la dernière station service avant le grand vide du désert. 

Nous avons de la chance d’être pris rapidement par un chauffeur de camion bolivien qui va charger au port d’Iquique et qui accepte de nous y emmener. A peine installé dans l’habitacle, surplombant la route, nous entamons la conversation et notre chauffeur se fait un plaisir de nous montrer les sites intéressants tout au long de la route et de commenter le désert dans un espagnol que nous comprenons moyennement. Le désert justement s’avère surprenant puisqu’il n’est pas plat et recouvert de sables comme on pourrait le croire. En réalité, il possède pas mal de montagnes pouvant monter jusque 3 000m recouvert de roches marrons. La couleur change au fur et à mesure des kilomètres pour devenir plus orangé et le sable finissent par faire son apparition aux abords d’Iquique avec une immense dune. 

Une route droite de chez droite
Le sable, l’océan pacifique, le soleil et la chaleur…autant d’ingrédients qui nous donnent envie de nous poser pour quelques jours et en profiter avant de partir à l’assaut de nouvelles villes et faire de nouvelles découvertes.

Sophie et Julien

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mercredi 26 octobre 2011

Arica, premier contact avec le Chili


La cathédrale construite par Gustave Eiffel
Pour notre premier jour au Chili, finis les montagnes de hautes altitudes. Nous renouons avec la mer et le soleil. Il faut dire que nous sommes au bord du désert d’Atacama et ici il fait bon toute l’année et il ne pleut presque jamais même si quelques nuages gris viennent perturber ici et là le ciel.

Pour nous c’est en tout cas un plaisir de se promener dans une ville qui respire la propreté et le bon vivre et aussi après 2 mois de pouvoir sortir à la nuit tombée sans se dire que nous risquons d’être volés ou pire encore. La rue principale de la ville respire le bon vivre et il est difficile de résister à une petite glace artisanale par exemple ou à un morceau de chocolat. C’est un peu le problème lorsque vous repassez dans un pays beaucoup plus riche. Après les rues commerçantes, nous prenons la direction de la plage et nous passons par la cathédrale assez singulière et proche de chez nous puisqu’elle a été construite par Gustave Eiffel. Nous devons dire qu’elle est originale puisque toutes les armatures sont en acier puis recouvert d’une couleur ocre, rouge, blanche assez jolie. 

La mer après les chaînes montagneuses
Une mignonne petite église dans une jolie ville balnéaire. Pourtant, la plage ne s’avère pas super jolie. Sable gris, océan déchaîné et ciel gris ne donne pas forcément envie de rester. Pourtant, nous sommes tellement contents de voir la mer après toutes ces chaînes montagneuses que nous passons un long moment à humer l’écume et à nous promener.

Une bonne entrée en matière pour le Chili

Sophie et Julien

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mardi 25 octobre 2011

Nous passons au Chili


Sur la route nous menant à Tacna
Arrivés tard à Tacna, nous apprenons qu’il n’existe qu’un seul train très très tôt pour passer la frontière chilienne. Du coup, nous optons pour le traditionnel bus en espérant ne pas avoir de soucis à la frontière comme cela peut parfois être le cas pour les non résidents péruviens ou chiliens. 

Nous montons dans un bus plus que local et nous arrivons sans encombre à la frontière où nous accomplissons les formalités sans encombre. Plutôt rigolo, nous devons passer nos sacs au rayon X car il est interdit d’importer des fruits et légumes avant de remonter dans le bus direction Arica, la première ville chilienne. A peine avons-nous fait quelques kilomètres, que la différence entre les deux pays est flagrante. 

Des petits métiers que nous ne retrouverons plus au Chili
Ici pas de maisons délabrés ni des routes plus ou moins goudronnées mais de beaux immeubles, des routes dignes de ce nom et même une autoroute à 2 voies (nous n’en avions plus vu depuis Hong Kong). Le paysage change également et si nous suivions le désert depuis un petit moment, il se fait plus présent avec au fond la mer et les cités balnéaires. En entrant dans le centre-ville d’Arica, nous prenons vite conscience du mode de vie élevé des chiliens. Les prix sont multipliés par 2 par rapport au Pérou et atteignent pratiquement ceux de la France. Terminé les prix bas, les négociations et de manger pas cher. Il va falloir nous accommoder de nouveau au prix fixé, à la nourriture occidentale et chère… D’un côté, cela nous fait du bien de retrouver un peu plus de confort, la propreté et d’un autre côté, il va falloir faire beaucoup plus attention à nos dépenses si nous voulons découvrir convenablement le pays jusque Puntas Arenas. 

En attendant, nous profitons de la chaleur et du soleil présent toute l’année et nous commençons à nous familiariser avec la vie de chiliens.

Sophie et Julien

dimanche 23 octobre 2011

Un petit détour par Arequipa


Nous disons au revoir aux lamas
Avant de nous aventurer vers le Chili, nous effectuons un petit détour par Arequipa.  L’occasion de faire un bout de chemin avec Isabelle et Danielle, les deux françaises rencontrées au lac Titikaka. Pourquoi ce détour ? En réalité pour passer la frontière, nous n’avons pas vraiment le choix de passer par Arequipa et puis nous en profitons pour envoyer quelques présents pour la France et ainsi alléger nos sacs qui en ont bien besoin.

Nous passons en tout cas d’excellents moments avec Isa et Dan, en leur racontant nos aventures et en s’échangeant conseils et bons plans pour la suite du voyage. Mais déjà avons-nous lié amitié, qu’il nous faut repartir car le Chili nous attend et avec une longue descente jusqu’au bout du monde.

Sophie et Julien

samedi 22 octobre 2011

Un lac très touristique


Une très belle vue de Taquile
A peine avons-nous le temps de nous attacher à notre famille d’accueil, qu’il faut déjà leur dire au revoir et repartir. Nous reprenons le bateau pour la troisième et la dernière des îles les plus connues du lac. Justement, le problème est que ces îles sont tellement visités et reconnus pour leur beauté et leur nature qu’au final plus rien ou presque n’est authentique. Nous avons l’impression de participer à une immense machine touristique, plus ou moins réglementé par le gouvernement mais dont l’objectif premier reste de faire du profit au détriment des populations locales qui au final ne touche pas grand-chose.

L'agriculture au cœur de l'île
Nous ne pouvons pas dire que le lac ne vaut pas le détour car il est unique, sauvage, de toute beauté avec des populations qui vivent encore avec leur tradition mais loin d’être perdu. La dernière île Taquile ne fait que confirmer notre première impression. Taquile est de loin la plus visitée et les prix s’en ressentent. Le pire c’est que nous n’avons pas vu grand-chose de beaux à part le panorama qui nous emmène dans un petit village plein de charme. Il faut dire aussi qu’en deux heures, il est difficile de se faire une idée surtout sur une île de près de 80 km2. Nous nous contentons de nous promener de part et d’autre en admirant les eaux turquoises, les rochers et en découvrant la vie agricole des islanders. Des habitants aux traditions assez rigolotes notamment lorsqu’il est question des codes vestimentaires. En effet, chaque chapeau, bonnet, jupe de couleurs ou de formes signifient quelque chose en particulier. Ainsi, les messieurs portent un bonnet blanc lorsqu’ils sont célibataires tandis que les femmes se vêtissent d’une jupe verte ou bleue lorsqu’elles sont mariées. Avouons que cela reste assez pratique et peut-être devrions-nous adopter ces coutumes en France pour savoir quel garçon ou quelle fille aborder.lol.

Sophie et Julien

Photos 

vendredi 21 octobre 2011

En route vers le lac Titicaca


Les maisons en roseaux séchés
Après le Matchu Pitchu nous partons pour une autre beauté du Pérou : le lac Titicaca. Nous n’avions pas pu le faire en Bolivie à cause du temps exécrable mais cette fois-ci le soleil est au rendez-vous. Nous prenons un bateau assez tôt en direction de la première des Iles : les Uros ou les îles flottantes. Durant le trajet nous admirons le paysage montagneux sublime qui se reflète par moment dans l’eau turquoise du lac. Notre petit bateau remplie de touristes (une quinzaine) s’arrête peu après sur une des nombreuses îles flottantes. 

Tout comme les bateaux
Si dès le débarquement le spectacle s’avère étonnant, la déception est aussi à la hauteur du spectacle. Des dizaines de bateaux touristiques se pressent chacune sur une des petites îles et on a en fait vite le tour en même pas 5 minutes. De plus, le discours s’avère tellement rôdée et carrée que nous avons l’impression que rien n’est vraiment authentique comme un numéro joué devant nous. En revanche, leur mode de vie s’avère étonnant. Tout est construit en roseaux séchés des maisons aux bateaux en passant par le sol lui-même recouvert de roseaux. Même la cuisine se fait dans des pots en céramiques, le tout cuit à l’aide des roseaux. Nous nous retrouvons presque dans l’univers des trois petits cochons avec le premier cochon et sa maison en paille.

La maison de notre famille d'accueil sur Amantani
Plus sérieusement, nous nous croyons au siècle dernier surtout lorsque nous apprenons que les familles ne vivent que de la pêche et du tourisme. L’agriculture s’avère impossible sur ces minis-îles. Des conditions assez extrêmes sans électricité et avec pour seul eau celle du lac. Nous comprenons mieux pourquoi les jeunes partent des Uros et qu’elles sont peu à peu amenées à disparaître. Après cette visite, nous quittons les familles pour 4h de bateau qui nous emmène à l’île Amantani où des familles nous accueillent avec le sourire et la bonne humeur. 

Elles ne parlent que très peu espagnol et il est difficile de communiquer mais nous essayons d’engager la conversation. Difficile mais toujours faisable surtout avec des gestes et toujours plus aisée à 4. Nous sommes en effet 4 à partager la vie familiale le temps d’une nuit. Un partage que nous effectuons avec Danielle et Isabelle, deux françaises qui commencent un tour du monde de 8 mois et avec qui nous sympathisons très vite. 

Un très joli coucher de soleil
Mais, à peine avons-nous le temps de faire connaissance qu’il faut déjà repartir pour les temples de Patchamama et Patchatata. Une longue monté vers le centre et le haut d’Amantani débute avec pour récompense une vue magnifique sur le lac, les îles environnantes et la Bolivie toute proche. Le panorama est d’ailleurs mille fois plus joli que le site en lui-même très abimé et pas vraiment entretenu. 

Pour terminer cette journée, le soleil nous offre un coucher de soleil magnifique avec de belles couleurs orangés qui semblent ressortir davantage sur le vert des montagnes et le bleu du lac. Décidément ce lac nous surprend mais pas comme nous nous y attendions au départ.

Sophie et Julien

Photos 

mercredi 19 octobre 2011

La cité perdue du Matchu Pitchu


Une ultime descente avant le site
Pour être perdue, elle est vraiment perdue au milieu des montagnes. En la découvrant au milieu de la vallée et du brouillard, nous comprenons mieux pourquoi les espagnols n’ont jamais réussi à la trouver. Mais avant de pénétrer dans ce site fabuleux, il a fallu parcourir les 6 derniers kilomètres qui nous en séparaient. Nous nous levons donc à 3h30 du matin pour entrer sur le chemin qui est strictement réglementé à 5h30 pétante et laisser les porteurs et le cuisinier reprendre le train pour Cusco. Seulement après 3 jours de relatifs beau temps, nous n’avons pas de chance et le brouillard et la pluie se sont invités à notre visite. Nous ne perdons pas espoir que le temps se lève et nous parcourons assez vite les 2h qui nous séparent de la porte du soleil (un doux euphémisme pour aujourd’hui). Il faut dire que la route quoiqu’un peu glissante reste assez facile avec quelques montées, descentes et les dernières marches avant le Matchu Pitchu. Ces fameuses marches assez abruptes, à la limite de l’escalade marquent la fin du chemin et le début du site. Nous les franchisson le cœur battant mais en haut la déception est grande. Nous ne voyons rien. Le Matchu Pitchu est caché par une épaisse couche de nuages et à peine arrivons nous à distinguer la gare d’Agua Calientes entre deux passages de brumes, soit à peine 30s. 

Le Matchu Pitchu perdu dans la brume
Nous attendons en haut quelques minutes avant de décider de descendre vers le Check Point. La route pavée est en mauvaise état et nos maux de jambes ralentissent notre progression d’autant plus que nous regardons régulièrement vers les montagnes et le bas pour tenter d’apercevoir la cité. Un peu plus bas, la chance nous sourit un court instant juste le temps de dégainer l’appareil photo pour le distinguer. L’excitation est à son comble et nous hâtons le pas pour enfin pouvoir le voir réellement et y entrer. 20 minutes plus tard, les 3 jours de marches et de souffrances (enfin surtout nos jambes) sont enfin récompensés et nous voyons enfin distinctement la cité perdue. Notre première impression est waouh ! Les ruines s’alignent comme perchées sur la montagne depuis des siècles. 

Enfin le site
Julien la voyait plus petite et Sophie plus grande mais une chose est certaine, nous avons beau avoir vu des centaines et des centaines de photos du site et avoir lu différentes choses dans les guides… l’avoir devant les yeux change de tout au tout. C’est comme si nous le découvrions pour la toute première fois et que n’en avions jamais entendu parlés avant. La fatigue accumulée pendant ces trois jours s’envolent comme par magie  au moins l’espace des premières émotions. Il est tout simplement sublime et impressionnant. Nous restons à le contempler pendant de longues minutes comme subjugués avant de nous remettre en route pour l’entrée officielle. 

Alors que les touristes commencent à affluer et à monter vers le site, nous nous descendons heureux de l’avoir déjà vu ou tout du moins avoir eu un aperçu. Nous remontons quelques minutes plus tard cette fois-ci pour partir l’explorer sous toutes ses coutures. 

Une victoire pour Sophie !
Nous apprenons que cette cité Inca du 15, 16ème siècle abritait un peu plus de 500 personnes et grâce à un système ingénieux et génial s’avérait auto-suffisant. D’un côté les terrasses assez nombreuses permettaient une agriculture intensive, d’un autre côté les Incas ont inventé un système d’irrigation et de récupération des eaux de pluie et/ou de la rivière de telle façon que chacun pouvait bénéficier de l’eau. Il avait aussi un système d’échange de marchandises car la monnaie n’existait pas et une poste sous forme de marathon de telle façon qu’en une semaine ou moins il pouvait recevoir les nouvelles en direct de Cusco.  Sa position entre les montagnes qu’ils vénéraient, ses 5 temples principaux et quelques temples annexes et son auto-suffisance ont fait de Matchu Pitchu city la deuxième ville la plus importante (après Cusco) pendant plus de deux siècles. Des milliers de personnes effectuaient une semaine de marche voire plus pour venir en pèlerinage religieux. 

et pour Julien
Toutefois avec l’invasion des Espagnols, la vile décline et les nombreux habitants partent vers d’autres contrées tandis que les autres affectaient par les maladies ramenaient par les Espagnols finissent par mourir dans la ville. Les colons eux n’ont jamais réussi à trouver la cité, les habitants ayant été presque tous décimés ou se sont réfugiés en haut des montagnes. La ville abandonnée s’est retrouvée livrée à la nature et la jungle a peu à peu repris ses droits jusqu’à que à la veille de la première guerre mondiale des américains en visite au Pérou et qui avaient vaguement entendu parler de la cité  la redécouvre. Ils reviennent peu après avec des professionnels, font des fouilles, découvrent de nombreuses richesses qu’ils emmènent aux USA et revendent le site au gouvernement. Il est alors déblayer, en partie reconstruit et ouvert au public. Aujourd’hui c’est 60 % du site originel et 40 % de reconstruction que nous pouvons admirer. 

Il nous faudra pas moins de 5h pour arpenter de long en large toutes ces merveilles (sous la pluie qui s’arrête puis revient). Il faut dire qu’elles sont nombreuses, diversifiées et fascinantes. Rien que la vue reste tout à fait sublime. Les montagnes couvertes de jungle ressemblant à des pics avec les nuages les survolant donne une impression de surréalisme et de mystère. 

Les fameuses terrasses
Des secrets, le site en renferme beaucoup. Comment ces hommes ont-ils pu acheminer puis assembler sans colle ni mortier des blocs aussi énorme ? Pourquoi les archéologues n’ont-ils retrouvé qu’un seul WC pour tout le site ? A quoi servent ces nombreux trous dans le mur qui pourraient servir de fenêtre mais qui sont bouchées ? Toutes ces énigmes et bien plus encore  nous les pénétrons petit à petit. Et à chaque pas, à chaque marche, nous marchons dans les traces des Incas et nous visitons une ville qui semble ne s’être jamais éteint et qui semble encore posséder une âme. En nous faufilant dans les nombreuses petites rues, passages, tunnels envahis par les touristes (un peu trop à notre goût  mais n’oublions pas que c’est une merveille du monde), nous entrons dans l’univers mystique avec les temples dédiés au soleil, à la lune, au Condor (symbole de l’éternité), aux filles vierges, aux montagnes… Chacun possède sa propre identité, sa propre signification  et les pierres semblent tellement vivantes que l’on pourrait croire que les Incas vont débarquer à tout moment en reprenant leurs rituels et sacrifices. 

Après la religion, nous passons à l’agriculture avec les nombreuses et fameuses terrasses qui bordent le Matchu. Très célèbre, nous ne pouvons pas les rater. Elles nous ont le plus marqués avec leur forme d’escalier gigantesque et semblent cacher la cité en lui donnant une très jolie couleur verte. Si les fruits, légumes et lamas qui occupaient autrefois l’espace ont disparu, les lamas s’occupent désormais de l’entretien de l’herbe. 

Un des nombreux temples principaux
Facile d’imaginer ce que devait être le site à l’époque. Point de repère des touristes, il s’agissait des jardins d’hier que chaque habitants ou presque pouvait apercevoir de chez soi et humer les senteurs. Des habitants très grands (environ 1m80) et forts avec des habitations tout aussi spacieux et luxueux. Avec la présence de tout un ancien quartier, nous nous promenons dans ce qu’était autrefois les maisons. Etonnant mais entre la cuisine, les WC (enfin un seul retrouvé), une chambre, un lieu pour les provisions, une petite pièce à vivre, ils n’avaient rien à envier à nos minuscules appartements. Difficile de ne pas tomber sous le charme.

Cité complète, elle rivalisait d’imagination en mettant en place des techniques modernes avec l’eau, l’irrigation, un système sophistiqué de fontaines, le taillage des pierres trempées tout de suite dans l’eau pour éviter qu’ils ne se cassent, assemblés puis polis ou encore une horloge solaire étonnante. Autant de choses passionnantes que nous découvrons au fur et à mesure avec des yeux ébahis.

Un petit panorama
Il serait beaucoup trop long de décrire tout le site et ses merveilles. Toutefois, le Matchu Pitchu mérite vraiment son titre de merveille du monde de par son authenticité, l’incroyable intelligence des incas et sa beauté. Si nous avons fait le tour de toute la cité, il faudrait toute une vie pour percer tous ces mystères et nous avons fait en 5h que les frôler en admirant avec nos yeux de novices un des plus beaux sites au monde.

mardi 18 octobre 2011

16km, cela use les souliers ou plutôt les jambes


Un des sites Amayas
Déjà 21 km de parcourus et nous continuons notre épopée. Nous nous réveillons avec quelques courbatures d’hier et nous sentons que la journée va s’avérer plus difficile. Nous commençons comme la veille dans les montagnes arides pour monter et passer le second pass qui nous emmène au pied de la jungle ou plutôt de la forêt des nuages. Nous évoluons sur le chemin originel des Incas. Les pavés très irréguliers montent et descendent dans la jungle aux arbres bizarres et aux fleurs minuscules de toutes les formes et toutes les couleurs. Avec le passage du 3ème col qui marque la fin des montées mais pas des escaliers, nous commençons notre trek dans le site du Matchu Pitchu. Ne vous détrompez pas, nous ne pouvons pas encore le voir et tout juste pouvons nous apercevoir entre deux nappes de brouillard, la montagne surmontée d’un drapeau derrière lequel se cache le Matchu Pitchu. Alors que nous nous reposons un peu, le brouillard nous fait l’honneur de se lever dévoilant un panorama magnifique avec au loin Agua Calientes et les montagnes luxuriantes ressemblant à des pics. 

Le chemin originel
En attendant de pouvoir enfin l’admirer de vive vue, nous nous contentons des 4 sites Incas et/ou Quechuas qui jalonnent le parcours. En partie reconstruits, ils n’en demeurent pas moins impressionnants surtout lorsque nous comprenons toute l’intelligence des Incas et des Quechuas. Ces ruines arboraient à l’époque des fonctions bien distinctes allant de l’agriculture à la défense militaire en passant par l’administratif ou un rôle cérémonial important. De par leur emplacement stratégique sur la seule route qui reliait la seconde plus importante cité, des milliers de personnes ont foulé Runkurakay, Sayacmaray, Puyapatarmaco, Winayhuayna. Mais cela n’est rien en comparaison de ce qui nous attend demain dès l’aube.

Sophie et Julien

Photos 

lundi 17 octobre 2011

Nous montons


Une montée de marches
Pour notre deuxième jour, nous partons de bon matin direction Paqaymayu où nous nous arrêterons pour la nuit. 7h de marche suffise et il s’agit pour nous que d’une demie journée de marche. Toutefois avant de pouvoir atteindre le camp, il faut passer le col qui se situe à 4 200m, soit 900m de dénivelé. Inutile de dire que cela monte. Nous partons à notre rythme sur un chemin pavé bordé de nombreuses marches (en 3 jours, nous allons en monter ou descendre plus de 3 000 sans compter le Matchu Pichu). Les 6 premiers kilomètres restent assez faciles avant que la pente devienne plus raide (5 ou 6 %). Comme nous sommes habitués à l’altitude et que les montées ne nous font pas vraiment peur, nous grimpons assez facilement et en 4h30 nous atteignons le pass de 4 200m. Nous profitons tout au long du chemin d’un paysage magnifique. Si au départ, nous marchons dans une très jolie forêt bordée de fleurs et d’une petite rivière donnant une ambiance bucolique, nous finissons par atteindre les montagnes plus désertiques et abruptes avec en toile de fond les sommets enneigés. 

Dur dur d'arriver en haut
Cependant, une fois le col passé, le paysage et le temps change radicalement. Nous pénétrons dans un brouillard et dans la forêt équatoriale et le chemin se fait plus dangereux. Nous suivons désormais les traces des Incas sur un sentier très ancien et dons abîmé. Alors que nous commençons notre descente avec précaution, nous assistons à la chute d’un porteur sur la tête alors qu’un peu plus tôt notre cuisinier et un porteur d’une autre compagnie se sont battus sur le chemin. Nous ne savions pas que les péruviens avaient le sang chaud mais pourquoi pas. 

Le brouillard après le col
Finalement après 2h de descente, nous arrivons sans une égratignure au camp. De là commence une longue attente (c’est un peu le leitmotiv de ces deux jours) car non seulement notre cuisinier n’est pas prêt d’arriver mais en plus si nous avons tenu un bon rythme, les deux argentins qui nous accompagnent, Claudio et César (nous ne sommes que 4 dans le groupe) éprouvent plus de difficultés à grimper. Ils finiront par arriver quelques minutes après le cuisinier 1h30 après nous, fatigués mais contents. Espérons que demain les 16 derniers kilomètres seront plus faciles.

Sophie et Julien

Photos 

dimanche 16 octobre 2011

En route pour l’Inca Trail


L'entrée du chemin
Nous partons ce matin très tôt pour l’Inca Trail, un trek de 4 jours qui va nous mener jusqu’aux portes du Matchu Pitchu. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le trek ne démarre pas de Cusco et nous avons besoin de prendre un bus qui nous mène jusque LLactopata, notre point de départ. C’est parti pour 35 km de marches à travers les montagnes. Mais avant, il s’agit de montrer patte blanche car les contrôles sont très strictes aussi bien pour nous touristes que pour les guides et les porteurs. D’ailleurs, nous allons devoir attendre plus d’une heure. Un de nos porteurs n’est pas autorisé à passer et on ne sait pour quelle raison. Après quelques discussions, nous finissons tout de même à entrer sur le site. 

Premier site Incas
Une petite mésaventure qui va nous mettre dans le bain et nous allons très vite comprendre que l’Inca Trail s’avère une belle source de financement pour les locaux et le gouvernement au détriment de l’organisation. Alors que nous pensions que tout était déjà prêt, nous avons eu plusieurs surprises le premier jour avec notamment l’absence de porteurs à Cusco et de nourritures pour a durée de la randonnée. Nous avons donc du nous arrêter plusieurs fois sur le chemin pour acheter tout le nécessaire et dénicher ses fameux porteurs. Allez se sont les aléas du voyage et cele ne porte pas préjudice à la suite du voyage. 

Un paysage magnifique
La suite justement consiste en 4h30 de marche assez facile. A part quelques montées et descentes, le terrain reste plat et nous atteignons assez facilement le premier point de ralliement : Wikarakay. Là, nous devons une fois de plus attendre les porteurs et nous finissons par manger à plus de 15h de l’après-midi alors que nous sommes levés depuis 5h et que le petit déjeuner est resté mystérieusement absent du programme. Nous commençons à espérer que les prochains jours seront un peu mieux organisés. Nous repartons après ce repas bienvenu pour Wayllabamba, notre premier campement pour la nuit.

Notre tente
Un camping assez rustique avec 3 tentes, une tente pour la cuisine et la cantine. Plus simple, c’est dormir à la belle étoile. L’avantage c’est que nous marchons dans un cadre magnifique au milieu des montagnes verdoyantes et que nous croisons déjà sur notre chemin les premiers vestiges Incas. L’occasion de voir l’ingéniosité de ce peuple pour transformer un milieu aride et hostile en des villes prospères avec notamment un système de terrasse et d’irrigation pour l’agriculture. Dire qu’aujourd’hui, les pays asiatiques reprennent ce procédé pour leurs cultures. Nulle doute que dans les prochains jours nous allons aller de surprises en surprises dans notre découverte de la civilisation Inca.  

Julien et Sophie

Photos 

samedi 15 octobre 2011

De retour au Pérou


En attendant le Matchu Pitchu, nous squattons à Cuzco
Cela va sans doute vous étonner de savoir que nous sommes revenus sur nos pas et que nous sommes de nouveau dans ce bon vieux Pérou, à Cuzco. En fait, comme à notre habitude nous voulions voir le Matchu Pitchu de manière originale en faisant le trek de 4 jours qui reprend l’ancien chemin des Incas. 

Le problème c’est que le gouvernement a limité le nombre de personnes sur le chemin et oblige désormais les visiteurs à prendre un guide. Seulement 200 personnes sont autorisées à le faire chaque jour et cela engendre des listes d’attente assez longues puisqu’il faut compter 3 à 4 mois d’attente. Nous le savions mais nous nous y sommes pris trop tard et le mois de septembre affichait déjà complet. Nous avons donc bouclé pour le mois d’octobre, nous obligeant à revenir au Pérou après la Bolivie.

Nous partons donc demain après multes péripéties pour pouvoir enfin admirer cette merveille du monde et nous espérons qu’elle sera à la hauteur de nos attentes et de l’attente. La suite donc d’ici 4 à 5 jours.

Sophie et Julien

jeudi 13 octobre 2011

La Bolivie, un pays aux étonnants contrastes


Le lac Titikaka, premier contact avec le pays
Avouons le tout de suite, la Bolivie ne restera pas dans nos annales des pays qui nous ont marqué. Nous ne pouvons pas non plus dire qu’elle ne vaut pas le détour mais elle se visite combinée avec le Pérou, le Chili ou un de ses voisins. Visiter la Bolivie toute seule et vous risquez d’être déçue.

Que dire donc de ce pays coincé entre ses prestigieux voisins ? La première chose qui nous a marqué dès le deuxième jour reste les grèves et les blocages perpétuels. Le pays a le droit d’expression et la population entend bien l’appliquée. Un peu trop à notre goût car si donner son opinion est toujours bien, s’opposer systématiquement à tout finit par nuire à la bonne marche du pays. Quand on voit que dans chaque ville traversée, nous avons eu le droit à des revendications et que la Bolivie possède le plus grand nombre de journaux contestataires au monde, nous nous demandons comment le pays arrive à construire quelque chose de durable. En tout cas, lorsque nous traversons les villes et surtout les villages perchés dans les montagnes (rien ou presque n’est en dessous de 2500m), nous constatons avec horreur la pauvreté dans laquelle la population se trouve.

Des pays pas très riches, nous en avons beaucoup traversés depuis 9 mois et demi mais à chaque fois nous avons vu des signes qui montraient que le pays essayait (tant bien que mal) que les choses changent. Ici et pour la première fois pas vraiment. Nous avons l’impression que le peuple se contente de sa situation et pire qu’en manifestant elle ne veut pas la changer ou si peu. 

Les couleurs des marchés de La Paz
La Bolivie semble ancrée dans un autre siècle avec des technologies modernes. Les portables, Internet (même très lent), la TV (dans les bus et les commerces rarement chez les particuliers), l’électricité (dans 80 % du pays) sont foisons. Les Boliviens sont ouverts au monde et suivent avec passion les infos, le sport (surtout le foot)… Et pourtant les traditions sont encore ancrées fortement. Nous ne disons pas que le peuple doit rejeter en bloc toute sa culture et ses traditions mais il est affligeant de voir que les enfants scolarisés ne vont à l’école que jusque 10 ans (après ce n’est plus obligatoire), il est triste de voir un gamin de 6, 7 ans jouer ou plutôt gratter des cordes pour gagner sa vie, de voir que les femmes ont déjà 5, 6 gosses à 30 ans alors qu’elles n’arrivent même pas à joindre les deux bouts. Il est triste aussi de voir qu’elles continuent à porter les vêtements traditionnels (encore c’est assez rigolo et pas méchant) et de se soumettre à leur mari (le macho est roi même si elles savent se défendre). La Bolivie vit entre le 21ème siècle et le 19ème siècle et nous avons l’impression que le pays ne sait pas quel siècle choisir et surtout comment faire pour évoluer positivement.

L'éprouvant travail des mineurs
Toutefois, le tableau n’est pas aussi noir qu’il peut paraître puisque les boliviens travaillent, y compris les femmes et mangent à leur faim (disons que les boliviennes se portent bien). Ici, comme dans les pays chauds comme l’Espagne le travail se fait le matin puis sieste entre 12h et 15h voir 16h avant de terminer vers 21h, 22h et le dimanche tout est fermé (une nouveauté pour nous qui étions habitués à voir tout ouvert en Asie). Malgré cela, nous n’avons pas ressenti une joie de vivre chez eux (au contraire du Pérou ou de l’Asie) et nous avons rarement bénéficié d’un sourire ou de sympathie (à quelques exceptions prêts comme les mineurs de Potosi). Nous avions même l’impression que nous les embêtions à chaque fois que nous leur posions une question. Peut-être est ce dû au fait qu’ils n’ont pas l’habitude du tourisme, qu’ils sont assez renfermés ou que leur vie est rude. 

L'impressionnant Salr d'Uyuni au lever du soleil
Alors finalement qu’avons-nous aimé et apprécié en Bolivie ; Les paysages aux couleurs extraordinaires. Dans un pays recouvert en grande partie par les Andes, les panoramas changent à chaque instant. Nous avons tour à tour l’impression de nous trouver sur la lune avec un paysage désertique tout juste couvert de petites touffes d’herbes, de pouvoir croquer les villes tant elles sont belles comme celle de Sucré ou de nous promener dans des lieux complètement différents avec des geysers, des lacs aux bleu étincelant, des eaux rouge par le souffre, des hauts sommets blancs… Le plus marquant restera tout de même le sublime Salar d’Uyuni avec son blanc éclatant qui ne semble jamais finir et qui nous emmène dans l’infini. 

Sucré, une ville blanche de toute beauté
Des paysages somptueux, des villes attrayantes, des lamas noirs, blancs, marrons, roux… et les fameuses mines de Potosi. Pour le coup, nous plongeons réellement au 19ème siècle en voyant l’état des mines (on se demande comment elles tiennent encore debout) et les conditions dans lesquelles ces hommes travaillent. Aucune sécurité, peu de technologie et l’argent au bout des doigts. Ils travaillent des heures et des heures, meurent souvent très jeunes mais sont fiers d’appartenir au monde des mineurs et de pouvoir nourrir dignement leurs familles. Ils gagnent en effet le double de salaire d’un Bolivien lambda mais à quel prix. Le pire c’est qu’ils demandent à travailler lorsque le gouvernement veut changer les règles ou fermer des mines pour leur sécurité. Ils sont à Potosi mais aussi à Oruro et d’autres villes moins connues du pays. En descendant dans ces mines, nous prenons conscience de notre chance et nous prenons une belle leçon de vie.
Finalement la Bolivie reste un pays de surprises entre désir d’avancée pour vivre dans un monde meilleur et le souhait de garder le plus longtemps possible ses conditions de travail, de vie, ses traditions par peur de tout perdre et de se retrouver dans une situation encore pire. Nul ne sait ce que le pays sera dans 10 ans. La même peut-être ou radicalement différent. Mais comme ils disent là bas no problema. 

Sophie et Julien

Photos Bolivie 

mercredi 12 octobre 2011

De retour à La Paz


Le palais présidentiel et la cathédrale
Notre tour de la Bolivie se termine et nous revenons à La Paz où demain matin un vol nous ramènera à Cuzco au Pérou.  Pour notre dernier jour en Bolivie, nous décidons de nous rendre au grand marché de La Paz avant d’errer dans les rues en direction des rues commerçantes et du palais présidentiel.

Seulement, comme d’habitude les grèves boliviennes vont venir perturber nos plans. Nous avons l’impression que les manifestations constituent le sport national et finalement en 18 jours nous avons connus au moins 15 jours de grèves. Mineurs, pharmaciens, commerçants… tout le monde semble descendre dans la rue à tour de rôle et nous nous sommes même demandés s’il n’établissait pas un calendrier des manifs. Finalement, on dit qu’en France on fait souvent grève mais à côté nous passons pour des branquignoles. Est-ce qu’en manifestant, la population obtient des avancées, nous ne savons pas mais une chose est certaine dans un pays pauvre et dépourvu de moyens comme la Bolivie, nous ne sommes pas certains qu’empêcher systématiquement les réformes  fassent avancer le pays. En tout cas, la population active semble ne plus faire attention à ces défilés perpétuels et même dans les journaux on ne trouve souvent qu’un simple entrefilet.  

Encore et toujours des manifestations
Du coup, le marché reste fermé et nous nous rabattons vers le palais présidentiel entouré de centaines de gardes en uniformes boliviennes, assez jolis. Nous entrons dans les quartiers un peu chic de la capitale où les femmes jouent un rôle et sont habillées à l’Européenne, signe d’un pays qui avance lentement. La Paz restera en tout cas pour nous synonyme de manifestations, de rues bloquées ou en travaux perpétuels, d’une ville qui ne cesse de monter et de descendre et de monuments à l’architecture assez travaillée.

Sophie et Julien

mardi 11 octobre 2011

Cochabamba, une ville sans grand intérêt


Une vue de la ville
Nous prenons le bus de nuit de Sucré pour Cochabamba, notre dernière destination de la Bolivie. Cette fois-ci pas de grève mais un bus qui va tellement vite que nous arrivons avec 2h d’avance à Cochabamba. Ce qui pour une fois ne nous arrange pas vraiment puisque nous pénétrons à 5h du matin dans une des villes les plus dangereuses du pays. Autant dire que nous ne traînons pas au Terminal de bus et que nous prenons rapidement un hôtel.

Après quelques heures de sommeil, nous partons à l’assaut de la ville. A peine avons-nous fait quelques pas  que nous nous retrouvons dans une ville polluée, surpeuplée, bruyante… Aucun bâtiment ne revêt réellement d’intérêt à part peut-être les deux places centrales et encore. De plus nous constatons rapidement que les prix sont extrêmement chers par rapport aux autres cités du pays.

Le fameux christ de la concorde
Nous nous dirigeons donc sans tarder vers le marché. Après avoir traversé des manifestations (et oui encore mais ici c’est un peu le sport national), nous pénétrons non pas dans un mais dans une dizaine de marchés couverts ou non. C’est le plus grand du pays et nous comprenons très vite pourquoi. Vous trouvez tout ce qui est possible et inimaginable des traditionnels fruits et légumes aux meubles, aux vélos… Ici ce n’est pas une dizaine mais une centaine d’étales qui propose  par exemple des fringues. Les jeans et les T-shirts s’entassent sur des kilomètres. Difficile de ne pas trouver votre bonheur. 

Nous passons des heures à tourner, à vadrouiller et à nous perdre dans les allées. Nous pourrions passer des jours sans pouvoir voir tout le marché. Après cette séance shopping ou plutôt découverte en gros, nous partons vers tout autre chose : le christ de la Concorde

Détail de la tête
Nous ne sommes pas très édifice religieux mais là il s’agit du plus grand christ rédempteur au monde. Il fait 4 cm de plus que celui de Rio de Janeiro et affiche 33m de hauteur. Nous n’avons pas le temps de monter à pied (un bus nous attend) et nous partons en téléphérique. Une fois en haut la vue sur la ville est forcément superbe et le christ vaut le détour. Il est très imposant et semble toucher le ciel. Construit dans du granit blanc, il a été construit en 1987, soit bien après celui du Brésil. Nous devons avouer que la statue vaut le détour mais s’arrêter à Cochabamba juste pour elle ne vaut pas vraiment la peine.

Sophie et Julien

Photos 

dimanche 9 octobre 2011

Immersion au marché de Tarabucco


Les étales du marché
Depuis notre arrivée en Amérique du Sud, nous croisons à chaque coin de rue des ponchos, nappes, jupes, bonnets très colorés…. Le tout fait main. Ici le made in China n’existe pas (ou tout du moins pour les textiles). L’artisanat bat son plein et toutes les personnes rencontrées nous ont parlé de Tarabucco comme le marché artisanal du textile par excellence.

Nous avons longuement hésité avant de nous y rendre car forcément le coin populaire est devenu au fil des ans un repère à touristes. Finalement, nous décidons tout de même d’y aller. Peut-être aurons-nous la chance d’y faire de belles découvertes. 

La ville se pare de couleurs
Après 2h de bus, nous débarquons dans cette petite ville perdue au milieu des montagnes et qui ne s’animent réellement que le week-end. Première déception, le marché n’est pas super grand et ne prend qu’une dizaine de rues. De plus, nous pensions trouver en majorité du textile mais il en est rien. A côté des fripes européennes traditionnelles s’entassent fruits légumes, produits de beauté, épices et objets insolites comme des roues de vélos ou des dérailleurs (comme quoi on peut parfois être étonné de ce que l’on trouve sur un marché). En réalité seule la place du village et quelques stands éparpillés ici et là proposent les fameuses pièces artisanales. Une chose est certaine nous ne pouvons pas nous méprendre sur la qualité qui est aussi bonne voire meilleure que les textiles vendues à La Paz. Les couleurs flamboyantes sont au rendez-vous et les prix avec (comme nous nous y attendions un peu). Chouliots, chapeaux artisanaux parfois aux formes bizarres ne volent pas la vedette aux nappes, écharpes de différentes grandeurs et couleurs, ponchos et sacs réalisés en peaux ou en laines de lamas et d’alpacas. Une jolie promenade pour l’œil mais pas pour le porte-monnaie.

Finalement, si nous étions venus contempler le travail artisanal, nous repartons non pas avec du textile mais avec une casserole (authentique) pour notre camping au Chili. Ne cherchez pas la logique il n’y en pas.

Sophie et Julien

Photos