lundi 20 juin 2011

Nara, la cité presque perdue


Les daims sont les invités prestigieux
Juliette, une amie, m’a conseillée d’aller voir Nara, une cité de temple près de Kyoto. Toujours curieuse, je suis son avis et je prends le train pour cette ville presque perdue. Il faut tout de même 1h pour y parvenir et pas moins de 30 arrêts. C’est presque le corbillard de nos campagnes. Une fois sur place, le complexe est tellement grand qu’il faut faire un choix. Une fois n’est pas coutume j’opte pour les temples les plus touristiques et les plus impressionnants aussi. Enfin touristique, je croise plus d’écoliers japonais que de touristes occidentaux.

Pour la petite histoire, Nara a été la capitale du Japon pendant près de 70 ans au 8ème siècle. Il est la seule ville à avoir gardé deux des plus grands temples en bois et s’étend dans un parc de plus de 500 hectares. Rien que le parc vaut à lui seul le détour avec ses grands espaces verts, sa forêt luxuriante et ses promenades dans les bois. En prime vous devez cohabiter avec les daims. Et oui ils sont les rois du complexe et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas peur des hommes. Il faut dire qu’ils sont près de 1200 et qu’ici ils sont élevés au titre de monuments naturels (je vous jure que c’est vrai). Du coup, ces petites bêtes bien sympathiques n’hésitent pas à vous suivre et à vous sauter dessus dès que vous avez le malheur d’avoir des cookies (vendus un peu partout vous l’aurez compris). J’assiste à des scènes assez comiques où les daims tirent les sacs à mains et les vêtements des touristes, où les écoliers poussent des petits cris de peur ou de surprise quand ils leur donnent à manger….

Détail du bouddha de bronze
Je me faufile donc entre les daims et les écoliers pour découvrir Todai-Ji temple ou temple du grand boudha. Une immense porte en bois sculptée entourée de statues impressionnantes s’ouvre sur une immense cours et l’édifice principal. Dès que j’y pénètre je suis saisisse par ce bouddha en bois gigantesque de 47m. Mais plus que la hauteur c’est surtout son environnement qui est impressionnant. Il est entouré de dizaines de petits bouddhas en bronze. En avançant, je découvre un autre bouddha tout en bronze assis juste à côté de la grande statue. Je ne sais pas lequel des deux est le plus beau. Ils sont tous les deux réalisés avec une telle finesse des détails que j’ai presque l’impression qu’ils sont vivants. Je reste quelques minutes à les contempler essayant d’emmagasiner chaque détail de la sculpture. Dommage que nous ne puissions pas y rester des heures et que le lieu ne soit pas davantage propice à la méditation. En effet, les japonais armés de leur appareil photo ont tendance à utiliser leur flash à tout va en commentant haut et fort leur découverte. Nous sommes loin du respect du lieu sacré. 

Paysage du parc
A la sortie du monument, mes pas me guident dans la forêt. Les petites rivières côtoient de nombreuses petites pagodas originales et offrant quelques belles surprises comme des fontaines, des stèles en pierre sculptées ou des édifices un peu plus grands avec de jolis points de vus sur la ville et son complexe. Après quelques kilomètres, un long chemin en pierre bordé de centaines de lanternes en pierre couverte de mousse donne un aspect solennel et campagnard au parc. Il finit par aboutir au temple de Kasuga Taisha. Vous l’avez compris il abrite 2000 lanternes en pierre, 1000 lanternes en bronze et des centaines de lanternes en fer. C’est très rigolo de se promener dans ce chemin de lumière (même si elles ne sont pas allumées) d’autant qu’à la sortie un petit spectacle de danse typique japonaise du style médiéval me met dans l’ambiance de l’époque. Toutefois, la nuit commence déjà à tomber et il est temps de rentrer sur Kyoto non sans passer par Kofuku Ji et ses fameuses 5 pagodes. Malheureusement une partie du temple est en rénovation mais je peux apprécier une fois encore le travail des artistes. 

Mon escapade à Nara s’achève tout comme Kyoto et demain il sera déjà temps de rejoindre la frénésie de la capitale et de retrouver Julien.

Sophie

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