samedi 23 février 2013

Un pays en mutation


La vie locale tranche avec la richesse des temples
Je change de nouveau de ville en avion local plus que pittoresque pour atterrir à Mandalay. Changement de ville et changement de décor. Je laisser derrière moi les champs et les temples pour découvrir une énorme ville polluée à souhait et les temples. Mandalay me fait un peu pensé à l’Inde avec son côté désorganisé, sa circulation démentielle ponctuée de klaxon, sa pollution piquant les yeux et les gorge et ses échoppes pauvres. 


Une bonzette en prière
Après 6 jours en Birmanie, je commence à mieux appréhender la population locale et ses coutumes. Je dois dire que le pays est un savant mélange de différents pays asiatiques que j’ai visité jusqu’à maintenant. Mais ce qui me touche le plus c’est la discrétion des birmans. Ils sont ouverts et souriants, parlent avec plaisir de leur vie et surtout de leur religion (quand ils parlent l’anglais, ce qui reste très ponctuel en dehors de sites touristiques) mais se ferment dès qu’on aborde certains sujets comme la politique ou l’économie. Une seule personne acceptera d’aborder le sujet à demi-mot et il s’agit d’un bonze rencontré lors du coucher du soleil à la colline de Mandalay. Il va m’apprendre que le pays change tout doucement et s’ouvre depuis notamment la libération d’Aung San Su Ki et la venue de Barrac Obama. Un changement positif car « il y a déjà eu trop de morts ». Un changement qui se traduit aussi avec l’arrivée d’Internet dans le pays qui signifie une ouverture sur le monde. Il me parle aussi des chinois qui avec l’arrivée des touristes commencent à acheter des hôtels et autres industries et que cette nouvelle manne financière n’est pas forcément bien vu des intellectuels du pays. Je l’écoute posant quelques questions n’osant pas trop blesser son optimisme mais je me dis que le pays a encore beaucoup à faire avant de véritablement s’ouvrir sur le monde. 


Un peuple très croyant
Lorsqu’on sait que la majorité des enfants ne bénéficient que d’un enseignement spartiate voir pas du tout, que la majorité de la population ne parle pas anglais et ne peut donc pas vraiment voir ce qui se passe ailleurs sur Internet, ne bénéficiant que des informations distillées par le gouvernement, qu’il n’existe actuellement aucun lieu de rassemblement (pas de bar le soir ni de discothèque dans tout le pays)… il reste beaucoup à faire avant que la population ne prenne conscience des choses et des changements à effectuer. Et puis le pays est tout de même un des pays au monde les plus corrompus (avant dernier avant la Somalie). En me promenant et en ayant déjà vu quelques villes et villages du pays, je pense que la population n’a pas vraiment conscience des choses. Alors se pose une question. Vont-ils se révolter un jour en voyant le tourisme arriver et dépenser des sommes folles alors qu’ils ne gagnent qu’une misère pour des heures et des heures de travail ? Côté tourisme, vont-ils prendre conscience de la manne financière qu’apporte cette économie et devenir une Thaïlande bis surpeuplée ou un Vietnam abusant des étrangers en augmentant tous les prix ? L’avenir nous le dira mais je suis curieuse de voir à quoi ressemblera le pays dans 10 ans.

Sophie

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