mercredi 19 octobre 2011

La cité perdue du Matchu Pitchu


Une ultime descente avant le site
Pour être perdue, elle est vraiment perdue au milieu des montagnes. En la découvrant au milieu de la vallée et du brouillard, nous comprenons mieux pourquoi les espagnols n’ont jamais réussi à la trouver. Mais avant de pénétrer dans ce site fabuleux, il a fallu parcourir les 6 derniers kilomètres qui nous en séparaient. Nous nous levons donc à 3h30 du matin pour entrer sur le chemin qui est strictement réglementé à 5h30 pétante et laisser les porteurs et le cuisinier reprendre le train pour Cusco. Seulement après 3 jours de relatifs beau temps, nous n’avons pas de chance et le brouillard et la pluie se sont invités à notre visite. Nous ne perdons pas espoir que le temps se lève et nous parcourons assez vite les 2h qui nous séparent de la porte du soleil (un doux euphémisme pour aujourd’hui). Il faut dire que la route quoiqu’un peu glissante reste assez facile avec quelques montées, descentes et les dernières marches avant le Matchu Pitchu. Ces fameuses marches assez abruptes, à la limite de l’escalade marquent la fin du chemin et le début du site. Nous les franchisson le cœur battant mais en haut la déception est grande. Nous ne voyons rien. Le Matchu Pitchu est caché par une épaisse couche de nuages et à peine arrivons nous à distinguer la gare d’Agua Calientes entre deux passages de brumes, soit à peine 30s. 

Le Matchu Pitchu perdu dans la brume
Nous attendons en haut quelques minutes avant de décider de descendre vers le Check Point. La route pavée est en mauvaise état et nos maux de jambes ralentissent notre progression d’autant plus que nous regardons régulièrement vers les montagnes et le bas pour tenter d’apercevoir la cité. Un peu plus bas, la chance nous sourit un court instant juste le temps de dégainer l’appareil photo pour le distinguer. L’excitation est à son comble et nous hâtons le pas pour enfin pouvoir le voir réellement et y entrer. 20 minutes plus tard, les 3 jours de marches et de souffrances (enfin surtout nos jambes) sont enfin récompensés et nous voyons enfin distinctement la cité perdue. Notre première impression est waouh ! Les ruines s’alignent comme perchées sur la montagne depuis des siècles. 

Enfin le site
Julien la voyait plus petite et Sophie plus grande mais une chose est certaine, nous avons beau avoir vu des centaines et des centaines de photos du site et avoir lu différentes choses dans les guides… l’avoir devant les yeux change de tout au tout. C’est comme si nous le découvrions pour la toute première fois et que n’en avions jamais entendu parlés avant. La fatigue accumulée pendant ces trois jours s’envolent comme par magie  au moins l’espace des premières émotions. Il est tout simplement sublime et impressionnant. Nous restons à le contempler pendant de longues minutes comme subjugués avant de nous remettre en route pour l’entrée officielle. 

Alors que les touristes commencent à affluer et à monter vers le site, nous nous descendons heureux de l’avoir déjà vu ou tout du moins avoir eu un aperçu. Nous remontons quelques minutes plus tard cette fois-ci pour partir l’explorer sous toutes ses coutures. 

Une victoire pour Sophie !
Nous apprenons que cette cité Inca du 15, 16ème siècle abritait un peu plus de 500 personnes et grâce à un système ingénieux et génial s’avérait auto-suffisant. D’un côté les terrasses assez nombreuses permettaient une agriculture intensive, d’un autre côté les Incas ont inventé un système d’irrigation et de récupération des eaux de pluie et/ou de la rivière de telle façon que chacun pouvait bénéficier de l’eau. Il avait aussi un système d’échange de marchandises car la monnaie n’existait pas et une poste sous forme de marathon de telle façon qu’en une semaine ou moins il pouvait recevoir les nouvelles en direct de Cusco.  Sa position entre les montagnes qu’ils vénéraient, ses 5 temples principaux et quelques temples annexes et son auto-suffisance ont fait de Matchu Pitchu city la deuxième ville la plus importante (après Cusco) pendant plus de deux siècles. Des milliers de personnes effectuaient une semaine de marche voire plus pour venir en pèlerinage religieux. 

et pour Julien
Toutefois avec l’invasion des Espagnols, la vile décline et les nombreux habitants partent vers d’autres contrées tandis que les autres affectaient par les maladies ramenaient par les Espagnols finissent par mourir dans la ville. Les colons eux n’ont jamais réussi à trouver la cité, les habitants ayant été presque tous décimés ou se sont réfugiés en haut des montagnes. La ville abandonnée s’est retrouvée livrée à la nature et la jungle a peu à peu repris ses droits jusqu’à que à la veille de la première guerre mondiale des américains en visite au Pérou et qui avaient vaguement entendu parler de la cité  la redécouvre. Ils reviennent peu après avec des professionnels, font des fouilles, découvrent de nombreuses richesses qu’ils emmènent aux USA et revendent le site au gouvernement. Il est alors déblayer, en partie reconstruit et ouvert au public. Aujourd’hui c’est 60 % du site originel et 40 % de reconstruction que nous pouvons admirer. 

Il nous faudra pas moins de 5h pour arpenter de long en large toutes ces merveilles (sous la pluie qui s’arrête puis revient). Il faut dire qu’elles sont nombreuses, diversifiées et fascinantes. Rien que la vue reste tout à fait sublime. Les montagnes couvertes de jungle ressemblant à des pics avec les nuages les survolant donne une impression de surréalisme et de mystère. 

Les fameuses terrasses
Des secrets, le site en renferme beaucoup. Comment ces hommes ont-ils pu acheminer puis assembler sans colle ni mortier des blocs aussi énorme ? Pourquoi les archéologues n’ont-ils retrouvé qu’un seul WC pour tout le site ? A quoi servent ces nombreux trous dans le mur qui pourraient servir de fenêtre mais qui sont bouchées ? Toutes ces énigmes et bien plus encore  nous les pénétrons petit à petit. Et à chaque pas, à chaque marche, nous marchons dans les traces des Incas et nous visitons une ville qui semble ne s’être jamais éteint et qui semble encore posséder une âme. En nous faufilant dans les nombreuses petites rues, passages, tunnels envahis par les touristes (un peu trop à notre goût  mais n’oublions pas que c’est une merveille du monde), nous entrons dans l’univers mystique avec les temples dédiés au soleil, à la lune, au Condor (symbole de l’éternité), aux filles vierges, aux montagnes… Chacun possède sa propre identité, sa propre signification  et les pierres semblent tellement vivantes que l’on pourrait croire que les Incas vont débarquer à tout moment en reprenant leurs rituels et sacrifices. 

Après la religion, nous passons à l’agriculture avec les nombreuses et fameuses terrasses qui bordent le Matchu. Très célèbre, nous ne pouvons pas les rater. Elles nous ont le plus marqués avec leur forme d’escalier gigantesque et semblent cacher la cité en lui donnant une très jolie couleur verte. Si les fruits, légumes et lamas qui occupaient autrefois l’espace ont disparu, les lamas s’occupent désormais de l’entretien de l’herbe. 

Un des nombreux temples principaux
Facile d’imaginer ce que devait être le site à l’époque. Point de repère des touristes, il s’agissait des jardins d’hier que chaque habitants ou presque pouvait apercevoir de chez soi et humer les senteurs. Des habitants très grands (environ 1m80) et forts avec des habitations tout aussi spacieux et luxueux. Avec la présence de tout un ancien quartier, nous nous promenons dans ce qu’était autrefois les maisons. Etonnant mais entre la cuisine, les WC (enfin un seul retrouvé), une chambre, un lieu pour les provisions, une petite pièce à vivre, ils n’avaient rien à envier à nos minuscules appartements. Difficile de ne pas tomber sous le charme.

Cité complète, elle rivalisait d’imagination en mettant en place des techniques modernes avec l’eau, l’irrigation, un système sophistiqué de fontaines, le taillage des pierres trempées tout de suite dans l’eau pour éviter qu’ils ne se cassent, assemblés puis polis ou encore une horloge solaire étonnante. Autant de choses passionnantes que nous découvrons au fur et à mesure avec des yeux ébahis.

Un petit panorama
Il serait beaucoup trop long de décrire tout le site et ses merveilles. Toutefois, le Matchu Pitchu mérite vraiment son titre de merveille du monde de par son authenticité, l’incroyable intelligence des incas et sa beauté. Si nous avons fait le tour de toute la cité, il faudrait toute une vie pour percer tous ces mystères et nous avons fait en 5h que les frôler en admirant avec nos yeux de novices un des plus beaux sites au monde.

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