samedi 31 décembre 2011

Une fin d’année illuminée

Les rues atypiques de Buenos Aires
Dernier jour 2011. On nous avait dit que la ville s’endormait dans l’après-midi pour mieux se préparer à passer à la nouvelle année et nous devons dire que c’est vrai. Après une matinée peuplée de touristes et de portenos (nom des habitants), vers 17h les magasins baissent peu à peu leur rideau et les rues de vident. Seuls quelques marchands et les touristes bravent le soleil et la chaleur.

De notre côté, nous avons décidé de fuir les bruits incessants de la ville pour nous enfoncer dans le petit quartier de San Telmo. Là pas de grands immeubles mais de petites maisons à 4 ou 5 étages dans un style classique. On pourrait presque penser se promener dans le quartier latin à Paris lors d’un bel après-midi d’été. Les rues recèlent de petits trésors allant du restaurant typique en passant par les boutiques de vins, les vieilles librairies où il sent bon l’odeur des livres, les antiquaires… Le marché local s’étend au milieu du quartier avec ses odeurs et ses belles couleurs, nous rappelant le sud de la France.

Les églises symboliques du pays tout de blanc vêtu
Au détour des petites ruelles, nous arrivons sur la place du quartier, la plaza Dorrego. Enfin, nous sommes dans le Buenos Aires comme nous nous l’imaginions. Des terrasses des cafés installés sous les grands arbres, quelques notes de tango et de paso s’échappent allégrement et invitent au repos. Au centre, un couple de danseurs esquive quelques pas de danses. Nous nous installons à l’ombre désireux de nous imprégner de l’ambiance. Très vite, de nouveaux danseurs s’approchent du centre et entament le fameux tango argentin. Nous sommes loin de la danse de salon de nos grands parents. Ici, il s’agit d’un art et nous savourons les mouvements souples et amples de la danseuse dans sa belle robe du soir. Chaque pas est étudié avec soin et le jeu de jambes des deux danseurs reste étonnant, ample et délicat. Nous sommes vraiment en Amérique du Sud et nous restons un moment à savourer ce moment poétique.

Le Tango dansé sur les terrasses ensoleillées
Nous finissons par rejoindre le flot des portenos et nous vidons nous aussi les rue de Buenos Aires pour nous préparer à fêter 2012. Au programme, se mêler à la population dans la rue. Nous aurions pu le faire dans une des nombreuses soirées proposées mais le prix restait excessivement cher et malheureusement l’hostelling international où nous sommes ne proposait aucune soirée. Nous nous concoctons donc un bon repas dans le style français et en nous rendant à la cuisine nous rencontrons deux toulousaines qui ont prévu le foie gras français (ah comme cela nous manque). L’occasion d’échanger les bons plans pour la soirée et surtout quelques souvenirs français. La soirée se passe assez rapidement et vers 23h30 nous bougeons vers les plages de Buenos Aires.

Les rues se vident à l'approche de la nouvelle année
Entendons nous, il s’agit en fait des docks et il n’y a pas du tout de sable. Les immeubles sont illuminés et semblent avoir paré leur plus belle couleur. Les portenos se sont tous donnés rendez-vous là et le monde se répartit sur les larges quais. A minuit le silence se fait un instant, avant que la joie éclate. Bonne année 2012. Au même moment, un feu d’artifice géant se met en route. Les docks s’illuminent tour à tour à différents endroits et c’est un régal pour les yeux et un étonnement de voir que contrairement  aux feux d’artifices classiques il est tiré à plusieurs endroits. Le champagne et le vin coulent à flot et nous nous mêlons aux argentins festifs sur les docks. 2011 se termine et avec elle une année exceptionnelle et magique.

Sophie et Julien

vendredi 30 décembre 2011

Arrivés à Buenos Aires

La place du 25 des mayos
La fin de notre périple arrive et il est temps de rejoindre la capitale argentine où nous attend notre dernier avion de l’année. En attendant, nous partons à l’assaut de cette ville internationale. Une fois n’est pas coutume, nous commençons par flâner dans les rues piétonnes de Buenos Aires. Première surprise, nous nous attendions à entendre des notes de tangos ici et là mais pas du tout. En réalité, elle ressemble à une mégalopole ordinaire avec ses magasins de luxes, ses chaînes, ses boutiques de souvenirs… Nous finissons tout de même par tomber sur une démonstration de Tango de rue ou plutôt sur des pauses de Tangos proposés aux touristes mais pas de pas de danses ou si peu.

Le palais du gouvernement
En nous promenant au gré des rues, nous finissons par tomber sur la place du 25 mai, place centrale. Entourés de nombreux bâtiments historiques et du gouvernement, nous devons avouer qu’elle affiche un certain charme. Ici pas de hauts immeubles mais des façades à l’architecture européenne et espagnole. La cathédrale byzantine, les façades blanches et la statue de San Martin contraste avec un bâtiment tout à fait singulier : le palais du gouvernement. En effet, contrairement aux autres, il est recouvert d’une couleur rose et s’allume la nuit. Nous pouvons avouer que ce n’est pas banal et au moins on repère de loin.

L’obélisque domine la ville
En revenant vers notre hôtel, nous longeons la Broadway de la ville, l’avenue Corrientes. Pratiquement tous les 100m, les salles de spectacles, opéras et autres cinémas s’alignent proposant des spectacles et divertissements variés pour tous les goûts et toutes les bourses. Au bout de l’avenue, comme pour marquer le centre, un immense obélisque se dresse fièrement. Imitation de celui de la Concorde à Paris, peut-être puisque Buenos Aires aime montrer ses influences européennes.

Sophie et Julien


mercredi 28 décembre 2011

Le précieux trésor que sont les chutes d’Iguazu

La rivière est très calme au premier abord
Après un voyage de 20h en bus et un avion, nous atterrissons à Puerto Iguazu, un petit village perdu à côté de la frontière brésilienne. Pourquoi, autant de voyage, nous diriez vous. Tout simplement parce que le parc renferme un trésor inestimable et classé depuis peu 7ème merveille naturel du monde. Les chutes d’Iguazu. Un modèle écologique qui nous prouve que la planète renferme beaucoup de richesses inestimables. Nous voulions nous offrir cet ultime cadeau avant de revenir en France. Nous partons donc tôt le matin vers le parc où une horde de touristes attend déjà.

La cascade Garganta 80m de haut, 700 de long
Un petit train nous emmène jusqu’à la gorge de Garganta, réputée pour être la plus impressionnante. Au bout d’une longue passerelle, nous commençons à entendre un énorme bourdonnement puis à apercevoir des brises d’eau tourbillonnant avant enfin d’y arriver. Le spectacle est tout simplement à vous couper le souffle. Nous sommes pratiquement pris de vertiges tellement la chute est démesurée  (90m de haut) et surtout gigantesque (700m de long). De haut, cela fait penser à une immense marmite du diable qui s’effondre d’un coup dans un tourbillon de bruits assourdissants. Des milliers et des milliers de litres d’eau tombent chaque seconde et nous nous restons bouche bée, à contempler le spectacle sous nos pieds. Plus loin, comme si une chute ne suffisait, d’autres cascades beaucoup moins volumineuses mais tout aussi magique s’écoulent sur les falaises. En fait, nous avons l’impression que la montagne se transforme en de nombreuses chutes d’eau plus ou moins grande.

Une série de petites chutes l'entourent
Ainsi ce n’est pas une mais 275 cascades  qui sont répartis sur 2km5  au beau milieu de la forêt équatoriale. Car avec toute cette eau, le cadre est très verdoyant et même dans les chutes, des murs végétalisés se sont formés au cours de toutes ses années, offrant un cadre d’une beauté exceptionnelle pour des cataratas (chutes d’eau) tout autant merveilleuse. Une série de passerelles va nous permettre de pouvoir les observer sous toutes les coutures.

Panorama d'ensemble
Nous nous engageons vers le pont supérieur, fébriles après cette première découverte. A mi-chemin, la vue devient magique. D’ici, nous bénéficions d’une vue d’ensemble. Nous assistons au déploiement d’un véritable trésor d’eau devant nos yeux. Difficile de décrire toute la beauté et la majesté qui se dégage mais c’est comme si la nature avait décidé de revêtir ses plus beaux habits. Les tourbillons, le blanc de l’eau contrastent avec les murs verts, les arbres de la forêt et les rochers se dressent fièrement au milieu pour donner aux cataratas des formes singulières. Entre les nombreux voiles de mariés tombant finement et toute en hauteur et les cascades beaucoup plus grosses qui semblent tout avaler sur leur passage, le choix est grand.  Du haut des passerelles, nous passons tour à tour au dessus des saltos (en espagnol) et nous découvrons avec stupéfaction que chacune est différente de part sa taille, son volume d’eau, son aspect… En plus, elles ont toutes un petit nom comme les deux sœurs, San Martin, L’Anusse… et nous nous demandons si elles n’auraient pas toutes une légende associée.

Ces masses d’eau finissent toutes dans les différentes branches de rivières comme une pluie fine infinie qui offre de temps en temps une ultime surprise avec de petits arcs en ciel qui se forment à leurs bases comme un précieux cadeau coloré.

Vue du haut
Après plus de 2h à contempler les cataratas de haut, nous empruntons les passerelles du bas pour une toute autre vision et nous nous préparons à nous faire mouiller ou plutôt rafraîchir car avec la chaleur humide et étouffante qui règne, la moindre brume est un pur moment de bonheur. Cette fois-ci, nous descendons et nous nous approchons près, voire très près des cascades. Encore une fois, le panorama reste exceptionnel. En arrivant au milieu de la Bossetti, nous prenons conscience de toute sa puissance. C’est comme si une vague immense et puissante tombait encore et encore. Du bas, nous ne sommes que des petits schtroumpfs pouvant se faire submerger et seulement protéger par une pauvre passerelle. En fait, en regardant de plus près, nous pourrions presque passer entre la paroi et l’eau tant la distance est grande au vu du volume et à côté de cette première cascade, de minuscules gerbes se glissent dans les plantes comme un arroseur goutte à goutte mais naturel. Nous comprenons mieux pourquoi la végétation s’avère aussi luxuriante et pourquoi elle pousse au milieu des cataratas formant de minuscules ilôts au milieu, paradis pour les oiseaux et les animaux.

Vue du bas
Un îlot un peu plus grand que les autres s’est justement formé au centre et nous prenons un petit bateau pour atterrir sur l’Isla San Martin. De là, nous sommes complètement en bas des chutes et la vue de haut s’avère fabuleuse. Pour vous donner une idée plus terre à terre, c’est comme si vous étiez dans une cours entourée d’immeubles assez haut et que vous les regardiez tour à tour. Vous vous sentez toute petite. Nous ressentons la même chose sauf que les immeubles sont des cascades et qu’en plus de cette impression de gigantisme, se rajoute la saveur du silence et de la quiétude (si vous faites abstraction du bruit de l’eau qui tombe) d’un monde verdoyant.

L'Isla San Martine et son mirador unique
Sur l’Isla San Martin, une petite plage invite à la baignade tandis que les embarcations à sensation emmènent les touristes dans les chutes. De notre côté, nous laissons les touristes amateurs de sensations forte à des prix excessivement chères et les enfants gueulés dans l’eau pour emprunter un petit chemin qui va nous emmener vers les trois derniers miradors du parc. Le premier se termine à côté d’une toute petite cascade encore inconnue jusque ici. Si elle n’a rien d’extraordinaire, en revanche, une colonie d’oiseaux style condor y a élu domicile. C’est très rigolo de les voir s’ébattre ou survoler l’eau. Le deuxième nous offre une vue inoubliable sur une très grande partie des chutes et nous ne nous lassons pas de les regarder encore et encore et de s’étonner de leur débit, leur longueur, leur hauteur, le cadre verdoyant… Enfin la troisième nous amène vers la chute San Martin. Pour cette dernière vue du parc d’Iguazu nous sommes comblés.

Les varans viennent sous nos pieds
Elle réunit à elle seule tous les critères qui font toute la beauté et l’exceptionnalité de ce parc aux mille merveilles. Loin des touristes (qui ne montent que rarement), nous pouvons profiter pleinement du calme de la nature, des oiseaux, des varans qui passent sous nos pieds de temps en temps comme les lézards et nous laisser surprendre par tous les petits détails qui font de cet endroit un tableau unique. La verdure semble ici encore plus présente et joue sur les rochers tandis que l’eau forme comme des terrasses avant de s’écrouler dans la rivière. En fait, ici encore à côté de la cascade large, une multitude de petites chutes se sont formées et se retrouvent en bas. Nous sommes dans un monde à part et nous oublions un instant les alentours pour mieux nous imprégner de ces images.

La redescente vers la sortie du parc et Puerto Iguazu a pour nous un goût particulier. Il marque la dernière visite de cette année riche en émotions et en merveilles. Demain, nous rejoindrons la bouillonnante capitale de Buenos Aires avant la France. En sortant, nous nous disons que les chutes d’Iguazu marquent bien la fin de notre tour du monde et que ce n’est pas une mais cent merveilles que nous avons admiré aujourd’hui.

Sophie et Julien

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dimanche 25 décembre 2011

Un Noël au soleil et sur la plage

La plage invite à la détente
Allez nous savons que vos êtes bien au chaud à côté du feu et que vous dégustez de très bons petits plats comme du foie gras ou autre, nous avons passé un noël un peu particulier. Nous n’avons pas les bons petits plats mais en revanche nous avons le soleil et la chaleur. Alors, si cela nous fait drôle de voir des sapins de noël avec des pères noëls habillés en fourrure alors que nous sommes en tong et en T Shirt, imaginez un noël sur le sable, les pieds dans l’eau.

Dans un superbe cadre
Et oui, cela a été notre programme très chargé du jour : plage, soleil, bronzette et chaleur. Nous pouvons dire que pour un noël atypique cela en est un. Enfin en tout cas pour nous. Parce que pour les Argentins, il s’agit d’une journée ordinaire et nous voyons les familles entières étalées sur le sable avec pique nique, champagne et le Maté, la boisson nationale. Pendant que les enfants s’éclatent sur le sable, les pères de familles et les garçons jouent au foot comme s’ils avaient parié la tournée de maté et les femmes papotent entre elles, en surveillant leur bambin du coin de l’œil ou s’amuse à la pétanque version sud américaine. En effet, les boules sont remplacées par des palets. Des petites scènes rigolotes et touchantes à nos yeux surtout en cette période.

Mais ne vous méprenez pas, cela ne nous a pas empêché de faire bronzette au contraire surtout sur une plage aussi grande avec un sable de bonne qualité.

Sophie et Julien

samedi 24 décembre 2011

A la recherche des éléphants de mer

Une jolie vue sur les falaises déchirées par le vent
Après la déception d’hier, nous décidons de continuer à sortir des chemins battus et nous nous rendons dans la réserve de Punta Lombo. C’était sans compter sur la malchance, puisque un garde à l’entrée de la réserve nous indique que nous devons payer 25 pesos pour rentrer et espérer peut-être voir des dauphins blancs. Inutile de dore qu’après l’arnaque d’hier nous faisons demi tour aussi sec et nous partons nous aventurer le long des plages de le petite route 1. Elle nous mène en haut d’une très jolie falaise où se dresse un phare. Nous sommes tellement loin de la ville que nous pourrions croire que nous sommes au bout du monde. Le silence ponctué par le cri des oiseaux, des guanacos et des chevaux des estancias viennent à peine troubler la nature. En nous approchant de la falaise, nous découvrons en contrebas (environ 30m) une colonie d’éléphants de mer. En plus de les voir, nous les entendons bien s’ébattant dans l’eau, jouant entre eux ou se prélassant au soleil.

Il est très rigolo de voir ces grosses bestioles se taquiner entre eux comme deux humains pourraient le faire et nous restons un moment en nous amusant de leurs mimiques. En repartant vers Puerto Madryn, quittant définitivement la péninsule, nous traversons une série d’estancia croisant les moutons, les vaches, les chevaux et nous nous demandons comment ces gauchos arrivent à vivre loin de tout.

Les éléphants échoués
Cela aurait pu être une expérience rigolote de partager le temps d’un week-end ou d’une semaine leur vie et d’apprendre quelques ficelles mais nous arrivons à la fin de notre périple et il nous faut penser à notre retour vers Buenos Aires. En arrivant à l’hôtel, nous avons la surprise de découvrir que notre hôtesse a fermé l’hôtel et que ce soir nous serons que les deux seuls clients. Avouons le la situation s’avère bizarre. Et elle devient plus bizarre lorsque vers 20h une vingtaine de personnes de sa famille débarque pour fêter Noël. Nous nous sentons exclus tout d’un coup mais cela ne va pas nous empêcher d’améliorer notre soirée quotidienne. Et puis c’est surtout l’occasion de découvrir leurs traditions.

Au menu barbecue et salades. Rigolo lorsque nous savons que chez nous le barbecue est proscrit l’hiver. Mais ce qui l’est encore plus c’est de voir que contrairement à la France, ici chacun amène un ingrédient et un plat différent et que la cuisine est faite tous ensemble avant de manger vers 23h, minuit. On devrait peut-être instaurer le même principe chez nous car la bonne ambiance et les fous rires sont garantis. Dans tous les cas, nous vous souhaitons un joyeux noël à tous.

Sophie et Julien

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vendredi 23 décembre 2011

Du bonheur à la déception

Les lions de mers défendent leur harem
Emballés par notre rencontre d’hier avec les pingouins et les éléphants de mer, nous partons de bon matin pour la Péninsule Valdès, située à une centaine de kilomètres de Puerto Madryn. C’est donc en fin de matinée que nous arrivons au premier point où des orques peuvent être aperçus tandis que les lions de mer et les éléphants de mer se reposent sur la plage.

La première déception s’avère grande. Contrairement à hier, nous sommes cantonnés derrière des barrières à plus de 300m de la plage et en haut de telle façon que nous ne distinguons que des masses si vous n’êtes pas armés de jumelles ou d’un objectif, qu’il est impossible de les approcher pour soi disant ne pas troubler leur reproduction et en plus impossible à cette distance de voir quoique se soit dans l’eau donc bye bye les orques. Nous voyons tout de même des lions de mer entourés de leur harem et nous devons avouer qu’ils sont particulièrement mastocs et nous n’avons pas très envie de les embêter. Ils sont impressionnants par leur corpulence, leur cou ressemblant vraiment à la crinière d’un lion et par leurs cris rugissant qui feraient peur à n’importe qui. Première approche un peu déçu mais les lions de mer valent tout de même le détour et le coup d’œil.

Les criques abritent toute sorte d'animaux
Nous partons donc pour le deuxième site où les pingouins de Magellan et d’une autre espèce sont présents. Là encore déception. Alors qu’hier nous avions passé des supers moments au milieu des pingouins, ici nous devons respecter une certaine distance pour la même espèce de pingouins. En plus ils sont une trentaine à se battre sur la falaise et la plage en contrebas. On veut bien accepter de ne pas déranger les animaux mais à ce moment là la politique doit être la même sur tous les sites. Pourquoi à Punta Tumbo on pouvait presque les toucher et là nous sommes à plus de 50m. N’importe quoi. L’arnaque continue avec le troisième et dernier site important du parc. Nous devons soi disant voir les éléphants de mer. Alors là, non seulement la plage est vide mais en plus le chemin qui soi disant nous permet de voir les mammifères est en parti fermé et le reste ne longe pas la plage mais se dresse derrière les dunes. Du coup il nous mette de beaux panneaux avec les espèces de lézards ou de serpents présents dans la pampa aux alentours. Ok mais nous étions venus voir des animaux marins et non des reptiles. Dégoutés par cette politique de non approche, pas le manque d’animaux et le manque d’informations, nous quittons le parc pour nous perdre sur les petits chemins hors des sites touristiques. En gros la péninsule Valdes ne vaut que pour les baleines et encore il faut sortir des plages balisées pour espèces les approcher.

Nous faire payer 70 pesos argentins pour ne voir que des mammifères de très loin et en plus se retrouver avec un site important fermer pour rénovation, c’est abusé et même de l’arnaque.
Les éléphants de mer font la sieste

Heureusement, la journée n’est pas complètement gâchée puisque en sortant des sentiers battus nous découvrons des plages magnifiques entourés de dunes ou de falaises et bordés de très jolis criques qui donneraient presque envie de nous baigner si l’eau n’était pas froide. En nous promenant sur l’une de ses plages nous tombons sur les restes d’une baleine et nous comprenons qu’il est ici facile de les approcher à distance raisonnable sans se faire engueuler ou devoir respecter des règles idiotes. Finalement, il suffit de ne pas payer et de se rendre dans des endroits beaucoup plus reculés pour bénéficier d’un paysage authentique, beaucoup plus jolie et voir et approcher les créatures marines qui nous font rêver.

Sophie et Julien

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jeudi 22 décembre 2011

Bienvenue dans la cité des pingouins


Nous partons de l’autre côté de l’Argentine pour aller à la rencontre des animaux marins qui peuplent la Patagonie. La Péninsule Valdes est reconnu dans le monde entier pour sa diversité animalière aquatique et notamment pour ses baleines. Bon pour les baleines, il nous faudra revenir un autre jour car elles sont parties mais nous espérons pouvoir approcher d’autres animaux tout aussi extraordinaires. De toute façon nous n’étions pas forcément venus pour en voir car nous avons déjà eu la chance (enfin Sophie) de pouvoir les approcher de près au Canada et en Australie.

Un nid de pingouin
A peine sommes nous installés que nous repartons déjà pour louer une voiture, moyen de locomotion plus pratique et surtout beaucoup plus libre pour découvrir la Péninsule. Notre première étape s’effectuera à Punta Tombo, à plus de 200 km de Puerto Madryn (la ville la plus proche de la réserve). Là, nous espérons pouvoir admirer la plus grande colonie de pingouins de Magellan du continent sud américain. Pas moins de 500 000 couples viennent chaque année s’y reproduire avant de repartir vers d’autres horizons. Et justement, nous sommes en très bonne période puisque les mamans pingouins viennent de donner naissance depuis quelques naissances aux bébés.

A côté des pingouins, de curieux animaux squattent
En arrivant, nous sommes interpellés par un garde qui nous explique que  nous allons pénétrer dans la ville des pingouins et que par conséquent ils sont prioritaires. Un peu déconcertés, on se demande si le garde n’a pas bu et nous commençons à avancer. A peine avons-nous fait quelques mètres que nous comprenons ce qu’a voulu dire le gardien. Nous nous attendions à voir une plage de haut avec en bas des milliers de pingouins entassés, mais pas du tout.

En réalité, les pingouins sont étendus sur des kilomètres le long de la mer et nous marchons tout simplement à travers leur territoire. Ainsi très vite, un premier puis un deuxième pingouin vient traverser juste devant nous comme si tout était normal. Fébriles, nous nous arrêtons. Est-ce normal ? Ben oui. Ils n’ont pas peur de nous au contraire, nous sommes pour eux des curiosités.

La curiosité est un vilain défaut ou pas
Il y a dans ce tour du monde des moments privilégiés, des moments de tendresse où tout semble s’arrêter et  il s’agit d’un de ces moments là. Lorsque vous marchez à travers les pingouins et que vous assistez à des scènes tendres entre les mamans et leurs petits, entre le mâle et la femelle pingouins, des scènes rigolotes de pingouins maladroits sur la terre tombant à moitié à chaque pas, que vous les voyez se papouiller encore et encore… vous ne pouvez rester qu’émerveiller et profiter au maximum. Mais le plus marquant reste les pingouins plus curieux que les autres qui viennent pratiquement sur vos pieds pour vous observer avec leurs petites têtes comme si ils se disaient : mais c’est quoi ce truc géant qui marche là ? Il suffit juste de vous mettre à leur hauteur et la magie commence. Ils vont vous suivre des yeux penchant leur petite tête de tous les côtés (car ils ne voient pas devant) et tendant leur bec jusqu’à toucher ou presque votre appareil photo. Vous pourriez rester des heures à vous amuser avec eux et à rigoler de leur maladresse et leur curiosité.

Partage du territoire avec les guanacos
La journée nous ne l’avions pas mais malgré le froid et les averses à répétition, nous sommes restés plus de 3h à les contempler, attendris et à profiter de tous ces moments magiques que vous offre la nature et ces petites créatures sans défenses. Marcher avec les pingouins et vivre leur vie le temps d’un après-midi fait parti des plus beaux moments que nous avons vécu cette année.

Emus, nous finissons par les quitter en fin d’après-midi pour rejoindre Puerto Madryn. En chemin, nous bifurquons vers une petite plage situées au bout d’un chemin gravillonné, pour voir, nous l’espérons les lions de mer ou les éléphants de mer. Un couple de français rencontrés à Punta Arenas nous avait donné l’info comme quoi nous pouvions les approcher sans problème et surtout sans touristes. A peine arrivés sur la plage, nous les voyons dormant affalés le long de la mer.

Sieste d'un éléphant de mer
Nous commençons à avancer lentement vers eux pour les photographier et les admirer de près. Nous arrivons à moins de 30m avant qu’un commence à nous gueuler dessus. Nous venons de pénétrer dans sa zone de sécurité. Nous reculons prudemment mais nous sommes tellement prêts que nous pourrions pratiquement les toucher. Le moment d’émotion est intense et nous restons sans bouger osant à peine respirer pour  pouvoir faire des photos et les regarder sous toutes les coutures. Une fois encore nous sommes bluffés et enchantés par cette rencontre insolite entre cette masse et nous pauvres humains. Cela présage encore de belles rencontres avec nos amis les animaux marins.

Sophie et Julien

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mercredi 21 décembre 2011

Le Chili, 10 pays en un

La vallée de la lune, notre premier contact avec le désert d'Atacama
Lorsque nous sommes arrivés au Chili après 2 mois au Pérou et en Bolivie, le changement s’est avéré radical. Fini les maisons en construction ou à moitié détruits, au choix, finis les femmes en habits traditionnels. Place aux immeubles modernes, aux femmes actives en jean et surtout bonjour à une population avec le téléphone portable greffé à l’oreille et l’ordinateur portable vissé sur les genoux. Le Chili est un des pays les plus modernes de l’Amérique du Sud et cela se voit. 

Les magnifiques jardins de Santiago
Et si au premier abord nous avons été contents de retrouver des structures dignes de ce nom et quelques enseignes internationales, les prix ont eux aussi doublé (là on est beaucoup moins content). Imaginez qu’ils sont pratiquement au niveau de la France. Aie aie… On nous avait dit le Chili c’est cher mais nous ne pensions pas à ce point. Bon tant pis on fera avec. En revanche nous avons beaucoup de difficultés à composer avec les Chiliens eux-mêmes. La gentillesse asiatique est loin derrière nous. La plupart du temps nous avons eu l’impression de les emmerder. Que se soit dans les hôtels ou sur les sites, ils ne feront pas d’effort pour parler moins vite en Espagnol ou pour vous aider (mise à part quelques uns, nous ne pouvons pas mettre tout le monde dans le même panier). Le pire s’est le mépris qu’ils ont pour vous alors que vous payez tout et n’importe quoi à chaque instant. Même pour marcher dans les parcs nationaux, il faut payer. En plus étant donné que vous n’êtes pas Chilien et que donc vous avez des sous (on vous le fait bien comprendre), le prix est multiplié par trois par rapport à la population locale. C’est comme si en France nous faisions payer nos parcs ou plus chers nos monuments nationaux ou alors que vous aviez un prix différent si vous êtes gros, minces, petits, grands… C’est à peu près cela au Chili. Autant le dire, nous avons détesté cette politique et dès que nous pouvions gruger, nous ne gênions pas. 

Les statues Moaï de l'Ile de Paques
Heureusement, à côté des ses petits inconvénients, les paysages magnifiques et les randonnées superbes nous les font vite oublié. Il est difficile de résumer toute la magie et la féérie de ce pays. Avant même d’y mettre les pieds, nous savions qu’une richesse incroyable s’y cachait. Il faut dire que ce long pays parsemé de petites îles, de fjords… est déjà hors du commun géographiquement. 

Nous devons dire qu’il tient toutes ses promesses. Entre le désert d’Atacama au Nord, l’île de Pâques et ses statues, la ville de Santiago, la région des lacs et ensuite la Patagonie qui nous mène au bout du monde… vous ne savez plus où donner de la tête. Il faudrait 6 mois pour pouvoir visiter chaque recoin du Chili et nous n’en disposions que de deux avec l’Argentine. Il a donc fallu faire des choix parfois difficile et compliqué en raison des transports quasi inexistants dans certaines parties du pays.

Le Torres Del Paine
Alors comment résumer en quelques lignes, ce long pays et vous faire partager toute sa beauté en quelques lignes. Commençons par le Nord bordé de ses plages de sable ou de rochers à n’en plus finir. Terminer les villes à plus de 3 000m. A partir d’Arica et pratiquement jusque Santiago, il faut compter avec les stations balnéaires. Soleil, chaleur, bronzette… trois petits mots que nous avons aimé à Iquique notamment. Il faut dire qu’hormis les plages, les visites sont rares et les activités également sauf maritimes. L’arrière pays se compose du désert à perte de vue avec notamment le fameux désert d’Atacama, le plus sec et aride du monde.

Des lacs aux couleurs bleus transparents
Nous ne pouvions pas le manquer. Direction donc San Pedro De Atacama, le seul village au milieu de ce désert et qui a plus ou moins gardé son charme. Malheureusement, nous y sommes tombés à la pire période, lors d’un long week-end. Les touristes et les locaux avaient envahis le village et pour le coup nous ne l’avons trouvé ni charmant, ni tranquille. La chaleur écrasante de la journée et le froid de la nuit nous a quand même rappelé que nous étions dans le désert et en sortant du hameau nous avons découvert un panorama unique. Nous aurions pu nous croire sur la lune dans ce paysage désertique fait de montagnes, de roches, de sables et surtout aux couleurs enchanteurs : rouge, brun, orange… 

Les fjords magiques
La lune et les étoiles justement, nous avons eu la chance de pouvoir les observer de près avec l’aide de télescope très puissant et sous les commentaires plaisants, instructifs et rigolos d’Alain, un astronome français installé dans le désert depuis des lustres.  Le ciel du désert reste un des plus pures du monde et nous devons avouer que le spectacle s’avère tout simplement magique et quasi irréel.

Après le désert et une courte incursion en Argentine, place à la grande ville de Santiago avec ses buildings, sa fausse tranquillité, son effervescence et surtout ses nombreux espaces verts bienvenus pour échapper à la chaleur et à la pollution (pas trop ambiante encore). Cité paisible où il fait bon vivre, Santiago restera un joli souvenir et surtout la porte d’entrée vers l’île de Pâques. Doit-on inclure cette île merveilleuse dans le Chili ? Bonne question tellement tout y est différent. Les gens sont radicalement différents des chiliens et se veulent polynésiens avant toute chose. Quant aux moaïs, ils restent bluffant voire impressionnants. Nous avons passé trois jours sur cette île enchanteresse à parcourir à vélo et à pied les sites plus incroyables les uns que les autres. L’île de Pâques vaut la peine de faire un détour et à elle seule reste un bonheur sans nom.

Les paysages irréels de l'Ile de Chiloé
Après le paradis et la chaleur, place à la Patagonie et au froid. Le froid pas tant que cela finalement même si une petite veste s’impose. Là, il nous a fallu jongler avec l’unique route et donc entre le Chili et l’Argentine. Pour éviter la cohue des vacances scolaires et vivre la même mésaventure qu’à San Pedro De Atacame, nous avons choisi de remonter du sud vers le nord, du bout du monde vers Santiago ou plutôt Buenos Aires, notre dernier point de chute. Le temps des choix a commencé pour voir le maximum de choses à des prix réduits et les longs trajets en bus se sont parfois enchaînés. Mais au milieu, les panoramas spectaculaires se sont enchaînés. Entre les montagnes enneigées, les sommets faits de roches, les lacs aux eaux transparentes et aux couleurs surréels, les glaciers, les fjords, la pampa à perte de vue et finalement les forêts verdoyantes et luxuriantes… le dépaysement a été total. Nous avons enchainé les kilomètres à pieds, sortant ou non des sentiers battus et à chaque nouveau site, à chaque nouveau pas, nous nous esclaffions de toute cette beauté comme si les rivières de diamants ne semblaient jamais finir. 

Les villages qui semblent perdus au bout du monde
A côté de toutes ces splendeurs, il a fallu parfois lutter pour avancer quand les bus, les bateaux et autres semblent se liguer contre vous et que êtes coincés dans des lieux parfois étranges, sinistrés ou incongrus comme à Chaiten, ville quais fantôme après l’éruption du volcan. Autant d’aventures et de péripéties qui ont donné une saveur encore plus particulière au Chili et qui resteront marqué. Alors finalement le pays vaut le déplacement et il faudrait y retourner pour finir de le découvrir, notamment la région des lacs que nous avons du laisser de côté, manque de temps obligeant.

mardi 20 décembre 2011

Dernière ligne droite avant Buenos Aires

La forêt s'étend à perte de vue
Depuis hier la pluie ne s’est pas calmée. Nous avons l’impression que le ciel déverse sur nous tout le mauvais temps que nous n’avons pas eu durant les 12 derniers mois. On se croirait déjà en plein hiver français avec ce ciel gris, cette pluie diluvienne et ce froid polaire. 

Difficile dans ces conditions de partir pour le parc Pumalin. Il n’est jamais agréable de marcher des heures trempées et de devoir en plus monter la tente sans savoir comment nous la retrouverons le lendemain. Nous pourrions rester à attendre mais le temps ne semble pas se calmer dans les prochains jours. De plus Chaiten ne donne pas vraiment envie d’y traîner et nous décidons donc d’avancer. 

Les petits villages s'enchainent
A partir de ce moment, nous sommes encore loin de nous douter que le soir même nous aurions quitté définitivement le Chili. Parfois, tout s’enchaîne si vite que vous-même avez des difficultés à suivre. En quittant la ville de Chaiten pour Futaleufu, à la frontière argentine, nous quittons la région des lacs pour retrouver la Patagonie. Les montagnes parsemées de volcans s’étendent à perte de vue et pour la première fois depuis notre arrivée au Chili, nous découvrons un paysage fait de montagne verdoyante. La route ou plutôt le chemin semi goudronné sillonne à travers ce panorama verdoyant et nous nous croyons dans les Alpes françaises avec ses petits sentiers, ses rivières, ses torrents et ses forêts. Le trajet s’effectue dans ce cadre superbe jusqu’à la petite ville de Futaleufu. 

Un petit aperçu du parc Pumalin
Notre première idée était d’y rester et de faire le parc national qui s’étend le long de sa rivière couleur menthe. Seulement, la pluie est toujours là et l’opportunité de passer immédiatement en Argentine se présente. Notre désir de retrouver le soleil et surtout de partir à la rencontre des animaux qui font la Patagonie est trop forte et nous embarquons pour Esquel, la petite ville de l’autre côté de la frontière. Avant même de réaliser que le Chili c’est fini, nous nous retrouvons au milieu des estancias argentines et des prairies s’étendant sur des hectares et des hectares. 

Sophie et Julien

lundi 19 décembre 2011

Chaiten, une ville triste et sinistrée par le volcan

Le volcan Chaiten
Nous repartons ce matin de Puerto Montt pour la ville tant attendue de Chaiten, entrée du parc Pumalin. Il faut dire que depuis 10 jours nous essayons désespérément d’atteindre cette bourgade au pied du volcan du même nom.

Le trajet qui nous y amène sera réalisé davantage en bateau qu’en bus. A peine avons-nous quitté Puerto Montt qu’un premier bac nous fait traverser les fjords et nous déverse au pied du village d’Hornopiren. Finis la pampa, l’océan pacifique et bonjour les Andes et sa verdure. Nous avons l’impression d’avoir réalisé un bond immense et d’un coup nous nous retrouvons avec un panorama fait de montagnes, de cascades, de rochers et de forêts à perte de vue. Les arbres n’en finissent plus et avec eux des plantes étranges aux feuilles immenses. Ces forêts marquent le début de parc Pumalin.

Le petit paradis s'est transformé en enfer
D’ailleurs c’est dans les fjords que nous débutons sa découverte et très vite nous comprenons pourquoi Douglas Tompkins, le créateur de North Face et Patagonia est tombé amoureux de la région au point d’y acheter autant de surfaces. Aujourd’hui il possède le plus grand parc privé du monde soit l’équivalent d’un département français. Ce qui n’est pas au goût de tous les chiliens surtout lorsque nous savons qu’il a obligé les ranchs à se mettre à l’écologie et qu’il en exproprié d’autres. Mais en échange, son parc entièrement gratuit s’avère un modèle environnemental et vise à sensibiliser le monde à l’importance de préserver notre belle planète.

Les rues sont envahies par les cendres
Nous avions déjà navigué dans les fjords mais ceux là s’avèrent complètement différents. Le lac d’un bleu transparent et profond semble en harmonie avec la forêt grimpant sur les montagnes. En fond de nombreuses cascades et chutes d’eau semblent ne jamais finir de tomber. Après le bateau vient les pistes ou plutôt la piste qui traverse le parc de haut en bas. De chaque côté la végétation luxuriante invite à la détente et à la promenade. Nous nous croyons presque revenus 2 mois en arrière lorsque nous traversions une partie de la jungle tellement les arbres semblent touffus et serrés.

Les intérieurs sont détruits
Malheureusement au bout de la route le spectacle change du tout au tout et nous passons du paysage enchanteur à la désolation et la tristesse. Le volcan Chaiten a laissé des traces de son éruption de 2008 et 2009. Nous devons avouer que c’est assez bluffant et consternant. Les arbres semblent avoir tronqué leurs feuilles pour des branches grises et noires. En fait il s’agit d’amas de cendres accumulés. A la place des collines verdoyantes, nous sommes devant des montagnes grises, poussiéreuses. Un début de l’enfer après le paradis.

Cependant, nous ne sommes pas au bout des surprises. A plus de 30 km des premiers signes de passage du volcan, la petite bourgade Chaiten semble sortir d’un autre temps ou plutôt tout droit d’un film d’horreur. Sous la grisaille et la pluie (ce qui rend la cité encore plus glauque), nous pénétrons dans une bourgade sinistrée, lugubre.

Les habitants sont partis en hâte laissant des affaires
En nous promenant dans les rues ou plutôt les amas de cendres tassés qui servent de rues, nous découvrons consterné des maisons vidées à la hâte ou parfois il traîne un matelas, une chaise, quelques vêtements… Et si les baraques sont encore pour la plupart debout, elles sont toutes recouvertes de poussières grises pour les plus chanceuses. Quand aux autres (et cela est plus flagrant aux extrémités de la ville), elles sont presque ensevelis sous les cendres qui ont parfois atteint le premier étage. Pour vous dire, les tas de cendres s’avèrent plus grande que nous. Devant tant de désolation, nous ne pouvons restés que bouche bée. Au détour d’une rue, une femme essaie tant bien que mal avec une simple pelle de dégager la porte de sa maison. La pauvre en a au moins pour 10 ans avant de venir à bout de toutes ces cendres.

Et à côté de cette désolation, certains habitants sont revenus contre la volonté du gouvernement. Celui-ci souhaitait déplacer le village et a même racheter pratiquement toutes les maisons. Et pourtant malgré les risques encourus par une nouvelle éruption, pas moins de 1 000 personnes sont revenus habités leurs maisons, se débrouillant comme ils peuvent pour la reconstruire et vivre. Se battant contre vent et marée, ils ont finalement obtenus l’autorisation et même l’électricité après un an de clandestinité. Une belle leçon de vie surtout dans un village où tout est à reconstruire et on sait que le volcan peut de nouveau se réveiller à tout moment.

Sophie et Julien

Photos de la route
¨Photos Chaiten

samedi 17 décembre 2011

Vers le parc national


Le soleil se lève sur Chiloé
Pour notre deuxième jour sur Chiloé, nous partons vers l’océan pacifique et le parc national classé patrimoine de l’humanité. Quelques sentiers de randonnées sont proposés et nous espérons pouvoir voir quelques beaux panoramas. Malheureusement les 8 sentiers proposés sur le plan s’avèrent très mal balisés et en réalité seulement trois chemins sont praticables dont un de 25 km aller. Impossible pour nous de prendre deux jours. Nous nous contenterons donc des deux petites promenades menant aux miradors du parc. Malheureusement à peine avons-nous commencé à marcher que le garde forestier nous tombe dessus nous demandant notre billet. Inutile de préciser que nous ne l’avons pas payé et que nous ne souhaitons pas payer pour marcher 3km. Nous rebroussons chemin, nous dirigeant vers le second situé un peu plus loin du poste. 1km5 nous sépare de la plage de l’océan pacifique et du mirador dominant une grande partie du parc. 

Un paysage grandiose à perte de vue
Nous pénétrons dans une forêt très dense et feuillue ressemblant un peu à celle de l’Amazonie. Celle-ci débouche sur une immense étendue de plage longeant l’océan pacifique. Le mot grandiose s’applique alors au panorama. On pourrait penser déboucher sur une plage de sable comme nous les connaissons mais pas du tout. En réalité l’océan et son rugissement se trouve assez loin et avant de l’atteindre il nous faut traverser une immense prairie fait de chevaux sauvages, de grandes feuilles ressemblant à de la rhubarbe, des fleurs de toutes les couleurs et où mes oiseaux comme les condors se posent à quelques mètres de vous. C’est fou de se retrouver dans ce paysage unique visible à perte de vue. Le silence règne tout juste brisé par les vagues et les oiseaux. C’est comme si nous pénétrions dans un sanctuaire unique ou la nature reste la reine. Impressionnant et fascinant en même temps.

Sophie et Julien

Photos 

vendredi 16 décembre 2011

Sur les routes de Chiloé


Un panorama fait d'arbres morts
La petite île de Chiloé regorge de petits villages insoupçonnés difficiles à explorer avec les transports en commun. Nous décidons donc de partir découvrir l’île à notre rythme avec une voiture. C’est aussi l’occasion de sortir des sentiers battus c’est le cas de le dire car mise à part la panaméricaine, toutes les petites routes ne sont que des pistes plus ou moins aménagés. 

Les églises ressemblent un peu à des pièces montées géantes
En nous enfonçant dans les terres, nous apercevons des paysages insoupçonnés jusque là. La pampa du début de la Patagonie a laissé la place à de grandes étendues sauvages recouvertes de plantes et de fleurs de toute sorte ainsi que de grandes plaines d’herbes. Le tout donne un panorama unique visible à perte de vue et très coloré pour le plaisir des yeux. Au milieu, quelques maisons en bois semblent sortir de nulle part et d’un autre temps. Lorsque vous voyez les charrues à bœufs labourées les champs, les chevaux servant de moyen de transport… vous avez l’impression d’être revenu au siècle dernier, ce qui est assez rigolo. En plus, toutes les petites maisons ressemblent davantage à des petites cabanes en bois. Nous avons l’impression qu’elles sont debout depuis des années à tel point que certaines tombent en ruine et pourtant des familles y vivent encore. 

Les petites maisons colorées ou Palafitos
Au bout de la route, nous trouvons le village ou plutôt les quelques maisons qui forment Chepu. Une particularité dur l’île puisque la forêt entourant jadis le hameau a été englouti par les eaux lors d’un tremblement de terre. Les eaux des trois rivières ont ainsi abaissé leur niveau des eaux de plus de 2m et les arbres se sont retrouvés piégés au milieu de cette masse. Il en résulte un paysage irréel ou les arbres ou plutôt des troncs sans feuilles trônent sur des ilôts dispersés ici et là au milieu des rivières. Mais le plus impressionnant reste la surface que ce phénomène prend puisqu’il est visible à perte de vue. Nous pourrions presque croire que nous avons découvert une nouvelle terre au paysage superbe et surnaturel loin de l’île. 

En repartant nous ne nous lassons pas d’admirer les perspectives uniques s’arrêtant au passage près des petites églises atypiques tout en bois et aux couleurs vives présents dans chaque petit village.

Sophie et Julien

jeudi 15 décembre 2011

26h et un bateau plus tard


Les fjords s'étendent à perte de vue
Coihaique ne restera pas gravé dans nos mémoires, tant elle est banale et nous avons hâte de continuer notre périple en bateau. Plus que 26h de bateau, nous allions l’utile à l’agréable puisque non seulement nous allons avancer mais en plus nous allons pouvoir  enfin découvrir les fameux fjords chiliens. En arrivant à Puerto Chacabuco, la ville d’embarquement, la surprise est grande. En effet, nous nous attendions à un bateau de passager mais en réalité, il s’agit d’un ferry. 

Du coup pas de cabines ou très peu et il va falloir nous contenter de fauteuils (et encore c’est un grand mot) entassés dans une pièce commune. Confort sommaire mais au moins nous nous imprégnons de la culture locale. Heureusement, le paysage magnifique nous fait vite oublier les petits désagréments du voyage. Le ciel bleu magnifique et le soleil reflète dans l’eau rendant encore plus brillant les nombreux ilots verdoyants que nous traversons. Les fjords sont en réalité une succession de petites îles formées de jolies plages, d’arbres et de rochers. Parfois quelques villages colorés viennent troubler le tranquille panorama.

Un village perdu au milieu des fjords
Sans route, coupés du monde, ces hameaux ne sont ravitaillés que par le bateau trois fois par semaine. Autant dire qu’il est difficile d’être plus tranquille et nous nous demandons même comment ces chiliens arrivent à vivre loin de tout avec pour seuls compagnons les poissons et la forêt à perte de vue. 

Le bateau glisse doucement dans les fjords pour finir par atteindre au petit matin l’océan pacifique. Il faut alors compter sur la houle et le tangage du bateau ce qui n’est pas vraiment au goût de Sophie. Finalement, nous arrivons sur l’Ile de Chiloé avec deux petites heures de retard content (enfin surtout pour Sophie) de toucher la terre ferme. Notre première impression est assez bonne. La ville de Quellon aligne les petites maisons colorées en bois et semblent un peu perdu dans un autre temps. Nous n’aurons guère l’occasion de l’apprécier puisque pour nous il ne s’agit que d’un point de transit avant demain de partir à la découverte des coins les plus reculés de l’île.

Sophie et Julien

Photos