mercredi 21 décembre 2011

Le Chili, 10 pays en un

La vallée de la lune, notre premier contact avec le désert d'Atacama
Lorsque nous sommes arrivés au Chili après 2 mois au Pérou et en Bolivie, le changement s’est avéré radical. Fini les maisons en construction ou à moitié détruits, au choix, finis les femmes en habits traditionnels. Place aux immeubles modernes, aux femmes actives en jean et surtout bonjour à une population avec le téléphone portable greffé à l’oreille et l’ordinateur portable vissé sur les genoux. Le Chili est un des pays les plus modernes de l’Amérique du Sud et cela se voit. 

Les magnifiques jardins de Santiago
Et si au premier abord nous avons été contents de retrouver des structures dignes de ce nom et quelques enseignes internationales, les prix ont eux aussi doublé (là on est beaucoup moins content). Imaginez qu’ils sont pratiquement au niveau de la France. Aie aie… On nous avait dit le Chili c’est cher mais nous ne pensions pas à ce point. Bon tant pis on fera avec. En revanche nous avons beaucoup de difficultés à composer avec les Chiliens eux-mêmes. La gentillesse asiatique est loin derrière nous. La plupart du temps nous avons eu l’impression de les emmerder. Que se soit dans les hôtels ou sur les sites, ils ne feront pas d’effort pour parler moins vite en Espagnol ou pour vous aider (mise à part quelques uns, nous ne pouvons pas mettre tout le monde dans le même panier). Le pire s’est le mépris qu’ils ont pour vous alors que vous payez tout et n’importe quoi à chaque instant. Même pour marcher dans les parcs nationaux, il faut payer. En plus étant donné que vous n’êtes pas Chilien et que donc vous avez des sous (on vous le fait bien comprendre), le prix est multiplié par trois par rapport à la population locale. C’est comme si en France nous faisions payer nos parcs ou plus chers nos monuments nationaux ou alors que vous aviez un prix différent si vous êtes gros, minces, petits, grands… C’est à peu près cela au Chili. Autant le dire, nous avons détesté cette politique et dès que nous pouvions gruger, nous ne gênions pas. 

Les statues Moaï de l'Ile de Paques
Heureusement, à côté des ses petits inconvénients, les paysages magnifiques et les randonnées superbes nous les font vite oublié. Il est difficile de résumer toute la magie et la féérie de ce pays. Avant même d’y mettre les pieds, nous savions qu’une richesse incroyable s’y cachait. Il faut dire que ce long pays parsemé de petites îles, de fjords… est déjà hors du commun géographiquement. 

Nous devons dire qu’il tient toutes ses promesses. Entre le désert d’Atacama au Nord, l’île de Pâques et ses statues, la ville de Santiago, la région des lacs et ensuite la Patagonie qui nous mène au bout du monde… vous ne savez plus où donner de la tête. Il faudrait 6 mois pour pouvoir visiter chaque recoin du Chili et nous n’en disposions que de deux avec l’Argentine. Il a donc fallu faire des choix parfois difficile et compliqué en raison des transports quasi inexistants dans certaines parties du pays.

Le Torres Del Paine
Alors comment résumer en quelques lignes, ce long pays et vous faire partager toute sa beauté en quelques lignes. Commençons par le Nord bordé de ses plages de sable ou de rochers à n’en plus finir. Terminer les villes à plus de 3 000m. A partir d’Arica et pratiquement jusque Santiago, il faut compter avec les stations balnéaires. Soleil, chaleur, bronzette… trois petits mots que nous avons aimé à Iquique notamment. Il faut dire qu’hormis les plages, les visites sont rares et les activités également sauf maritimes. L’arrière pays se compose du désert à perte de vue avec notamment le fameux désert d’Atacama, le plus sec et aride du monde.

Des lacs aux couleurs bleus transparents
Nous ne pouvions pas le manquer. Direction donc San Pedro De Atacama, le seul village au milieu de ce désert et qui a plus ou moins gardé son charme. Malheureusement, nous y sommes tombés à la pire période, lors d’un long week-end. Les touristes et les locaux avaient envahis le village et pour le coup nous ne l’avons trouvé ni charmant, ni tranquille. La chaleur écrasante de la journée et le froid de la nuit nous a quand même rappelé que nous étions dans le désert et en sortant du hameau nous avons découvert un panorama unique. Nous aurions pu nous croire sur la lune dans ce paysage désertique fait de montagnes, de roches, de sables et surtout aux couleurs enchanteurs : rouge, brun, orange… 

Les fjords magiques
La lune et les étoiles justement, nous avons eu la chance de pouvoir les observer de près avec l’aide de télescope très puissant et sous les commentaires plaisants, instructifs et rigolos d’Alain, un astronome français installé dans le désert depuis des lustres.  Le ciel du désert reste un des plus pures du monde et nous devons avouer que le spectacle s’avère tout simplement magique et quasi irréel.

Après le désert et une courte incursion en Argentine, place à la grande ville de Santiago avec ses buildings, sa fausse tranquillité, son effervescence et surtout ses nombreux espaces verts bienvenus pour échapper à la chaleur et à la pollution (pas trop ambiante encore). Cité paisible où il fait bon vivre, Santiago restera un joli souvenir et surtout la porte d’entrée vers l’île de Pâques. Doit-on inclure cette île merveilleuse dans le Chili ? Bonne question tellement tout y est différent. Les gens sont radicalement différents des chiliens et se veulent polynésiens avant toute chose. Quant aux moaïs, ils restent bluffant voire impressionnants. Nous avons passé trois jours sur cette île enchanteresse à parcourir à vélo et à pied les sites plus incroyables les uns que les autres. L’île de Pâques vaut la peine de faire un détour et à elle seule reste un bonheur sans nom.

Les paysages irréels de l'Ile de Chiloé
Après le paradis et la chaleur, place à la Patagonie et au froid. Le froid pas tant que cela finalement même si une petite veste s’impose. Là, il nous a fallu jongler avec l’unique route et donc entre le Chili et l’Argentine. Pour éviter la cohue des vacances scolaires et vivre la même mésaventure qu’à San Pedro De Atacame, nous avons choisi de remonter du sud vers le nord, du bout du monde vers Santiago ou plutôt Buenos Aires, notre dernier point de chute. Le temps des choix a commencé pour voir le maximum de choses à des prix réduits et les longs trajets en bus se sont parfois enchaînés. Mais au milieu, les panoramas spectaculaires se sont enchaînés. Entre les montagnes enneigées, les sommets faits de roches, les lacs aux eaux transparentes et aux couleurs surréels, les glaciers, les fjords, la pampa à perte de vue et finalement les forêts verdoyantes et luxuriantes… le dépaysement a été total. Nous avons enchainé les kilomètres à pieds, sortant ou non des sentiers battus et à chaque nouveau site, à chaque nouveau pas, nous nous esclaffions de toute cette beauté comme si les rivières de diamants ne semblaient jamais finir. 

Les villages qui semblent perdus au bout du monde
A côté de toutes ces splendeurs, il a fallu parfois lutter pour avancer quand les bus, les bateaux et autres semblent se liguer contre vous et que êtes coincés dans des lieux parfois étranges, sinistrés ou incongrus comme à Chaiten, ville quais fantôme après l’éruption du volcan. Autant d’aventures et de péripéties qui ont donné une saveur encore plus particulière au Chili et qui resteront marqué. Alors finalement le pays vaut le déplacement et il faudrait y retourner pour finir de le découvrir, notamment la région des lacs que nous avons du laisser de côté, manque de temps obligeant.

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