jeudi 9 juin 2011

Entre tradition, modernisme et totalitarisme


La cité interdite
Avant même de partir en Chine, nous connaissions beaucoup de choses sur ce pays. Il faut dire qu’avec les JO en 2008 et même après, les médias passent beaucoup de reportage sur ce pays qui violent régulièrement les droits de l’homme et qui est toujours dans le communisme pur et dur. Heureusement la Chine ne correspond pas tout à fait à l’image que l’on en donne même si elle n’est pas un modèle en matière des droits de l’homme ou du travail des enfants en particulier. 

En fait c’est un pays ambigu et nous avons l’impression qu’il se cherche. Depuis les J0 de 2008, on nous a dit qu’il a beaucoup évolué et s’ouvre de plus en plus au monde extérieur. Peut-être que c’est vrai ou pas mais nous ne pouvons pas l’affirmer vu que nous ne sommes pas allés avant en Chine. Ce qui est certain c’est que les contrastes dans le pays, entre les villes, les populations, les cultures… sont flagrantes. 

La grande muraille, symbole de la Chine
Lorsque nous atterrissons à Hong Kong (il fait parti de la République de Chine), nous sommes surpris d’arriver dans un monde  où le capitalisme et la sur-consommation sont de mises. Marque de luxe ou non de tous les pays du monde, market mall gigantesques sont omniprésents et le shopping reste le passe-temps favori des Hong Kongais. A ce moment là nous sommes loin de l’image d’une Chine qui refuse le capitalisme. Mais bon Hong Kong est un monde à part qui sert de coffre fort au territoire Chinois. Justement après voir été baigné pendant 2 plusieurs jours dans ce monde plus américain que Chinois, l’arrivée à Pékin est un peu une douche froide ; non pas que le pays soit pauvre ou sale… Mais à Beijing pas de grand market mall à chaque coin de rue ni de magasins internationaux (à l’exception de quelques uns). Nous sommes vraiment dans l’image d’un pays fermé où les traditions priment sur la modernité. Cette image est d’autant plus flagrante que nous logeons dans le vieux quartier de Beijing. Mais même en s’aventurant plus dans la ville, nous sommes surpris par le nombre de bâtiments assez anciens. Pas de grandes tours ou presque mais des avenues gigantesques tout comme les immeubles et les places. Peu de marques internationales sont présentes. 

Le Bund de Shanghaï
En dehors de ces premières constations, nous remarquons très vite que les chinois sont un peuple très obéissants. Caméras omniprésentes, interdiction de traverser la route si le feu piéton n’est pas vert, queue pour prendre les transports, manger, fouille systématique des bagages et des sacs à main à chaque entrée dans le métro ou dans les édifices publics ou historiques… avec un nombre de policiers ou de personnels pour la circulation, les transports… Tout ou presque est réglementé et vous n’avez pas intérêt à braver les interdits. En plus pour savoir où sont les étrangers à chaque instant, en plus du visa, vous devez en principe (si vous ne faîtes pas parti d’un groupe) vous déclarez à la police à chaque changement de ville. Autant dire que nous ne l’avons jamais fait et nous n’avons jamais été inquiété.

Le grand Buddha de Leshan
Cependant, lorsque vous parlez avec des jeunes chinois, vous voyez que le pays commence à évoluer tout doucement depuis 2008 notamment. Si nous sommes encore loin de la fin du parti communiste unique, les jeunes souhaitent s’ouvrir davantage au monde et comprennent qu’il est impossible aujourd’hui de vivre en autarcie en ne faisant que reprendre à leur compte les avancées mondiales en les achetant. Ils veulent entrer dans le monde de la consommation et les Etast-Unis sont un peu leur modèle ; ce qui j’avoue est assez rigolo lorsqu’on sait que les américains et les chinois se détestent depuis de longues années. Mais paradoxalement, nous arrivons à cette société américaine avec une pointe d’asiatique. Alors que Beijing reste ancré dans les traditions et refuse pratiquement toute forme de modernité, Shanghaï est complètement l’inverse de la capitale. Grande tour, magasins internationaux, siège d’entreprises mondiales, market mall digne de Hong Kong, nous avons l’impression d’être dans un nouveau pays. Bien entendu, nous retrouvons les mêmes restrictions qu’à Pékin mais tout semble beaucoup plus simple, plus évolué. Comment le contraste entre deux grandes villes dans un même pays peut être aussi prononcé ? C’est tout là l’ambigüité de la Chine. Shanghaï est un peu un test grandeur nature de ce que pourrait devenir la Chine d’ici quelques années. 

Les pandas
Si la différence entre deux grandes villes est aussi flagrante, vous imaginez celle entre les zones urbaines et rurales. Justement, nous partons pour Chengdu et ses environs, loin des mégalopoles. Chengdu reste tout de même une grande ville. Cependant,  nous pénétrons assez vite dans la campagne et les montagnes alentours en y sortant. Peut-être est ce parce que nous sommes tout près de l’Himalaya mais en quelques kilomètres, nous voilà revenu au Népal ou presque. Les villages sont dépourvus de tout et certains n’ont ni électricité, ni eau courante. Par contre, toutes les maisons sont en dures ou presque. C’est affolant de voir autant de disparités dans un même pays. Nous passons des traditions à la surconsommation et à la pauvreté en moins de 15 jours. La Chine est sans doute un grand pays et il est difficile de faire en sorte que tout le monde soit au même niveau. Peut être mais en tout cas il nous semble que se sont les classes sociales qui déterminent l’endroit où tu vis et qu’il est difficile d’en sortir. Si tu as la chance de naître à Pékin ou à Shanghaï dans une famille urbaine et d’une classe sociale assez élevée (car les prix des loyers ne sont pas donnés par rapport aux salaires gagnés durement), tu auras la chance de pouvoir faire des études et même aller étudier à l’étranger avant d’avoir un poste important. En revanche, les enfants nés dans les campagnes ne vont pratiquement pas à l’école pour pouvoir aider leurs parents sans compter qu’ils travaillent parfois dès l’âge de 5 ans pour subvenir aux besoins de la famille. Ces enfants ne pourront alors qu’espérer reprendre le lopin de terre de leurs parents (s’il en possède un car le plus souvent il appartient au gouvernement) et essayer de vivre le plus convenablement possible. 

Alors certes lorsque vous parlez aux jeunes chinois urbains, ils espèrent un lendemain où règne l’ouverture et la consommation mais est-ce qu’ils ont conscience qu’avant les campagnes ont besoin d’évoluer et que tout le monde est en principe égal dans ce monde ? La Chine est alors loin de s’ouvrir à l’International et à notre avis elle n’est pas prête de le faire au risque de s’attirer la foudre des pays dits occidentaux et même de leur propre population.

Sophie et Julien

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