mercredi 16 novembre 2011

Immersion dans le monde des moais


Un joli panorama sur notre chemin de vélo
Ce matin, nous partons à vélo découvrir le monde fascinant de l’île. Avec 110 km et 24 de large, nous programmons un large circuit qui va nous emmener sur les traces des Uhus (érigés sur des plateformes) et des moais. A peine sommes nous sortis de Hanga Roa (le village) que nous tombons sur le premier site intéressant Vaihu. Les statues sont couchés face contre terre pour une obscure raison. Certains disent que se sont les habitants qui les ont détruites, d’autres qu’il s’agit d’un Tsunami… Bref les théories divergent tout comme la signification de toutes ces statues sur une si petite surface. Dans tous les cas, ces premières statues nous permettent de comprendre la grandeur de ces sculptures, d’autant plus qu’ils n’étaient battis que d’un seul bloc. Un peu plus loin alors que se dessine les ruines du village d’Akahanga, d’autres moais et ahus sont couchés. Nous nous demandons vraiment pourquoi ?

Des moais couchés pour une raison inconnue
C’est en faisant des suppositions que nous parcourons les kilomètres qui nous séparent du prochain site dans un cadre magnifique. La route droite sinue au bord des falaises de roches volcaniques ou l’océan vient se briser apportant avec lui son écume et sa couleur bleu turquoise qui semble refléter dans le ciel. Point positif et négatif, aucun arbre ne vient entacher la visibilité et nous évoluons dans un cadre unique quasi surréel. Par contre, aucune ombre à l’horizon et aucun endroit où se protéger de la pluie. Car oui, la pluie n’est jamais loin et nous avons la malchance d’écumer d’une belle averse tropicale. 

La fabrique de moais et ses centaines de statues
Après cette pluie rafraîchissante, nous arrivons à Rano Raraku, un site intriguant puisque c’est là que les moais et ahus étaient construits. Une fabrique géante en quelque sorte où une cinquantaine de statues semblent attendre d’être acheminé ou d’être terminé. Visages sculptés avec précision et délicatesse sont plantés un peu partout dans le vert de la colline et nous avons l’impression qu’il s’agit d’extraterrestre figé à jamais. Un peu plus loin, les statues complètes sont encore attachées à la roche par le dos. Nous prenons conscience du travail titanesque de telles structures. Autre curiosité du site, un moai à genoux. Assez bizarre lorsque l’on sait que tous les moais et ahus de l’île sont debout, érigés pour l’éternité. De la fin du site, nous apercevons Tongariki, un endroit sacré pour les anciens habitants où sont alignées 15 Ahus géants. En nous y approchant à vélo, nous ne pouvons qu’admirer le travail de ces habitants qui non seulement taillait des sculptures gigantesques mais qui en plus devait ensuite les mettre debout et les acheminer aux 4 coins de l’île. Impressionnant et étonnant. 

Les 15 moais alignés, impressionnant
En arrivant, nous ne pouvons que faire ouaouh. Aucun mot ne peut décrire toute la magie et l’étrangeté qui se dégage de ce lieu. Aligné parfaitement et droite comme un « i », elles ne forment qu’une seule ligne et on pourrait voir qu’une seule tête si elles n’étaient pas de taille différentes. En se plaçant en face, nous avons l’impression qu’elles nous suivent du regard (alors qu’elles n’ont plus de yeux) et elles sont tellement imposantes qu’elles nous intiment le respect. Limite, elles pourraient se réveiller et marcher vers nous tant elles semblent réelles. Nous passons devant un peu intimidé (comme un gamin pris en faute), sensation bizarre dans un site archéologique. De là, nous admirons un travail minutieux car chaque ahue possède sa propre « personnalité » de par sa taille, sa corpulence et son visage différent à chaque fois. Nous pourrions rester des heures à les scruter et à les photographier sous tous les angles tellement le spectacle offert s’avère unique. 

La magnifique plage d'Anakena
Un peu fébriles par cette découverte, nous repartons pour le dernier site Anakena. Le chemin se rétrécit, devient plus caillouteux, plus proche de l’océan jusqu’à l’Ahu Te PIto Kura. Il s’agit du plus grand moai jamais érigé avec plus de 10m de hauteur et 80 tonnes. Dommage qu’il ne soit pas debout mais couché, ce qui lui donne un air beaucoup moins impressionnant. Bon, ne faisons pas la fine bouche surtout lorsque nous voyons que les oreilles affichent tout de même plus de 2m. 

Après tous ces efforts, nous arrivons à Anakena et sa plage de sable blanc. Soleil, mer bleu turquoise, palmier et sable blanc… autant d’ingrédients qui font du coin un paradis pour les baigneurs et un endroit pour se reposer un peu de toutes ses visites, ses kilomètres et ses émotions. Des sites qui ne sont jamais très loin puisque à quelques mètres de la plage, un moai tout seul et un peu plus loin 7 autres tournent le dos à la plage. Pour la première fois, 4 d’entres elles portent le fameux chapeau rouge, ocre où Pukao. Ce qui les rend encore plus jolie surtout avec le contraste de la mer et du sable blanc en toile de fond. Des moai au paradis, une jolie fin pour cette journée magique et riche en émotion.

4 Ahus ornés de leurs chapeaux
Ne nous reste plus alors qu’à parcourir les 16km qui nous séparent de Hanga Roa et de profiter de l’intérieur de l’île un peu plus verdoyante et boisée.  Se laisser porter est vraiment le mot puisque après une montée de 5 km, les 10 derniers se font pratiquement en descente. Un vrai bonheur comme cette journée.

Sophie et Julien

Photos 

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