mercredi 19 janvier 2011

Une journée de plus, une journée de bus


Sans dessus dessous dans le bus
Après deux jours en ville, il est temps de retrouver le calme de la campagne indienne et de nous enfoncer dans le pays. Nous avons hâte de découvrir d’autres paysages, cultures… Pour autant ce n’est pas gagné d’avance. En arrivant à la gare des bus, nous apprenons qu’un seul transport passe par Belur. Changement de programme, nous irons donc à Hassan, une petite bourgade à une quarantaine de km de notre destination initiale. Nous voici partis pour 170 km.  

En nous éloignant de la côte, nous pénétrons dans les montagnes et dans la jungle indienne. Pendant des kilomètres et des kilomètres nous ne croisons aucun village ni âme qui vive mise à part quelques singes et des chiens errants. La vue quant à elle est splendide. Je pensais que l’intérieur de l’Inde était sec mais en fait c’est plutôt verdoyant avec ses cours d’eau, ses nombreux bananiers, palmiers et autres arbres feuillus. Ce n’est pas pour autant que nous pouvons profiter du paysage sereinement. 

A peine avons nous quitter Mangalore, après 1h de route tout de même, que nous sommes arrêtés par un accident. Impressionnant ! Tous les hommes indous descendent de leurs moyens de transport et donnent leurs avis sur la méthode à utiliser pour écarter le véhicule accidenté, un camion de bois. C’est finalement un camion citerne qui le tire à quelques millimètres du ravin. Nous sommes repartis mais pas pour longtemps. Un deuxième accident nous immobilise de nouveau. Cette fois-ci c’est un camion rempli de sacs de sable qui est complètement renversé sur la chaussée.  Le mot d’ordre est alors solidarité. Chacun n’hésite pas à déplacer les sacs pour dégager un passage le plus rapidement possible. Alors qu’en France, tout le monde se contente de regarder sans réagir, ici c’est le contraire. Il faut avancer et pour cela on ne peut compter que sur soi-même. On ferait bien d’en prendre de la graine. 

Une demi-heure plus tard, c’est reparti pour quelques kilomètres avant un arrêt « estomac du chauffeur ». Après 30 minutes, nous repartons en nous demandant pour combien de temps. Ouf, les accidents sont terminés et les arrêts aussi. Quant à la route, et bien ce n’est plus vraiment une route mais plutôt une piste améliorée zigzaguant dans les montagnes. Nous sommes à 30 km maximum passant des trous énormes, roulant sur les cailloux, sur une route étroite qui devrait être en sens unique mais qui bien entendu ne l’est pas. Nous prenons des virages au bord du précipice, passons des ponts à moitié écroulée… Dans le bus, entre deux bonds sur notre fauteuil, on est secoué comme des pruniers. En tout cas, on rigole bien, s’imaginant dans une fête foraine, essayant d’anticiper les bosses et les trous, en vain bien entendu. En tout cas, on comprend mieux pourquoi il nous faut 5h30 pour rallier Hassan. A notre arrivée, la ville est globalement plus pauvre que toutes celles traversées jusque là. Ici pas de route mais un chemin de terre, des indous habillés pauvrement, des étales faites de tôles. C’est vraiment l’Inde profonde mais on retrouve la gentillesse des indous qui nous accueillent avec un sourire, nous demandant d’où on vient. Au restaurant, tout le monde nous regarde manger comme si on était différent ou tout simplement pour voir si on apprécie leur cuisine. Une chose est certaine,  j’adore leurs pains et leurs pâtisseries. Après les bangs du matin, les nâms en sauce au dîner ont ravi mes papilles. C’est toujours quand on s’y attend le moins que l’Inde nous surprend et que l’aventure vient à nous. 

Sophie

Accident sur les routes interieurs d'Inde
Aujourd’hui nous partons pour Hassan et quittons la côte pour nous enfoncer vers l’intérieur de l’Inde. Pour y aller nous prenons un bus et c’est là que les soucis vont commencer. Après un excellent petit -déjeuner à base de ‘’bang’’ sorte de beignets sucrés et d’un thé nous voilà à la gare pour attendre le bus en direction de Hassan. Finalement après 30mn d’attente le bus est là et prêt à partir. Nous sommes assis au fond, seul sur 5 places avec nos sacs. Il est d’ailleurs plus luxueux que le bus local. Et nous voilà partis pour 3h de route bien installé. Mais au bout d’une heure il s’arrête net et coupe ces moteurs. Ce n’est qu’au bout de 10 mn que nous voyons qu’il y a un accident qui bloque la voie, un gros camion transportant du bois à heurter un plus petit, les dégâts ne sont pas graves mais la route est bloquée pendant 45mn. C’est le temps qu’il a fallu au camion citerne pour remorquer la petite camionnette.

L’incident clos, nous voilà repartis. La route s’enfonce de plus en plus vers l’intérieur du pays et nous voyons de moins en moins de monde et de plus en plus de jungle et, c’est après plusieurs km que nous tombons sur un autres accident, décidément les routes vers le centre de l’Inde sont plus dangereuses que prévues. Cette fois c’est un camion qui transportait des sacs de sable qui est tombé sur le côté, c’est assez impressionnant. J’ai réussi discrètement à prendre une photo des dégâts. Ce qu’il y a de bien dans ce pays c’est que tout le monde aide, même si la police est là. En quelques minutes la trentaine de personnes présente sur place ont mis tous les sacs sur le côté afin que nous puissions passer. L’union fait la force.

Et nous voilà repartis pour la 2ème fois. Le bus s’arrête dans un village peu après pour 30mn afin que le chauffeur puisse manger. Nous en profitons pour acheter de l’eau et 4 bananes à 10R (0,16centime d’euro). Cette fois c’est la bonne, le bus repart et parcours les 100 derniers kilomètres à travers la jungle sur une route plus que pitoyable. Sur le coté des singes malicieux nous regardent passer. On est secoué dans tous les sens, le long chemin sinueux est en travaux sur plus de 30km et à une moyenne de 10 km/h, on n’est pas arrivé. Nous prenons beaucoup de photos de la jungle, des camions au transport plus que monstrueux, nous faisons aussi quelques  vidéos des tremblements du bus. Chaque mètre parcouru est un calvaire de nids de poule et de bosses. Cependant le voyage prend vite des allures de rigolade, on s’imagine dans une attraction géante de fête foraine. 

5h30, voilà le temps qu’il aura fallu au bus pour parcourir les 170 KM que séparaient Mangalore de Hassan. Nous arrivons à 16h30 dans la ville dont la pauvreté est plus que présente, mais, nous trouvons très rapidement des Lodges au confort minimum mais fort sympathique.

Le soir nous trouvons un petit restaurant familial avec un serveur très avenant avec qui nous rigolons beaucoup au sujet des plats ‘’spicies’’, au menu : noddles avec riz, nâm (sorte de pain) avec une sauce légèrement épicée.  Demain nous irons visiter Belur en espérant que la route soit moins capricieuse.

Julien

Photos 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire